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Polémique d’Agadir : Et si on cachait le soleil avec un tamis ?


Rédigé par Saâd JAFRI le Mardi 16 Septembre 2025



Polémique d’Agadir : Et si on cachait le soleil avec un tamis ?
En 2023, alors qu’Ait Taleb occupait le poste de ministre de la Santé, la province jusque-là peu connue de Driouch, dans le Rif oriental, s’est brutalement fait connaître après le scandale de son hôpital provincial fraîchement construit, qui laissait pourtant pour compte des patients gravement malades. À l’époque, le ministre avait orchestré une visite sur le terrain, jugée par certains parlementaires, médias et acteurs associatifs comme une «pièce théâtrale», mais dont les résultats semblaient concluants… du moins en apparence. L’idée était que des audits de terrain systématiques deviennent la norme et que chaque établissement exprime ses besoins afin d’éviter des crises sociales coûteuses pour le Royaume.

Deux ans plus tard, les manifestations à Agadir, provoquées par les prestations jugées déplorables de l’hôpital régional Hassan II après une succession de décès évitables dans le service de maternité, montrent que nos processus de réforme restent largement discontinus. Mis en service en 1967 et surnommé par les Gadiris « l’hôpital de la mort », cet établissement, qui s’est hissé au rang des CHU, sans pour autant en avoir les moyens, a accueilli quelque 63.000 patients en six mois, alors qu’une grande partie de ses infrastructures date de l’époque post-indépendance.

Sans trop s’attarder sur ceux qui ont attisé les manifestations, éventuellement pour des motivations politiciennes (ou pas), il sied de replacer ce scandale dans le contexte d’une ville qui, depuis 2022, bénéficie d’une vaste mise à niveau infrastructurelle, avec un PDR de 37 milliards de dirhams, un PDU de 7,4 milliards et un PAC de près de 3 milliards. Reste néanmoins à s’interroger sur l’état des centaines d’autres hôpitaux et dispensaires, situés dans des zones marginalisées où même les commodités les plus élémentaires font défaut.

Car, in fine, à Agadir, capitale du Souss et point de jonction entre le Nord et le grand Sud du Royaume, la polémique sera très vite oubliée puis gommée avec la mise en exécution d’un plan de réhabilitation de 200 millions de dirhams annoncé en urgence par la tutelle. Mais cette logique paramétrique ne va pas soigner les plaies d’un secteur où les lacunes s’accumulent au fil des gouvernements !



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