L'intervenant a souligné que cette absence ne se limite pas à l'aspect historique, mais s'étend à l'ignorance de ce qu'il a qualifié d'« évolution progressive des positions des Nations Unies », notamment la réticence à proposer des analyses critiques des initiatives politiques, en particulier l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc en 2007, qui bénéficie d'un soutien international. Pour expliquer cette situation, le militant a partagé une expérience personnelle qui, selon lui, reflète la nature des restrictions imposées au travail journalistique en Algérie. Il a relaté le refus d'une journaliste algérienne, directrice d'un média réputé, de participer à un débat professionnel sur l'initiative d'autonomie, invoquant la crainte de perdre les recettes publicitaires et les subventions publiques de son organe de presse si elle abordait le sujet sans autorisation officielle.
Relations problématiques entre médias et autorités
Un témoignage présenté lors du forum met en lumière les relations problématiques entre les médias et les autorités, ainsi que l'impact des financements publics sur l'indépendance éditoriale, ce qui limite la diversité des opinions et la richesse du débat public sur les questions régionales sensibles. Ce témoignage s'inscrit dans le cadre plus large du Forum de la presse de Laâyoune, qui vise à renforcer le rôle des médias dans le traitement des enjeux nationaux et régionaux avec une approche professionnelle et analytique approfondie, et à souligner l'importance du journalisme comme espace de débat raisonné, fondé sur des données et des perspectives diverses. En accueillant des voix issues de divers horizons, le forum reflète une tendance à élargir le champ du dialogue médiatique africain et moyen-oriental sur des questions communes, notamment la souveraineté, le développement et la stabilité.
Avenir de la pratique journalistique dans la région
Des interventions ont soulevé des questions fondamentales quant à l'avenir de la pratique journalistique dans la région, aux limites de l'indépendance professionnelle face à l'imbrication du politique et des médias, et à l'impact de cette imbrication sur la formation de l'opinion publique, ainsi qu'à la nécessité de médias analytiques capables de suivre les mutations politiques internationales et de proposer des analyses critiques des initiatives envisagées, sans contraintes institutionnelles. En définitive, la discussion organisée par la ville de Laâyoune lors de ce forum témoigne d'une confiance croissante accordée au journalisme comme acteur central pour éclairer les enjeux nationaux et enrichir la compréhension régionale, dans le cadre d'une approche professionnelle fondée sur le pluralisme, l'analyse et le respect de la déontologie journalistique.
Ahmadou El-Katab























