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​Maroc-Espagne : Enjeux de la victoire du PP aux élections législatives


Rédigé par Mohamed Elkorri Lundi 24 Juillet 2023

Le Parti populaire espagnol (PP) a remporté les élections générales anticipées sans majorité absolue, suivi du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Alors que le jeu des alliances est lancé, Rabat suit de près l’évolution des tractations qui vont définir l’avenir des relations entre les deux pays.



​Maroc-Espagne : Enjeux de la victoire du PP aux élections législatives
Au lendemain d'élections dont les résultats n’ont pas abouti à une majorité absolue, l'Espagne se retrouve, lundi, plongée dans l’incertitude. Le Président du gouvernement socialiste Pedro Sánchez et son rival conservateur, Alberto Núñez Feijóo, sont mis au jeu des alliances, de sorte à éviter de nouvelles élections, sachant que les analystes s’attentent à une situation de blocage.

Dans ce sens, Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l’Université américaine des Émirats Arabes Unis à Dubaï, estime que les socialistes pourraient atteindre une majorité, s’ils arrivent à avoir le soutien des partis basques et catalans.
 
Car oui, le PSOE de Sanchez a pu décrocher, contre toute attente, 122 sièges, déjouant ainsi tous les sondages, qui le donnaient largement battu depuis des mois. Avec SUMAR, son allié de gauche radicale (31 sièges) et les partis précités, il pourrait avoir suffisamment de sièges pour reconduire son gouvernement. 
 
Cependant, notre analyste estime qu’une situation de blocage est prévisible car l'Espagne a connu, entre 2015 et 2019, quatre élections législatives du fait des écarts de paradigmes et de perceptions entre les différentes formations politiques.
 
Quel impact sur les relations avec le Maroc ?
 
Pour ce qui est de l’impact de ces résultats sur les relations maroco-espagnoles, Professeur El Yattioui estime qu’il pourrait y avoir quelques réglages au niveau de la feuille de route, convenue en 2022 entre les deux pays, notant que si la droite se hissait au pouvoir, le volet migratoire de la coopération se poursuivra certainement. Une carte qui donne un grand avantage au Royaume, du moment que le problème migratoire est non seulement la bête noire de l’Union Européenne, mais également l’une des principales préoccupations de la population espagnole.

Pour ce qui est de la question du Sahara, bien que Alberto Núñez Feijóo, leader du PP, ait exprimé son mécontentement quant à la nouvelle position espagnole sur le Sahara, les analystes s’accordent sur l’improbabilité d’un rétropédalage sur la décision du gouvernement Sánchez, puisqu’il pourrait rebasculer l’Espagne dans une ère de tensions avec le Royaume. D’ailleurs, Feijóo avait précédemment assuré que sa première visite d’État à l’étranger, hors Europe, serait au Maroc, comme le veut la coutume.
 
Une décision qui relève de l’évidence, surtout que les relations commerciales ont explosé depuis la fin des tensions entre Rabat et Madrid. Aujourd’hui, l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc et le troisième investisseur dans le pays. Des indicateurs que les tous les partis souhaitent consolider, surtout en ces temps de crise économique.

Notre interlocuteur précise que Feijoo et Sanchez ont bien compris que le Maroc est un partenaire clé pour l’Espagne, et pour les entreprises espagnoles. Ce qui permet de maintenir les dispositions de la feuille de route nouée avec le gouvernement socialiste en février 2023.
 
Par ailleurs, Mohamed Badine El Yattioui souligne que si Sanchez arrive à former une majorité, les relations poursuivront la même dynamique, étant donné que les deux parties sont satisfaites des résultats.

Sur le plan politique, le leader sur PSOE a clairement déclaré que « l’époque où l’Espagne parrainait des guerres illégales et injustes» est terminée. «La position de l’Espagne sur la question du Sahara marocain est compatible avec les Nations Unies et semblable à celles exprimées par les alliés européens, comme l’Allemagne, la France, l’Italie et les États-Unis», avait-il déclaré.
 
Ceci dit, le nouveau Parlement sera constitué le 17 août. Les partis peuvent négocier, sans limite de temps, pour tenter de trouver une majorité. A partir du moment où un vote d'investiture échoue, le chef de l'Etat, le roi Felipe VI, doit en revanche dissoudre le Parlement deux mois après cette date et convoquer de nouvelles élections.


 








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