Placée sous la conduite du Centre National de l’Énergie, des Sciences et des Techniques Nucléaires (CNESTEN), cette initiative s’inscrit pleinement dans la dynamique impulsée par les Hautes Orientations Royales de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, qui érige la science, la santé et la recherche appliquée en piliers fondamentaux du développement du Royaume.
Elle traduit une vision stratégique claire et ambitieuse : faire du Maroc un pays souverain dans ses ressources, maître de ses innovations et pleinement engagé dans le progrès technologique, scientifique et humain. À travers cette démarche, le Royaume affirme sa volonté de bâtir un système sanitaire résilient, fondé sur la connaissance, l’innovation et la coopération, au service du bien-être de ses citoyens et du rayonnement scientifique du pays.
La mise en place d’une capacité nationale de production de radio-isotopes médicaux ne relève pas d’une initiative ponctuelle, mais s’inscrit dans le cadre d’une stratégie à long terme, soigneusement planifiée et méthodiquement structurée. Le (CNESTEN), fort de son expertise reconnue et de ses infrastructures technologiques de pointe, a intégré cette ambition au cœur même de son mandat institutionnel et de sa mission de service public.
Les précédents rapports de son Conseil d’administration mettent en évidence la portée stratégique de ce projet pour l’autonomie sanitaire du Royaume, en phase avec les besoins croissants d’un système de santé en pleine modernisation. Ce chantier d’envergure mobilise, et continuera de mobiliser dans la durée, des ressources humaines hautement qualifiées, des moyens techniques et financiers considérables, ainsi qu’un encadrement institutionnel rigoureux. Il incarne la volonté nationale de conjuguer science, santé et souveraineté dans une approche intégrée et durable.
L’obtention, en 2020, de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’iode 131 constitue un jalon majeur dans ce processus. Cet agrément atteste de la conformité des installations marocaines aux standards internationaux les plus exigeants en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de qualité pharmaceutique. Il consacre la crédibilité scientifique et technique du CNESTEN et renforce la position du Royaume parmi les acteurs régionaux de référence dans le domaine de la médecine nucléaire et de la production de radio-isotopes à usage médical.
Les radio-isotopes médicaux occupent une place centrale dans l’évolution de la médecine contemporaine, tant par leur contribution au diagnostic que par leur rôle thérapeutique.
L’iode 131, en particulier, constitue un agent thérapeutique essentiel dans le traitement de l’hyperthyroïdie et de certaines formes de cancer de la thyroïde. Grâce à sa capacité à cibler sélectivement les cellules malades, il permet la mise en œuvre de thérapies à la fois précises et hautement efficaces.
Le technétium 99m, pour sa part, demeure le radio-isotope le plus employé à l’échelle mondiale. Ses propriétés physiques et nucléaires en font un outil d’imagerie fonctionnelle d’une grande fiabilité, utilisé dans divers domaines tels que la cardiologie, l’oncologie, la neurologie ou encore l’endocrinologie.
Le développement d’une production nationale présenterait plusieurs avantages stratégiques, dont les principaux indicateurs sont exposés ci-après.
| Indicateur | Valeur actuelle / estimation nationale | Impact attendu avec production locale |
| Dose moyenne I-131 par patient | 3 à 5 GBq | production adaptée aux besoins cliniques. |
| Dose moyenne Tc-99m par patient | 500 MBq | production adaptée aux besoins cliniques. |
| Demi-vie I-131 : | 8 jours | moins de pertes liées au transport |
| Demi-vie Tc-99m | 6 heures | moins de pertes liées au transport |
| Dépendance actuelle aux importations | 100 % | réduction de 30 à 40 % dès la mise en production. |
| Coût annuel d’importation | plusieurs dizaine de millions MAD | économie estimée de 25 à 35 % par an. |
| Création d’emplois | _ | 150 à 200 postes hautement qualifiés. |
| Délais d’approvisionnement depuis l’étranger | 5 à 7 jours | réduction à moins de 24 heures pour la distribution locale. |
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la nécessité impérieuse pour chaque nation de disposer d’un dispositif autonome de production sanitaire. Dans cette perspective, l’initiative marocaine s’inscrit dans la continuité d’une politique royale ambitieuse en matière de sécurité sanitaire intégrée, fondée sur la résilience, l’innovation scientifique et la coopération internationale.
Jusqu’à présent, le Maroc dépend d’un approvisionnement externe, principalement issu de laboratoires européens. Si ce modèle a permis de satisfaire la demande nationale, il demeure vulnérable aux fluctuations des marchés internationaux, aux contraintes logistiques complexes et aux tensions géopolitiques susceptibles d’affecter la continuité des chaînes d’approvisionnement.
Dans ce contexte, le développement d’une capacité nationale de production marque l’ouverture d’une nouvelle ère d’indépendance scientifique, technologique et sanitaire. Ce projet structurant confère au Royaume une position stratégique lui permettant de se hisser au rang de pôle régional de référence en Afrique du Nord, et potentiellement au-delà. À terme, cette dynamique pourrait permettre au Maroc non seulement d’exporter son savoir-faire, mais également de partager sa production avec d’autres pays africains, contribuant ainsi au renforcement de l’intégration sanitaire régionale et à la promotion de la coopération Sud-Sud, conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
Au cœur de ce dispositif se trouve le réacteur de recherche Triga Mark II, implanté sur le site de Maâmora et exploité par le CNESTEN depuis 2009. Déjà mobilisé pour des usages scientifiques, industriels et de formation, ce réacteur constitue le noyau technologique de la future production nationale d’isotopes médicaux. Conçu et exploité selon les standards internationaux de sûreté, de qualité et de performance, il symbolise la convergence entre excellence scientifique, innovation technologique et ambition nationale au service de la souveraineté sanitaire du Royaume.
Au-delà de sa portée strictement médicale, le projet de production nationale de radio-isotopes médicaux revêt une dimension économique, scientifique et technologique majeure. Il s’inscrit dans une logique de développement intégré où la santé, la recherche et l’innovation deviennent des vecteurs directs de croissance et de souveraineté.
La production locale de l’iode 131 et du technétium 99m contribuerait de manière significative à :
- Réduire la facture d’importation des produits radiopharmaceutiques, actuellement estimée à plusieurs dizaines de millions de dirhams par an, allégeant ainsi la dépendance financière vis-à-vis des fournisseurs étrangers ;
- Créer des emplois hautement qualifiés dans des domaines à forte valeur ajoutée tels que la physique nucléaire, la chimie, la radiopharmacie, l’ingénierie nucléaire et la maintenance technologique ;
- Stimuler la recherche appliquée et encourager le développement de partenariats public-privé autour de la santé nucléaire, des biotechnologies et des sciences de la vie ;
- Renforcer l’attractivité du Maroc en tant que destination privilégiée pour les investissements dans le secteur biomédical et pharmaceutique, en consolidant son image de pôle scientifique régional crédible et innovant ;
- Développer des programmes nationaux de formation et de transfert de compétences pour assurer la pérennité des expertises scientifiques et techniques ;
Cette dynamique s’inscrit dans un écosystème national de valorisation des compétences et de transfert de technologie, où la science devient un moteur essentiel de développement économique durable, d’innovation industrielle et de souveraineté stratégique. Par cette initiative, le Royaume affirme sa volonté de lier la performance scientifique à la prospérité économique, au service d’un modèle de développement fondé sur le savoir, la maîtrise technologique et la création de valeur.
Si elle venait à se concrétiser pleinement, cette initiative constituerait une étape historique dans l’évolution de la médecine nucléaire au Maroc. Elle s’appuie sur une expertise technique solidement établie, un encadrement institutionnel rigoureux et une planification stratégique cohérente, illustrant la capacité du Royaume à conjuguer ambition, rigueur et vision à long terme dans la conduite de ses projets scientifiques et sanitaires.
En intégrant de manière harmonieuse innovation technologique, sécurité des usages et accessibilité des soins, le Maroc poserait les fondations d’une autonomie durable dans le domaine de la santé publique, réduisant ainsi sa dépendance aux importations tout en améliorant la qualité et la continuité des services médicaux offerts à ses citoyens.
Fruit d’un engagement collectif réunissant chercheurs, ingénieurs, médecins et décideurs publics, cette entreprise structurante s’inscrit dans la continuité d’une politique nationale de développement fondée sur la connaissance, la maîtrise technologique et la responsabilité sociale. Elle contribuerait à asseoir la place du Maroc comme acteur incontournable du progrès scientifique et médical sur la scène africaine et dans l’espace arabo-méditerranéen, confirmant ainsi la portée internationale de sa stratégie en matière de souveraineté sanitaire et d’innovation.
Le lancement de la production nationale de l’iode 131 et du technétium 99m dépasse largement le cadre d’une simple avancée technologique ; il s’affirme comme une conquête sanitaire, économique et symbolique majeure pour le Royaume du Maroc. Cette initiative témoigne de la capacité du pays à transformer la recherche scientifique en un instrument stratégique de souveraineté nationale et en un levier de développement humain, industriel et technologique.
Sous l’impulsion de la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le Maroc réaffirme sa volonté de placer la science, l’innovation et la connaissance au cœur de son modèle de développement. En érigeant la maîtrise scientifique en pilier de sa prospérité, le Royaume consolide son autonomie, renforce la résilience de son système sanitaire et affirme son leadership régional dans un domaine à forte valeur ajoutée.
De la même manière que le sport incarne aujourd’hui un symbole éclatant de réussite et de rayonnement national, la santé et la recherche appliquée s’imposent désormais comme les vecteurs d’un Maroc souverain, moderne et confiant dans son avenir. Par cette démarche, le Royaume confirme son engagement à faire de la science non seulement un outil de progrès, mais aussi une expression de sa dignité, de sa stabilité et de son ambition collective.





















