La Fédération de la Chimie et de la Parachimie (FCP) a tenu, jeudi 27 novembre à Casablanca, la 21ème édition de son workshop annuel, un événement majeur consacré à un sujet qui redéfinit l’avenir de l’industrie : «Le développement durable au service des exportations de la chimie nationale». La rencontre a rassemblé les acteurs clés du secteur, des institutions et des experts pour accompagner la transition durable et renforcer la compétitivité à l’export de l’industrie chimique marocaine.
Les intervenants ont souligné que les exigences internationales évoluent rapidement, notamment en termes de réduction de l’empreinte carbone, d’efficacité énergétique, de traçabilité et de conformité environnementale.
Dans ce cadre, le Président de l’ASMEX (Confédération Marocaine des Exportateurs), Hassan Sentissi, a rappelé dans son allocution que l’industrie chimiqueparachimique représente bien plus qu’un secteur : elle pèse 25% des exportations industrielles du Royaume, génère des milliers d’emplois et constitue un pilier essentiel pour des filières stratégiques telles que l’automobile, l’agriculture, la santé et les technologies vertes.
Les intervenants ont souligné que les exigences internationales évoluent rapidement, notamment en termes de réduction de l’empreinte carbone, d’efficacité énergétique, de traçabilité et de conformité environnementale.
Dans ce cadre, le Président de l’ASMEX (Confédération Marocaine des Exportateurs), Hassan Sentissi, a rappelé dans son allocution que l’industrie chimiqueparachimique représente bien plus qu’un secteur : elle pèse 25% des exportations industrielles du Royaume, génère des milliers d’emplois et constitue un pilier essentiel pour des filières stratégiques telles que l’automobile, l’agriculture, la santé et les technologies vertes.
L’ASMEX mobilise les exportateurs vers une industrie durable
Or, une chose est claire : les règles du jeu mondial ont changé. Le Président de l’ASMEX a souligné que près de 70% des grandes entreprises intègrent désormais la durabilité au cœur de leurs décisions d’achat. Les marchés exigent de plus en plus de transparence, d’efficacité énergétique et une réduction mesurable de l’empreinte carbone. Pour les exportateurs marocains, la durabilité n’est plus une option, mais un avantage compétitif et un filtre d’accès aux chaînes de valeur.
C’est pourquoi l’ASMEX s’engage à accompagner les exportateurs pour monter en compétences, maîtriser les nouveaux standards internationaux et intégrer les labels durables. L’objectif est d’optimiser les chaînes logistiques et de renforcer leur présence sur les marchés mondiaux pour porter haut l’image d’un «Made in Morocco» innovant, responsable et compétitif.
En outre, le Secrétaire d’État au Commerce extérieur, Omar Hejira, a mis en avant la dynamique exceptionnelle du secteur, marqué par +23,3% de croissance en 2024 et une orientation export qui dépasse 50% du chiffre d’affaires. Le contrat-programme conclu avec la FCP vise une hausse de 30% des exportations à l’horizon 2027 et une diversification ciblée vers de nouveaux marchés africains et moyen-orientaux.
Un secteur stratégique en pleine expansion
De son côté, Abed Chagar, Président de la FCP, a rappelé le poids du secteur en chiffres. L’industrie compte 1.600 entreprises, emploie plus de 80.000 personnes, a généré 182 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires en 2024 et atteint 95 MMDH d’exportations. Le secteur est également le premier investisseur industriel du pays, avec plus de 48 MMDH engagés la même année.
Parallèlement, le Maroc possède tous les atouts pour mener cette transformation et faire du Royaume un hub continental de la chimie durable, comme l’a rappelé le Secrétariat général du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable en présentant les avancées significatives de la transition énergétique. En effet, le mix énergétique national intègre déjà +37% d’énergies renouvelables, avec 5,6 GW de capacité opérationnelle installée.
Ainsi, un effort d’investissement évalué à 120 MMDH est en cours pour ajouter 15 GW supplémentaires d’ici 2030, dont 80% d’origine renouvelable, intégrant également la filière émergente de l’hydrogène vert. Cet effort, couplé à un écosystème industriel en modernisation et à des plateformes logistiques performantes, donne au Maroc un avantage concurrentiel majeur pour répondre aux exigences de durabilité.
Bilan carbone, normes et financement
Pour sa part,Salah Eddine Bennani, Partner chez Mazars Forvis, rappelle que le «bilan carbone» est désormais un passage obligé : sans données fiables, l’accès aux marchés se complique, les clients exigent transparence et cohérence, et les autorités européennes renforcent leurs exigences. Dans cette optique, il préconise une approche globale, alliant décarbonation et réduction des coûts, soulignant que la durabilité devient un levier d’efficacité opérationnelle.
Par ailleurs, Abderrahim Taïbi, directeur de l’IMANOR, dresse l’état des lieux des normes. Le Maroc dispose d’un éventail de certifications pour le secteur chimique, développées avec la FCP. Trente vérificateurs sont déjà formés pour auditer les bilans carbone, dans un marché européen très normé et en constante évolution. Il invite les entreprises à ne pas subir les normes ISO, mais à participer à leur élaboration.
Quant à Zakaria Garti, Principal Banker chez la BERD, il souligne que 75% des projets financés par la BERD intègrent une composante verte, soulignant que le financement est un levier décisif. La banque finance études et certifications très demandées à l’international, facilitant ainsi la transition verte des entreprises.
Enfin, Mohamed Amimi, Directeur exécutif à la BCP, rappelle l’accord signé avec la FCP, offrant à ses membres des crédits à taux préférentiels et intégrant la durabilité dès la conception des produits. Chaque projet fait l’objet d’une évaluation environnementale et sociale, le suivi devenant obligatoire.
Pour conclure, le 21ème workshop de la FCP a confirmé que la durabilité est le nouveau moteur des exportations chimiques marocaines : le secteur pèse 25% des exportations industrielles, emploie plus de 80.000 personnes et soutient l’automobile, l’agriculture, la santé et les technologies vertes. Grâce à un mix énergétique > 37% renouvelable, à 120 MMDH d’investissements pour 15 GW verts d’ici 2030 et à un objectif de +30% d’exportations d’ici 2027, le Maroc se positionne comme hub continental de chimie durable, faisant du «Made in Morocco» un label d’innovation responsable.
A. CHANNAJE
Secteur manufacturier : La chimie alimente la montée des prix industriels
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié récemment des données révélant que l’Indice des Prix à la Production Industrielle, Énergétique et Minière (IPPIEM) a progressé de 0,4% pour l’ensemble des industries manufacturières, une mesure qui exclut l’activité volatile du raffinage de pétrole. Ce mouvement, bien que modeste, marque une orientation haussière des coûts supportés par les entreprises.
L’intégralité de cette progression de l’IPPIEM repose presque exclusivement sur la performance de l’industrie chimique, un secteur en pleine expansion. En effet, cette branche a vu ses prix de production bondir de 2,1% en un seul mois. Cette augmentation significative suggère que les acteurs de la chimie, qu’ils soient producteurs d’engrais ou de produits de base, répercutent activement une augmentation des coûts de leurs propres intrants ou bénéficient d’une demande soutenue leur permettant d’améliorer leurs marges.
Selon les observateurs, ce dynamisme de prix dans la chimie aura inévitablement des répercussions sur les chaînes de valeur en aval, notamment dans l’agriculture (fertilisants), le BTP (matériaux de construction) et l’automobile (polymères et adhésifs).
Cependant, cette pression inflationniste sectorielle est tempérée par une relative stabilité, voire une légère déflation, dans d’autres segments de l’industrie. Les coûts de production ont légèrement diminué, limitant l’ampleur de la hausse globale de l’IPPIEM. On observe notamment un recul des prix dans les industries alimentaires, avec une baisse symbolique de -0,1%, ce qui pourrait être lié à une diminution des prix des matières premières agricoles ou à une pression concurrentielle sur les produits finis. On note également une faible diminution de -0,1% dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, reflétant potentiellement l’évolution des prix mondiaux des composants ou l’effet de taux de change.
L’intégralité de cette progression de l’IPPIEM repose presque exclusivement sur la performance de l’industrie chimique, un secteur en pleine expansion. En effet, cette branche a vu ses prix de production bondir de 2,1% en un seul mois. Cette augmentation significative suggère que les acteurs de la chimie, qu’ils soient producteurs d’engrais ou de produits de base, répercutent activement une augmentation des coûts de leurs propres intrants ou bénéficient d’une demande soutenue leur permettant d’améliorer leurs marges.
Selon les observateurs, ce dynamisme de prix dans la chimie aura inévitablement des répercussions sur les chaînes de valeur en aval, notamment dans l’agriculture (fertilisants), le BTP (matériaux de construction) et l’automobile (polymères et adhésifs).
Cependant, cette pression inflationniste sectorielle est tempérée par une relative stabilité, voire une légère déflation, dans d’autres segments de l’industrie. Les coûts de production ont légèrement diminué, limitant l’ampleur de la hausse globale de l’IPPIEM. On observe notamment un recul des prix dans les industries alimentaires, avec une baisse symbolique de -0,1%, ce qui pourrait être lié à une diminution des prix des matières premières agricoles ou à une pression concurrentielle sur les produits finis. On note également une faible diminution de -0,1% dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, reflétant potentiellement l’évolution des prix mondiaux des composants ou l’effet de taux de change.





















