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Réforme de la Moudawana : l'homme n'est pas un modèle pour la femme

Mes cinq aspirations.


Rédigé par Najib Mikou le Samedi 6 Août 2022



Réforme de la Moudawana : l'homme n'est pas un modèle pour la femme
En 2005, dans la foulée de Décisions Structurantes et Historiques, prises successivement par Le Souverain, dans différents domaines, notre pays s’est doté d’une nouvelle Moudawana qui a été qualifiée d’avant-gardiste à plus d’un titre.

17 ans après, Sa Majesté Le Roi Dispose à l'occasion d'un Discours du Trône historique, que le moment est venu pour de nouvelles avancées dans ce domaine, devant traduire davantage, la parfaite confluence entre La Vision Royale pour le progrès social, et l'appel d'une société à plus d’oxygène sociétal, de cohésion familiale et de justice sociale.

Pour ma part, je me permets tout d'abord de rendre un vibrant hommage et d'exprimer mon plus grand respect et ma profonde reconnaissance à nos militantes et militants de la cause sociale, de tous bords et de tous les instants, qui ont dédiés l'essentiel de leur vie à œuvrer pour contribuer à faire évoluer les mots et les choses, dans le sens d'un mieux-vivre ensemble, dans un Maroc qui habite nos âmes, nos cœurs, nos pensées et nos corps. 

Je me permets également de profiter de ce rendez-vous historique, décidé par le Souverain, pour contribuer modestement à la construction de ce devenir sociétal en accouchement, à travers le partage de cinq aspirations qui sont de nature à insuffler plus de sérénité et de cohésion dans notre vie collective : 

1- j'aspire à une Moudawana qui consacre et protége toutes les différences de genre entre la femme et l’homme, de façon à ce que l’égalité entre eux, légitimement revendiquée, soit une égalité dans les chances, les droits et les devoirs civiques, et non pas une tentative d'annihiler les qualités et vocations distinctives de l'un ou de l'autre, qui en font deux Êtres complémentaires par toutes leurs différences. 

La femme et l’homme ne sont pas similaires et ne doivent pas le devenir. D'autant plus que la référence et le modèle de la femme ne doit surtout pas être l'homme. 

2- j'aspire à une Moudawana qui consolide et renforce le noyau familial de façon à ce qu’il soit l’espace d’union, d'amour, de respect, d'épanouissement, de fusion, de plaisirs, de reproduction des valeurs et d’éducation des générations par excellence.

Pour ce faire, il faut notamment, instituer des formations et accompagnements au profit des jeunes fiancés à la veille de leur union, et des couples en passe de devenir parents. Ceci est de nature à réduire fortement les divorces et à appuyer le rôle fondamental des parents dans l'éducation de leurs enfants. 

En raison des cyclones et anticyclones culturels et sociaux qui traversent et impactent notre société, le rôle de mari ou de femme, ne peut plus s'improviser, et encore moins celui de père ou de mère. Suffit-il d'aimer?!!! De nouveaux métiers d'accompagnement pédagogique, doivent être inventés chez nous pour permettre aux couples de porter les habits de leurs nouveau rôle personnel et social. 

3- j'aspire à une Moudawana qui se nourrit en permanence du noble “‘Ijtihad” de nos Oulamas sous l’Egide de notre Souverain Amir Al Mouminine, de façon à tirer le plus grand profit des valeurs de responsabilité individuelle, de liberté et de justice dans nos Textes Religieux (Coran et Sounna) pour ne rien interdire de ce qui est permis par le Divin et le Prophète Sidna Mohamed, et fluidifier et faciliter les rapports sociaux. 

Des problématiques particulièrement prioritaires, doivent bénéficier de ces valeurs pour être repensés et recadrés, tels que le recul manifeste des mariages, la montée pathétique des divorces, le mariage précoce, l’héritage par subrogation (التعصيب) et la garde des enfants.

4- j'aspire à une Moudawana qui protège l’enfant né hors du cadre du mariage, en lui garantissant le droit à un nom, ainsi qu’une égalité intégrale dans les chances et les droits civiques avec les autres enfants. Rien ne peut autoriser le rejet social d'un enfant innocent de tous les clichés qu'on lui attribue indûment. Par contre, tout, absolument tout, doit être déployé pour éviter que de telles naissances aient lieu, dont des mesures aussi bien préventives que curatives, à caractère social, sanitaire et économique. 

5- j'aspire à une Moudawana qui sauvegarde et protège jalousement les grandes valeurs distinctives de notre société, telles que la solidarité familiale, sociale et spatiale, la convivance, la générosité, le respect, la tolérance, la modération, notre diversité culturelle, notre propension ancestrale à l'universalité, la vénération de tous les symboles et socles de notre patrie.

De telles valeurs ne se reproduisent pas seulement à travers la cellule familiale et l'école. Elles doivent être également portées et déclinées dans toutes les expressions collectives de notre société, pour se retrouver dans la rue, dans le quartier, dans les administrations, dans les associations, dans les syndicats et fédérations, dans les cliniques et les hôpitaux, dans les entreprises, dans les terrains de sport...etc. Elles doivent être et rester bien incrustées dans notre conscience collective et s'y régénérées en permanence pour pouvoir l'être dans nos comportements individuels.




Najib Mikou