On ne s’y habitue jamais ! Chaque Derby est une fête à la ville blanche qui se pare de rouge et de vert. Dès midi, l’atmosphère devient électrique, les chants montent des ruelles et les fumigènes enflamment les esprits de deux publics, frères ennemis, qui rivalisent d’ardeur pour faire vibrer leur camp. Et comme à l’accoutumée, le lendemain est animé par des débats passionnés sur la prestation des supporters, qui, une fois de plus, ont marqué les esprits des fans de football de tous bords, et la performance des deux équipes, qui n’ont pas su se départager après plus de 90 minutes à rythme irrégulier, souvent terne. Mais cette fois-ci, la polémique touche aussi la diffusion et la réalisation du match, jugées indignes du plus grand match de la Botola. Les très attendus tifos ont été tronqués à l’écran, les commentaires manquaient de relief, et les téléspectateurs ont dû mener un véritable parcours du combattant pour trouver la bonne retransmission entre TNT, satellite, IPTV ou encore YouTube.
C’est dans ce genre de rendez-vous que l’on mesure le train manqué par le Royaume dans la libéralisation du paysage audiovisuel. Depuis 2002, année de création de la HACA, censée réguler et dynamiser le secteur, aucun véritable saut qualitatif ou quantitatif n’a été accompli, à la hauteur des ambitions de rayonnement du pays. Train raté, surtout car le temps de la télévision traditionnelle semble désormais révolu, subissant la même érosion que celle de la presse écrite, réduite à un simple canal nostalgique. Et si le pôle public s’apprête à investir dans la télévision sportive à l’approche de la CAN et de la Coupe du Monde, pour couvrir le maximum de matchs possibles, sa priorité devrait être de définir les contours d’un modèle audiovisuel rentable, capable de rivaliser avec les grands groupes internationaux qui monopolisent désormais les plus grandes compétitions mondiales.
Du moment que partout dans le monde, de l’Afrique à la très lointaine Amérique du Sud, les seules chaînes véritablement rentables sont celles spécialisées dans le sport, le Maroc pourrait ouvrir le champ à de nouveaux groupes privés qui gagneraient à se positionner sur des niches délaissées par les grands groupes, à l’image de la France, où certaines chaînes ont su séduire le public en misant sur des approches régionales et de proximité. Car si le citoyen contribue, à travers ses impôts, au financement de la production audiovisuelle, il en devient aussi un client, en droit d’attendre une offre attractive, diversifiée et accessible, avec un large choix de programmes multilingues (arabe, amazighe, darija, français) et de tous les genres. N’oublions pas, chers confrères, que le client est roi…
C’est dans ce genre de rendez-vous que l’on mesure le train manqué par le Royaume dans la libéralisation du paysage audiovisuel. Depuis 2002, année de création de la HACA, censée réguler et dynamiser le secteur, aucun véritable saut qualitatif ou quantitatif n’a été accompli, à la hauteur des ambitions de rayonnement du pays. Train raté, surtout car le temps de la télévision traditionnelle semble désormais révolu, subissant la même érosion que celle de la presse écrite, réduite à un simple canal nostalgique. Et si le pôle public s’apprête à investir dans la télévision sportive à l’approche de la CAN et de la Coupe du Monde, pour couvrir le maximum de matchs possibles, sa priorité devrait être de définir les contours d’un modèle audiovisuel rentable, capable de rivaliser avec les grands groupes internationaux qui monopolisent désormais les plus grandes compétitions mondiales.
Du moment que partout dans le monde, de l’Afrique à la très lointaine Amérique du Sud, les seules chaînes véritablement rentables sont celles spécialisées dans le sport, le Maroc pourrait ouvrir le champ à de nouveaux groupes privés qui gagneraient à se positionner sur des niches délaissées par les grands groupes, à l’image de la France, où certaines chaînes ont su séduire le public en misant sur des approches régionales et de proximité. Car si le citoyen contribue, à travers ses impôts, au financement de la production audiovisuelle, il en devient aussi un client, en droit d’attendre une offre attractive, diversifiée et accessible, avec un large choix de programmes multilingues (arabe, amazighe, darija, français) et de tous les genres. N’oublions pas, chers confrères, que le client est roi…





















