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​Chronique judiciaire – El Jadida : une baignade, un saut, un drame... et 12 ans de taule


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Lundi 27 Octobre 2025

Palais de justice d’El Jadida, mardi 21 octobre 2025 – 10h45. La salle d’audience est silencieuse. Tous les regards convergent vers le box des accusés, où se tient un jeune homme au visage fermé, les traits tirés par l’angoisse. Il attend le verdict qui scellera son destin.



Le mis en cause, à peine vingt ans, à cause d'un geste irréfléchi, a propulsé l’été dernier la victime, au cœur d’un drame qui a bouleversé toute une ville. Ce jour-là, sur les rochers abrupts de la zone dite “Al Moun”, en contrebas du port d’El Jadida, il s’élance dans le vide. Un plongeon, comme tant d’autres. Sauf que cette fois, dans l’eau, nageait Moussa, 16 ans, adolescent discret du quartier Sidi Dawi.

Le choc est brutal. Le corps de Y. percute celui de Moussa à la nuque. Le garçon s’effondre, inerte. Transporté d’urgence à Casablanca, il succombe quelques jours plus tard à une fracture cervicale irréversible. La ville est en émoi. Les réseaux sociaux s’enflamment. “Justice pour Moussa”, peut-on lire sur les murs du quartier.

L’enquête est rapide. Les témoignages sont accablants. Les expertises médicales confirment : la chute de Y., qualifiée d’“imprudente et dangereuse”, est bien à l’origine du décès. Le parquet retient les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Durant l’audience, Y. garde la tête basse. Il dit sa peine, son regret. Mais la douleur de la famille, elle, est béante. “Il a détruit notre vie en une seconde”, lâche la mère de Moussa, la voix brisée.

Après délibération, la cour prononce la sentence : douze ans de réclusion criminelle. Un murmure parcourt la salle. Y. est emmené, menottes aux poignets. Dehors, le soleil tape sur les pierres du palais, mais l’atmosphère reste lourde.

Dans le quartier de Sidi Dawi, le souvenir de Moussa plane encore. Et sur les rochers d’Al Moun, désormais désertés, le silence a remplacé les rires insouciants de l’été.
 
Mohamed LOKHNATI







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