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[Spécial Eau] - Dessalement : L’eau de mer en renfort pour améliorer la sécurité hydrique


Rédigé par L'Opinion Lundi 1 Décembre 2025

Le Maroc accélère la mise en place d’un réseau intégré de stations de dessalement pour sécuriser l’eau potable. Une stratégie appelée à devenir un pilier majeur de la sécurité hydrique.



Le Maroc compte actuellement 17 stations de dessalement en service, avec une production estimée à environ 320 millions de m³ par an. Plusieurs nouvelles unités sont en cours de construction ou de finalisation. Elles s’inscrivent dans l’objectif d’atteindre environ 1,7 milliard de m³ d’eau dessalée par an à l’horizon 2030, un objectif qui marque un changement d’échelle dans la stratégie hydrique du Royaume.

Le projet le plus important concerne la future station de Casablanca-Settat. Son financement, d’un montant de 6,5 milliards de dirhams, a été bouclé en 2025. L’installation vise une capacité annuelle de 300 millions de m³. Sa mise en service est annoncée pour la fin de l’année 2026. Elle doit contribuer à renforcer l’approvisionnement en eau potable de la région, avec un recours prévu aux énergies renouvelables afin de réduire l’impact énergétique du dessalement. Dans le Sud, le projet de Dakhla constitue l’un des chantiers structurants du programme national. L’usine vise une capacité d’environ 37 millions de m³ par an.

Le projet prévoit une alimentation par un parc éolien dédié, afin de limiter le coût énergétique de la production. Son rôle précis dans l’irrigation ou l’eau potable dépendra des arbitrages opérationnels lors de sa mise en service. Dans le Souss-Massa, la station de Chtouka-Aït Baha, mise en service en 2021, apporte déjà une contribution significative à l’approvisionnement de la région d’Agadir. Sa capacité initiale est d’environ 275.000 m³ par jour. Une extension est programmée pour porter cette capacité à près de 400.000 m³ par jour, un objectif mentionné dans les annonces officielles. Ces projets s’inscrivent dans un cadre plus large associant dessalement, interconnexion des bassins, amélioration de l’efficacité de l’irrigation et réutilisation des eaux usées traitées. L’enjeu est d’accroître la résilience du pays face à la variabilité des précipitations et à la pression sur les ressources conventionnelles.

Le développement du dessalement implique toutefois plusieurs défis opérationnels : maîtrise du coût de production, intégration dans les réseaux existants, sécurisation de l’alimentation énergétique et gestion des rejets de saumure. Leur résolution conditionnera la capacité de cette filière à jouer pleinement son rôle dans la sécurité hydrique nationale.

A noter que le développement du dessalement vise aussi à réduire la dépendance historique aux ressources de montagne, en assurant aux régions littorales une source d’eau potable plus stable et moins exposée aux variations des apports en amont.



Un maillon discret mais crucial de la stratégie hydrique

Au-delà des grandes stations en construction, une partie essentielle de la stratégie nationale en matière de dessalement de l’eau de mer repose sur des investissements moins visibles : réseaux d’adduction renforcés, raccordements inter bassins, modernisation des systèmes de pompage et sécurisation énergétique des installations. Ces chantiers permettent d’acheminer l’eau dessalée vers les zones les plus exposées à la pénurie, tout en limitant les pertes et les ruptures d’alimentation. Les autorités insistent également sur l’importance d’améliorer la gouvernance locale de l’eau et la coordination entre collectivités, afin d’assurer une distribution continue lorsque les nouvelles capacités de dessalement seront progressivement intégrées au réseau national.