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International

Libye : le conseil présidentiel suspend la ministre des Affaires étrangères et le gouvernement rejette la décision


Dimanche 7 Novembre 2021

Six jours avant la tenue d'une importante conférence internationale consacrée à son pays, la cheffe de la diplomatie libyenne a été suspendue de ses fonctions samedi, après avoir ouvert une enquête sur les décisions politiques qu'elle aurait prises sans consultation de la présidence.



Le Conseil présidentiel (CP) de la Libye a suspendu la ministre des Affaires étrangères Najla Mangoush pour «violations administratives» et lui a interdit de voyager, a déclaré samedi un porte-parole du conseil. Toutefois le gouvernement de transition libyen rejette la décision, exacerbant les tensions avant les élections prévues.
 
La porte-parole  Najla Weheba a déclaré à Panorama Libye que le Conseil présidentiel, qui comprend trois membres représentant les trois régions de la Libye, a ouvert une enquête pour lesdites violations.
 
Le Conseil présidentiel a été mis en place en février par un processus politique sous les auspices des Nations Unies avec un gouvernement intérimaire dirigé par Abdelhamid Dheibah.
 
Selon un décret signé par le Conseil présidentiel et relayé par les médias, une commission d'enquête a été mise en place présidée par Abdallah Allafi, vice-président du CP. Elle doit remettre son rapport dans 14 jours au plus tard.

Jusqu'à présent, il n'y a eu aucun commentaire immédiat de la ministre suspendue, mais le gouvernement d'unité nationale de transition de la Libye a rejeté la décision du conseil dans un communiqué publié ce dimanche matin, soulignant que le conseil présidentiel n'a « aucun droit légal de nommer ou d'annuler la nomination des membres du pouvoir exécutif, de les suspendre ou d'enquêter sur eux », ajoutant que ces pouvoirs sont exclusifs au Premier ministre.
 
Les luttes intestines à Tripoli surviennent environ six semaines avant les élections prévues et quelques jours avant une conférence internationale dans la capitale française consacrée à la Libye.
 
Par ailleurs, l'expert libyen Emadeddin Badi, ainsi que plusieurs médias locaux, ont lié la suspension de Mangoush aux commentaires qu'elle a faits sur l'attentat à la bombe de Lockerbie en 1988 dans une interview accordée à BBC cette semaine.
 
Badi a déclaré que Mangoush avait « fait allusion à une éventuelle extradition » de l'homme recherché pour l'attentat à la bombe, Abu Agila Mohammed Masud, en disant que « des résultats positifs sont à venir » dans son cas.
 
Les États-Unis allèguent que Masud, un ancien membre des services de renseignement libyens, a assemblé et programmé la bombe qui a fait exploser le vol Pan Am 103 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie en 1988, tuant 270 personnes.
 
Le désaccord sur la suspension du ministre des Affaires étrangères par le conseil est susceptible d'accroître les tensions entre les factions rivales de la Libye alors qu'elles tentent de travailler ensemble après des années de conflit.



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