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PLF 2026 : L’Istiqlal plaide pour des retombées visibles [INTÉGRAL]


Rédigé par Souhaïl AMRABI Mercredi 29 Octobre 2025

L’Istiqlal se félicite de l'architecture du PLF 2026 mais plaide pour que la hausse des investissements publics apporte des résultats concrets. Détails.



Nizar Baraka, SG du PI, présidant une journée d’étude consacrée à l’examen du PLF 2026, en coordination avec l’AEI.
Nizar Baraka, SG du PI, présidant une journée d’étude consacrée à l’examen du PLF 2026, en coordination avec l’AEI.
Le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a présidé, lundi, une journée d’étude consacrée à l’examen du Projet de Loi des Finances 2026, organisée par le groupe istiqlalien «Pour l’Unité et l’Egalitarisme» à la Chambre des Représentants, en coordination avec l’Alliance des Economistes Istiqlaliens. L’occasion de décortiquer les détails du nouveau budget de l’Etat qui sera le dernier du mandat du gouvernement Akhannouch.
 
Pour les héritiers d’Allal El Fassi, l’architecture du budget de 2026 reflète l’engagement de l’Exécutif à renforcer davantage l’Etat-Providence, le soutien au pouvoir d’achat et le développement des territoires, tout en assurant la poursuite des grands chantiers, notamment ceux liés à l'organisation des grands événements sportifs.
 
Pour l’Istiqlal, l’équilibre est au rendez-vous. Le gouvernement fait en sorte que l’Etat investisse plus dans le capital humain et les régions, s’alignant ainsi sur les orientations du discours Royal à l’occasion de l’ouverture de l’année législative. “Le Maroc à une seule vitesse” devient une priorité nationale. Le gouvernement met le paquet pour y parvenir. L'objectif : moins d’inégalités sociales et territoriales et de meilleurs services publics, en plus de la protection sociale universelle. Voilà en gros la philosophie du partage du gâteau.
 

Pour que la hausse des investissements se fasse sentir 
 
Nizar Baraka s'est félicité des efforts budgétaires consentis par le gouvernement, notamment la hausse record de l’investissement public à 380 milliards de dirhams. Un niveau jamais atteint auparavant. Cet effort budgétaire reste tributaire, selon le leader istiqlalien, de l'efficacité et de son impact sur le terrain, notamment sur les programmes de développement et les services publics. Il faut sortir de la logique budgétaire et privilégier plutôt celle du résultat, a-t-il  insisté, soulignant qu’il ne suffit pas d'augmenter les dépenses si leur impact n’est pas ressenti par le citoyen en termes d'emplois créés, qualité des services publics et réduction des inégalités sociales et spatiales. Cette culture du résultat doit, selon Nizar Baraka, s’enraciner dans les politiques publiques.
 

Un effort “exceptionnel” dans la Santé et l’Education
 
Devant les députés, le patron de l'Istiqlal a rappelé que le gouvernement a fait des efforts exceptionnels cette année dans les secteurs sociaux, notamment la Santé et l’Education, gratifiés ensemble de 140 MMDH de dirhams contre 79 MMDH en 2020. En gros, l’Etat investit le triple de l’enveloppe dédiée à l'organisation de la Coupe du Monde. A cela s’ajoute une hausse significative des postes budgétaires, dont 27.344 ont été alloués au deux secteurs, soit 4500 postes supplémentaires par rapport à l’année précédente.

 
Le CHU Ibn Sina a coûté plus du double du budget du stade Moulay Abdellah 
 
La Santé a obtenu, à elle seule, 42,4 milliards de dirhams afin d’accélérer la réforme du secteur qui devient une urgence nationale. Nizar Baraka a confié qu’il est plus urgent que jamais de passer à la vitesse supérieure car le citoyen exige une meilleure qualité des services de santé. “Il y a eu des avancées dans la réforme du secteur dans sa globalité, mais il faut agir sur les services et l'accueil”. A cet égard, M. Baraka a annoncé le lancement imminent d’un programme pour remédier aux services d'urgence.
 
Maintenant, la feuille de route est claire pour le gouvernement qui compte accélérer la cadence avec des priorités clairement définies.
 
La nouvelle carte sanitaire qui garantit la répartition équitable des ressources et des investissements sera bientôt élaborée et la mise en œuvre des Groupements territoriaux de Santé (GTS) engagée avec plus de célérité. Nizar Baraka a confié que cela reste indispensable pour que l'offre de santé soit gérée au niveau régional de façon autonome.
 
En outre, d’autres textes d’application d’importance capitale verront bientôt le jour, à savoir les décrets relatifs au paiement à l'acte et à la fixation des prix des médicaments. Le premier a pour but de promouvoir la productivité des ressources humaines par les incitations salariales, tandis que le deuxième servira à améliorer la gestion des stocks de médicaments.
 
Toujours sur la gouvernance, Nizar Baraka a souligné les efforts du gouvernement pour lutter contre les inégalités régionales, rappelant le début de la construction de nouveaux CHU, notamment à Laâyoune et Agadir. Un exemple parmi d’autres qui illustre l’attention particulière qu’accorde le gouvernement aux secteurs sociaux au même titre que les grands chantiers. L'hôpital Ibn Sina a coûté plus du double du coût du stade Moulay Abdellah, a-t-il rappelé.
 
Les hausses budgétaires concernent également la protection sociale et le soutien au pouvoir d’achat.  4 milliards de dirhams supplémentaires sont mobilisés pour poursuivre la généralisation de la couverture sociale dont l’enveloppe culminera à 41,5 MMDH en 2026.

 
Il y a eu des avancées dans la réforme de la Santé, mais il faut agir sur les services et l’accueil 


Ceci aura un impact sur les allocations familiales qui seront visiblement augmentées à des degrés différents. Nizar Baraka s’est félicité de cet engagement réaffirmé en faveur des classes démunies. Pourtant, il a reconnu qu’il faut réévaluer le seuil d'éligibilité aux aides directes pour le perfectionner. Ceci fait l’objet d’une discussion approfondie entre les ministères de l’Intérieur et de l’Economie et des Finances.
 
Aux yeux de Nizar Baraka, les aides sociales ne sont pas une fin en soi, mais un moyen de soutenir les ménages en situation difficile pour assurer leur ascension sociale. Selon lui, les aides ne sont pas faites dans un but d’assistanat.
 
Le leader de l’Istiqlal s’est dit satisfait des mesures destinées à préserver le pouvoir d’achat, citant la hausse des budgets de compensation, du soutien au logement et des fonds alloués au dialogue social, qui ont augmenté respectivement  à 14 MMDH, 9,4 MMDH et 48 MMDH.
 
 Il faut sortir de la logique des ressources pour adopter celle du résultat


Toujours sur les inégalités, Nizar Baraka a insisté sur le nouveau fonds de développement territorial qui, selon lui, est l’une des grandes nouveautés du PLF 2026, au moment où l’impératif de faire marcher le Maroc à une seule vitesse devient une urgence nationale. Aussi, pour réussir à faire émerger une classe moyenne rurale ayant accès aux services publics et aux infrastructures nécessaires avec des activités génératrices de revenus.
 
M. Baraka s’est félicité que ce fonds soit dévolu au ministère de l’Intérieur au lieu du département de l'Agriculture. “Je ne pense pas que quiconque d’entre vous n'applaudit pas cela”, a dit M. Baraka aux députés qui ont répondu par une salve d'applaudissements.
 
Ce fonds, créé sous Hautes instructions Royales, est dédié à mieux accompagner le développement des territoires avec une nouvelle logique qu'explique Nizar Baraka en détails. L’idée, selon lui, est de parvenir à une approche intégrée qui prenne en compte les spécificités et les besoins de chaque commune dans les projets de développement. Cela dit, il faut une vision globale pour investir en fonction des priorités et des besoins de chaque région. Nizar Baraka a donné l’exemple du ministère de l’Equipement et de l’Eau qui a mis en place un programme dédié aux zones rurales pour élargir le maximum possible le réseau routier et promouvoir son entretien.
 
“Aujourd’hui, nous sommes à 62.000 kilomètres de routes rurales non classées contre 53.000 kilomètres de routes classées, il faut le reconnaître”, a-t-il fait savoir, rappelant qu’il y a un travail à faire pour améliorer le réseau routier. Idem pour l’approvisionnement équitable en eau.  
 
L’objectif fixé est d’assurer un accès régulier à l’eau potable à toutes les régions du Royaume, en dépit de la situation hydrique difficile, au moment où les efforts de développement du dessalement se poursuivent. Nizar Baraka a annoncé les stations de l’Oriental, de Tanger, de Guelmim et de Nador dans les prochains mois.
 
 

Dépenses - Mondial : La balance penche vers le social !

Selon Nizar Baraka, l'investissement dans les grands chantiers d'infrastructures et les programmes sociaux vont de pair. Contrairement aux idées reçues, le gouvernement met plus d’argent dans la promotion de l’Education et la Santé que dans les chantiers liés au Mondial 2030.

 

Les chiffres sont têtus aux yeux du leader istiqlalien, qui a rappelé que l'enveloppe allouée aux deux secteurs vitaux équivaut trois fois plus que le budget mobilisé pour l’organisation de la Coupe du Monde qui ne dépasse pas 150 milliards de dirhams au total.

 

Nizar Baraka a rappelé que le budget des aides sociales directes dépasse de loin  la construction et la réhabilitation des stades (29 milliards de dirhams contre 25 MMDH). Citant la Santé, il a souligné que le CHU Ibn Sina a coûté 12 MMDH, soit plus que le coût du stade Moulay Abdellah qui a nécessité 5 MMDH.

 

En parallèle avec les secteurs sociaux, le gouvernement prévoit la poursuite des grands chantiers d'infrastructures dont le développement du réseau ferroviaire, notamment la ligne à grande vitesse et la promotion du réseau aéroportuaire. A cela s’ajoutent le réseau autoroutier et les ports, notamment ceux de Dakhla et Nador West Med.

 

Pour ce qui est des infrastructures hydrauliques, deux nouveaux grands barrages sont programmés en parallèle avec 16 chantiers en cours. Entre-temps, les travaux se poursuivent pour élargir davantage les interconnexions entre les bassins hydrauliques dans le cadre des autoroutes de l’eau, sans oublier le dessalement de l’eau.

 

 


Economie : Les indicateurs sous contrôle

Malgré la hausse remarquable des dépenses publiques, le gouvernement garde la maîtrise sur les équilibres macroéconomiques. La hausse fulgurante des dépenses sociales ne devrait théoriquement avoir aucun impact majeur au moment où les perspectives de croissance sont encourageantes. L’Exécutif s’attend à 4,8% de croissance en 2025. Nizar Baraka s’en est félicité, faisant état d’une accélération du rythme de la croissance. Cela est dû principalement à la dynamique des secteurs non-agricoles. M. Baraka juge le cadre macroéconomique solide avec un impact indéniable sur la croissance. Ce qui  a été de nature à renforcer la confiance des partenaires internationaux dans l’économie marocaine en tant que pôle de stabilité. D’où l’amélioration de la notation financière du Royaume qui vient d’obtenir l'Investment Grade, ce qui demeure l’une des réussites majeures du gouvernement grâce aux réformes engagées depuis 2021.

 

 

En gros, les retombés sont visibles. Le tableau de bord est rassurant. Le déficit budgétaire devrait reculer en 2026 à 3% après avoir été à 3,5% l’année précédente. Quand le gouvernement est arrivé aux commandes en 2021, le déficit était à 5,1% En outre, l’endettement du Trésor devait se stabiliser à 67,4% avant de poursuivre une tendance baissière pendant les années qui suivent pour atteindre finalement 64% en 2028. Financièrement parlant, les réserves de change restent suffisamment rassurantes pour peu qu’elles permettent de couvrir 5,5 mois d’importations.









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