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International

Royaume-Uni : Harry sort son brulot et s’attire les foudres


Rédigé par L'Opinion Mardi 10 Janvier 2023

Coup éditorial et grand déballage, les exemplaires de "Spare" ("Le Suppléant") ont quitté leur emballage pour les étalages de librairies à minuit pile, sous les objectifs de journalistes plus nombreux que les clients.



L'ouvrage est sorti, dans sa version anglaise, au Royaume-Uni, mais aussi aux Etats-Unis, en Irlande, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Afrique du Sud et au Canada. Il est également édité dans 15 autres langues. Il a déjà été placé par erreur quelques heures jeudi dans des rayons de librairies en Espagne.

S’il met à jour les divisions au sein de la royauté britannique, y confrontant cette institution à l'influence planétaire à une profonde crise à peine quatre mois après la mort de la très populaire Elizabeth II, «Harry s’est maintenant retourné contre son autre famille, les militaires», a dit le colonel de réserve Tim Collins, qui a pris part à la guerre en Irak, au site internet de l’armée britannique.
 
Dans son livre, le prince explique avoir tué 25 talibans lorsqu’il était en mission en Afghanistan. «Mon nombre est de 25. Ce n’est pas un nombre qui me remplit de satisfaction, mais je n’en ai pas honte non plus», écrit-il dans son livre dont la version espagnole a été mise en vente quelques heures jeudi avant d’être retirée.
 
Il raconte avoir considéré ces personnes comme des «pièces d’échecs» retirées de la partie, ainsi que le prévoyait son entraînement, car il est impossible de tuer une cible «si on la considère comme une personne».
 
Des êtres humains et non des pièces d’échec
 
Des Afghans ont appelé le prince Harry à faire face à des poursuites pour la mort des personnes qu’il a admis avoir tuées alors qu’il combattait dans le pays pour l’armée britannique.
 
Dans une interview de Sky News datant de ce lundi 9 janvier, une figure locale, le mollah Abdullah, réclame justice. Dans une frappe aérienne qui aurait été menée par les forces britanniques en 2011, sa maison a été touchée, tuant neuf de ses proches pendant qu’il était au marché. Aujourd’hui, il souhaite que le prince Harry soit jugé. «Nous demandons à la communauté internationale de juger cette personne et nous devrions obtenir une compensation pour nos pertes», réclame-t-il.
 
Le 6 janvier, un haut responsable taliban s’en est également pris au prince Harry. «M. Harry ! Ceux que vous avez tués n’étaient pas des pièces d’échecs, c’était des êtres humains» qui avaient des familles, a déclaré vendredi Anas Haqqani, un haut responsable taliban, accusant le prince de «crimes de guerre».
 
«Mais la vérité, c’est ce que vous dites: notre peuple innocent était comme des pièces d’échecs pour vos soldats et pour vos dirigeants militaires et politiques», a-t-il ajouté. «Mais, malgré tout, vous avez perdu à ce “jeu”».
 
Le porte-parole du gouvernement afghan Bilal Karimi a également émis des critiques à ce sujet. «Ces crimes ne se limitent pas à Harry, mais chaque puissance occupante a commis de tels crimes dans notre pays», a-t-il écrit sur Twitter. «Les Afghans n’oublieront jamais les crimes des occupants», a-t-il poursuivi.
 
« Une tragique escroquerie pour faire de l’argent »
 
«Non seulement nous demandons qu’il soit poursuivi en justice par une cour internationale, mais nous demandons aussi que la communauté internationale le punisse le plus rapidement possible», explique à Sky News Hameedullah Hameedi, une autre figure locale.
 
Son récit a aussi été critiqué au Royaume-Uni. «On vous aime Prince Harry, mais vous devez vous taire !», a tweeté Ben McBean, un ancien des Royal Marines qui a perdu un bras et une jambe en Afghanistan en 2008 et que le duc de Sussex décrit dans son livre comme un «véritable héros».
 
«Harry s’est maintenant retourné contre son autre famille, les militaires», a dit le colonel de réserve Tim Collins, qui a pris part à la guerre en Irak, au site internet de l’armée britannique. «Ce n’est pas comme ça que nous nous comportons dans l’armée, ce n’est pas ce que nous pensons», a-t-il affirmé au sujet du récit du prince sur les combattants qu’il avait tués.
 
Il a jugé que le livre était «une tragique escroquerie pour faire de l’argent». Ce n’est pas la première fois que le prince Harry suscite la controverse à propos de sa participation aux opérations en Afghanistan. En 2013, il avait relevé que tuer des combattants rebelles s’apparentait à un jeu vidéo pour un pilote d’hélicoptère.

Harry nie avoir accusé la famille royale de racisme
 
La presse britannique s'étonnait lundi des propos "bizarres" d'Harry à la télévision qui a nié avoir accusé la famille royale de racisme, mais croit y voir "une branche d'olivier" tendue à ses proches, à la veille de la parution des mémoires explosives du prince.
 
"Je n'ai pas dit que la famille royale était raciste", titre en une The Mirror, avec une photo du prince lors de son interview dimanche soir sur la télévision britannique ITV. C'est selon le tabloïd, "la nouvelle bombe d'Harry".
 
Lors d'un entretien sur ITV pour promouvoir ses mémoires, Harry a démenti avoir accusé de racisme la famille royale, quand il a dit en mars 2021 à la télévision américaine qu'un membre de celle-ci s'était interrogé sur la couleur de peau qu'aurait leur fils à naître, comme son épouse Meghan est métisse. Cette interview avait relancé un vif débat au Royaume-Uni sur le racisme dans le pays.
 
Pour le tabloïd The Sun, ce sont des propos "bizarres", qui marquent "un revirement par rapport aux précédentes déclarations incendiaires".
 
Le Daily Telegraph et le Times veulent y voir "une branche d'olivier" tendue à sa famille. Mais selon la presse, le mal est déjà fait avec les mémoires d'Harry, "Spare" qui semble n’épargner  aucun membre de la famille royale britannique.