Pour Abdelkarim El-Fassi, Porte-Bagage est un film né de la persévérance. « Il nous a fallu six ans pour le faire », confie-t-il. Six années de travail acharné, de doutes et d’apprentissage, puisque l’équipe signait là son premier long-métrage.
« On a dû tout apprendre, absolument tout. Mais on a eu la chance d’être entourés d’un formidable groupe de techniciens et d’acteurs », souligne le réalisateur, qui rend hommage à son actrice Ahlaam Teghadouini pour son implication. Cette première réalisation fut « difficile mais honorifique », portée par un collectif soudé. « Ce film, c’est un honneur. Un honneur de le réaliser, et un honneur de le présenter ici, au Maroc. »
Au cœur du film, Noor, une jeune femme qui tente de concilier ses ambitions professionnelles avec l’accompagnement de son père Musa, atteint d’une démence progressive. Après la mort d’un ami, Musa exprime le désir de retourner au Maroc. Noor voit peu à peu dans ce souhait filial une voie de conciliation : permettre à son père de retrouver ses racines, tout en poursuivant enfin ses propres rêves.
Pour Abdelkarim El-Fassi, ce conflit innerve toute la diaspora maghrébine : « On vient d’une culture collective, d’une tradition magnifique de prise en charge des aînés. Mais nous, enfants de la migration, avons grandi en Europe, dans une culture qui nous dit de suivre nos ambitions. »
Ce tiraillement identitaire est « un conflit passionnant pour un cinéaste » et constitue la matrice émotionnelle de Porte-Bagage. « C’est l’histoire d’une famille qui doit faire la paix ensemble pour trouver, chacun, sa propre paix. »
Pour El-Fassi, ce film était aussi une manière de corriger une représentation fragmentaire de l’expérience migratoire : « On revient tous les ans au Maroc pour un mois ou deux… mais la vie de la diaspora est bien plus profonde, plus complexe. »
Revenir tourner au Maroc avait pour lui un sens particulier : « Nos parents ont quitté ce pays depuis plus de quarante ans. Revenir aujourd’hui avec ce film, c’est ramener leur histoire ici, et offrir aux Marocains une fenêtre sur notre quotidien là-bas. Je suis heureux si cela rapproche les Marocains d’Europe et ceux du Maroc. »
« On a dû tout apprendre, absolument tout. Mais on a eu la chance d’être entourés d’un formidable groupe de techniciens et d’acteurs », souligne le réalisateur, qui rend hommage à son actrice Ahlaam Teghadouini pour son implication. Cette première réalisation fut « difficile mais honorifique », portée par un collectif soudé. « Ce film, c’est un honneur. Un honneur de le réaliser, et un honneur de le présenter ici, au Maroc. »
Au cœur du film, Noor, une jeune femme qui tente de concilier ses ambitions professionnelles avec l’accompagnement de son père Musa, atteint d’une démence progressive. Après la mort d’un ami, Musa exprime le désir de retourner au Maroc. Noor voit peu à peu dans ce souhait filial une voie de conciliation : permettre à son père de retrouver ses racines, tout en poursuivant enfin ses propres rêves.
Pour Abdelkarim El-Fassi, ce conflit innerve toute la diaspora maghrébine : « On vient d’une culture collective, d’une tradition magnifique de prise en charge des aînés. Mais nous, enfants de la migration, avons grandi en Europe, dans une culture qui nous dit de suivre nos ambitions. »
Ce tiraillement identitaire est « un conflit passionnant pour un cinéaste » et constitue la matrice émotionnelle de Porte-Bagage. « C’est l’histoire d’une famille qui doit faire la paix ensemble pour trouver, chacun, sa propre paix. »
Pour El-Fassi, ce film était aussi une manière de corriger une représentation fragmentaire de l’expérience migratoire : « On revient tous les ans au Maroc pour un mois ou deux… mais la vie de la diaspora est bien plus profonde, plus complexe. »
Revenir tourner au Maroc avait pour lui un sens particulier : « Nos parents ont quitté ce pays depuis plus de quarante ans. Revenir aujourd’hui avec ce film, c’est ramener leur histoire ici, et offrir aux Marocains une fenêtre sur notre quotidien là-bas. Je suis heureux si cela rapproche les Marocains d’Europe et ceux du Maroc. »
Ahlaam Teghadouini : « Jouer Noor, c’était une responsabilité culturelle »
Pour l’actrice principale, Ahlaam Teghadouini, l’expérience dépasse largement la performance artistique. « Ce rôle, ce n’était pas seulement un travail créatif. C’était un moyen d’assumer une responsabilité envers les générations précédentes, celles qui ont tant sacrifié pour nous donner de meilleures chances. »
La comédienne décrit un tournage marqué par la bienveillance d’une équipe jeune et par un voyage au Maroc qu’elle qualifie d’« incroyable, comme toujours ».
Elle insiste sur l’universalité du récit : « La diaspora vit en permanence à un carrefour : la culture d’où l’on vient, et le monde dans lequel on évolue aujourd’hui. Porte-Bagage emmène le spectateur dans ce voyage, dans une forme de mémoire partagée. »
Pour elle, le film porte une émotion discrète mais profonde : « Il y a tant d’amour dans les familles où l’on ne se touche pas, où l’on ne dit rien, où tout passe dans le silence. Le film parle de cette tendresse-là, parfois invisible. »
Elle espère qu’il permettra d’ouvrir des discussions dans les foyers : « Pendant la première, beaucoup de familles sont venues ensemble. Ça nous a beaucoup touchés. Ce n’est pas évident, aujourd’hui, de partager un même souvenir familial. »
Malgré la gravité des thèmes — la maladie, la charge émotionnelle des aidants, les tensions intergénérationnelles — le film refuse le pathos. « Oui, c’est un drame. Mais les spectateurs ne sortiront pas déprimés », assure Abdelkarim El-Fassi.
Il revendique l’importance du rire : « Nous, les Marocains, on utilise l’humour pour faire face à nos traumatismes. Trouver un équilibre entre larmes et sourires, c’est essentiel. » Cette humanité légère, presque instinctive, traverse tout le récit et fait, selon lui, la force de Porte-Bagage.
Avec Porte-Bagage, Abdelkarim El-Fassi signe un premier long-métrage ambitieux, à la fois intime et politique, où s’entremêlent migration, mémoire, loyauté filiale et quête de soi. Le réalisateur espère que chaque spectateur « se reconnaîtra dans un thème ou dans un autre ».
Ahlaam Teghadouini, elle, retient surtout l’émotion partagée : « Ce film parle de nous. De nos parents. De ce que nous leur devons. Et aussi de ce que nous nous devons à nous-mêmes. » Entre tragédie silencieuse et humour salvateur, Porte-Bagage s’impose comme une œuvre qui répare, qui relie et qui raconte, sans fard, les dilemmes de plusieurs générations.






















