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Etude : Imal invite à saisir le potentiel du solaire sur toitures et du véhicule électrique


Rédigé par Safaa KSAANI Jeudi 30 Octobre 2025

Une étude de l'Initiative Imal pour le climat et le développement révèle un potentiel "considérable" des systèmes renouvelables décentralisés (SERD), notamment le solaire sur toitures et la mobilité électrique intelligente, pour transformer le paysage énergétique national d’ici 2035. Détails.



Le Royaume pourrait se trouver à la veille d'une profonde mutation de son système énergétique. C'est le constat majeur qui ressort du premier rapport national sur le potentiel des systèmes énergétiques renouvelables décentralisés (SERD), publié ce jeudi par l'Initiative Imal pour le climat et le développement. Cette étude, inspirée des données officielles du Haut-Commissariat au Plan (HCP), met en lumière la toiture marocaine comme un vecteur stratégique pour la production d'électricité verte.

"Ce rapport est le premier du genre au Maroc à proposer une analyse approfondie du potentiel de l'intégration des SERD, en mettant l'accent sur l'utilisation des toitures comme vecteur de production d'électricité verte", a souligné Iskander Erzini Vernoit, Directeur exécutif de l'Initiative Imal, dans son mot de bienvenue. L'analyse s'est appuyée sur une modélisation fine, région par région, de la surface de toiture disponible pour le solaire photovoltaïque, de la production potentielle associée et du coût d’installation, tout en intégrant des technologies connexes comme les batteries et les véhicules électriques.

Les scénarios modélisés présentés par Rachid Ennassiri, Directeur de l'Initiative, et Anas Hmimad, Senior Associate, dressent un tableau d'un potentiel économique et environnemental colossal à l’horizon 2035.

Dans le scénario optimiste, le déploiement des SERD pourrait permettre de produire jusqu'à 66,8 TWH d'électricité, correspondant à une capacité installée d'environ 28,58 GW, générant un marché économique estimée à 31,08 milliards de dollars et évitant près de 48,19 millions de tonnes de CO2.Dans le scénario médian, la production atteindrait environ 40,1 TWH pour 17,15 GW de capacité installée, représentant un marché potentiel de 18,65 milliards de dollars et une réduction de 28,91 millions de tonnes de CO2. Enfin, même dans le cadre du scénario pessimiste, les SERD offriraient une contribution significative, avec 20,05 TWH produits, 8,75 GW installés, 9,3 milliards de dollars de marché potentiel économique et 14,46 millions de tonnes de CO2 évitées. A côté de la production énergétique, ces scénarios représentent également un potentiel de création d'emplois nationale et régionale non négligeable.

Ces chiffres, a-t-on soutenu, représentent également un potentiel "non négligeable" de création d'emplois aux niveaux national et régional.

Au-delà de la production, le rapport insiste sur la "transformation en profondeur" que pourrait induire l'intégration de la mobilité électrique intelligente et bidirectionnelle. Conformément aux projections de la Stratégie nationale bas-carbone 2050, le pays pourrait compter environ 2,5 millions de véhicules électriques (VE) en circulation d’ici 2035. Un tel parc de véhicules bidirectionnels (capables de réinjecter de l'électricité dans le réseau via la technologie Vehicle-to-Grid/V2G), ndlr) constituerait un "réservoir d'énergie mobile" d'environ 39 420 GWh, soit l'équivalent de 91% de la demande électrique nationale projetée pour 2035 (145 GWh).

Ce stockage mobile est vu comme un levier pour renforcer la souveraineté et la résilience du réseau. Le solaire sur toitures pourrait, dans les scénarios optimiste et médian, couvrir entre 59% et 98% de la demande de recharge de ces véhicules, selon les auteurs de l'étude.

SERD, jusqu'à 43.000 emplois

Selon des estimations provisoires, l'ouverture et le développement du marché des SERD créeraient des dizaines de milliers d'emplois, uniquement pour les phases de développement et d'installation des projets. A l'horizon 2035, le déploiement de 8,57 GW créerait environ 130.000 emplois, celui de 17,15 GW environ 26.000 emplois, et celui de 28,58 GW environ 43.000 emplois. "Ces estimations, prudentes, reposent sur le coefficient de 15 emplois équivalents temps plein (ETP) par MW, la moyenne mondiale selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), un taux inférieur à celui observé dans les pays africains et pour les petites installations photovoltaïques en toitures", note-on.

Face à l'ampleur de ces opportunités, l'Initiative Imal appelle les décideurs à une "réorientation stratégique des investissements" et à une pleine intégration de cette électricité autoproduite dans les planifications pluriannuelles, en cohérence avec le Nouveau Modèle de Développement (NMD). Les participants soulignent la nécessité de s'assurer que les mécanismes de planification des institutions et ministères concernés ne freinent pas le déploiement des SERD, mais au contraire le "facilitent et l'intègrent dans la stratégie nationale".

Parmi les recommandations phares figurent l'opérationnalisation de la loi 82.21 sur l'autoproduction d'ici 2026, notamment via la publication des décrets d'application, le déploiement du comptage bidirectionnel et la mise en place de mécanismes de compensation financière; l'investissement dans les réseaux intelligents pour la flexibilité et la sécurité du système; la promotion de l'effacement énergétique et de la gestion intelligente de la demande; l'adoption de nouveaux codes du bâtiment intégrant des technologies vertes pour les constructions neuves; et la création d'un Fond national d'intégration des SERD pour soutenir l'investissement des ménages et des PME.











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