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Productivité et rayonnement : L’artisanat marocain amorce une nouvelle phase de compétitivité


Rédigé par Yousra RHARDOUD Jeudi 30 Octobre 2025

Le Secrétariat d’État chargé de l’Artisanat a signé trois conventions majeures pour soutenir la modernisation du secteur, renforcer les capacités des artisans et promouvoir les exportations, marquant une étape clé dans la valorisation du savoir-faire national.



Le secteur de l’artisanat marocain, pilier identitaire et économique du Royaume, amorce une nouvelle étape de son développement. Sous l’impulsion du Secrétaire d’État chargé de l’Artisanat, Lahcen Saâdi, une stratégie ambitieuse se met en place pour soutenir les artisans, améliorer la compétitivité des entreprises du secteur et consolider la présence du produit marocain sur les marchés étrangers. Cette feuille de route repose sur une série d’accords et de réformes concrètes destinées à stimuler l’exportation, moderniser les circuits de distribution et renforcer la promotion de la marque « Made in Morocco ».

Au cours de l’année 2025, trois conventions structurantes ont été signées afin d’insuffler une nouvelle dynamique à l’artisanat marocain. Ces mesures interviennent dans un contexte particulièrement favorable : les exportations du secteur ont atteint 903 millions de dirhams, durant les neuf premiers mois de l’année en cours, enregistrant une hausse de 11 % par rapport à la même période de l’année précédente.
 
Nouvelle dynamique à l’export

Dans cette optique, Lahcen Saâdi souligne que ces résultats traduisent la vitalité du secteur et la capacité des artisans marocains à s’adapter aux exigences des marchés étrangers. Toutefois, pour transformer cette dynamique en croissance durable, le gouvernement mise sur une série d’outils innovants, conjuguant digitalisation, accompagnement à l’export et intégration économique.

Parmi les nouvelles initiatives, la plus emblématique est la Charte du commerce extérieur 2025-2027, signée le 28 mai 2025. Élaborée, dans le cadre du programme gouvernemental 2021-2026, cette charte vise à renforcer la compétitivité du tissu économique national et à positionner le label marocain sur de nouveaux marchés.

Elle prévoit plusieurs leviers d’action : d’abord, la réduction du seuil de chiffre d’affaires exigé pour accéder aux programmes de soutien à l’exportation, désormais fixé à un million de dirhams au lieu de deux. Ensuite, il s’agit de la mise en place d’un mécanisme public d’assurance destiné à couvrir les risques liés à l’exportation, permettant ainsi aux artisans de s’engager avec plus de sécurité sur les marchés extérieurs. Enfin, la charte prévoit le renforcement de la promotion des produits marocains dans les marchés dits « prometteurs », à travers des actions ciblées de communication, de formation et de participation à des événements internationaux.
 
Accords et digitalisation

Dans la continuité de cette stratégie, un accord de partenariat a été signé, le 17 avril 2025, pour stimuler et développer les exportations artisanales à l’échelle mondiale. Cet accord inclut des mesures d’accompagnement en faveur des entreprises et coopératives, afin d’améliorer leur positionnement concurrentiel. Il s’agit notamment de les initier à la digitalisation, à l’usage de l’Intelligence Artificielle dans le commerce extérieur, et à la création de plateformes numériques dédiées à la promotion et à la vente en ligne des produits artisanaux.

Un deuxième protocole de partenariat, signé le 7 mai 2025, vient compléter cet élan de modernisation. Il porte sur la création d’une plateforme numérique nationale et internationale dédiée à la commercialisation des produits artisanaux. Cet accord associe le Secrétariat d’État, la Maison de l’Artisan, le Groupe Banque Centrale Populaire et Mastercard. Son objectif est clair : offrir des solutions bancaires et de paiement digital adaptées aux artisans, afin de favoriser leur inclusion dans l’économie numérique et de fluidifier leurs échanges commerciaux.

Par ailleurs, si les exportations du secteur ont atteint 1,11 milliard de dirhams en 2024, le Secrétariat d’État ne compte pas s’arrêter là en si bon chemin. En effet, le potentiel de croissance reste important, notamment dans les marchés nord-américains et européens. D’après les données officielles, la poterie représente 36 % des exportations, suivie des tapis (20 %) et des vêtements traditionnels (13 %). Les États-Unis dominent la liste des importateurs avec 44 % des parts de marché, suivis de la France (14 %) et de l’Espagne (7 %).

Ces performances traduisent, non seulement la diversité et la qualité du savoir-faire marocain, mais aussi la reconnaissance internationale du patrimoine artisanal national. Elles témoignent d’une évolution notable vers une production plus structurée, mieux adaptée aux standards internationaux et plus ouverte aux innovations commerciales.
 
Soutien aux artisans

Pour consolider ces avancées, le Secrétariat d’État poursuit le renforcement des infrastructures de production et de commercialisation, lesquelles comptent aujourd’hui plus de 140 structures opérationnelles et 50 autres en cours de réalisation. Une attention particulière est accordée aux artisanes rurales, à travers le programme « Dar Essanîa », qui réunit plus de 110 maisons dédiées à la formation et à la commercialisation des produits.

Le développement du secteur passe aussi par une meilleure connaissance des marchés. Pour cela, le ministère a mis en place un système de veille stratégique qui a déjà produit 30 rapports analytiques et une carte interactive recensant 228 manifestations internationales dans 34 marchés mondiaux.

En parallèle, 70 Salons nationaux ont été organisés en 2024, rassemblant plus de 7.000 exposants, en plus de 10 Salons internationaux avec la participation d’environ 250 exposants marocains. Des partenariats avec de grandes enseignes mondiales, telles que : Galeries Lafayette en France ou El Corte Inglés au Portugal, viennent également renforcer la visibilité du produit marocain sur la scène internationale.

Enfin, la stratégie de développement mise en place par le Secrétariat d’État accorde une importance particulière à la vente en ligne, considérée comme un levier essentiel pour toucher de nouveaux marchés. À travers des plateformes comme « Anou », des formations ciblées et une stratégie numérique renforcée, le secteur enregistre des résultats probants : les ventes en ligne ont connu une hausse significative, avec un taux de satisfaction des consommateurs de 91 %, selon l’analyse de plus de 4.400 commentaires sur les plateformes mondiales de commerce électronique.

Cette évolution illustre la capacité du secteur à allier tradition et innovation, en valorisant le savoir-faire ancestral marocain tout en l’inscrivant pleinement dans l’ère numérique.

À travers cette nouvelle stratégie, le Maroc confirme sa volonté de faire de l’artisanat non seulement un secteur patrimonial, mais aussi un véritable moteur de développement économique et d’inclusion sociale. En conjuguant innovation, digitalisation et accompagnement ciblé, le Secrétariat d’État œuvre à bâtir une industrie artisanale moderne, compétitive et ouverte sur le monde, où chaque artisan trouve sa place dans la dynamique du commerce global.
 
Yousra RHARDOUD
 

Trois leviers pour professionnaliser la filière

Trois programmes structurants soutiennent aujourd’hui la montée en compétence des artisans et la compétitivité des produits marocains à l’international.Le Programme d’accompagnement des agrégateurs a déjà permis à 84 artisans de renforcer leurs capacités techniques et managériales.

De son côté, le Programme d’appui à l’exportation a concerné 40 bénéficiaires, les aidant à mieux positionner leurs créations sur les marchés extérieurs, grâce à un accompagnement sur les normes, la logistique et la promotion commerciale. 

Enfin, le Programme d’excellence, dédié aux filières du tapis, de la poterie et de la céramique, a impliqué 55 opérateurs, avec pour objectif d’élever les standards de qualité et d’innovation dans ces métiers emblématiques.Ces dispositifs traduisent une stratégie claire : professionnaliser la filière, accroître la valeur ajoutée des produits et consolider la présence du label marocain sur les marchés internationaux à fort potentiel.







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