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Actu Maroc

La croissance économique nationale redescendra à %0,8 en 2020

Des perspectives qui s’assombrissent


Rédigé par A. CHANNAJE Jeudi 26 Mars 2020

La détérioration de la conjoncture économique nationale, engendrée par la pandémie de coronavirus, ne manquera certainement pas d’affecter l’économie marocaine.



« Dans cette conjoncture internationale déprimée et altérée par l’ampleur de la crise sanitaire, l’économie nationale va être impactée sérieusement de par son ouverture et ses interdépendances avec le monde extérieur. En plus, elle se trouve prise en tenaille entre les effets dévastateurs du coronavirus et la contre performance quasiment connue du secteur agricole. Aujourd’hui, le sérieux déficit pluviométrique constaté au cours des derniers mois prélude d’une mauvaise campagne agricole dont l’ampleur a déjà poussé le Ministère de tutelle à mettre en oeuvre un plan d’urgence pour pallier le manque d’eau et protéger le cheptel », souligne le CMC (Centre Marocaine de Conjoncture) dans son dernier numéro sur le choc économique engendré covid-19 ainsi que sur les effet de la sécheresse.

Compte tenu ainsi de cette conjoncture internationale défavorable, et pour dégager un taux de croissance pour cette année, le CMC a retenu un certain nombre d’hypothèses qui peuvent se résumer comme suit :

-La crise sanitaire prendrait fin au milieu de l’année,
-La campagne agricole 2019- 2020 assez sèche produirait un affaisse-ment notable de la production céréalière qui ne dépasserait guère les 40 millions de quintaux ;
-La baisse du taux directeur de BAM d’un quart de point ne produirait aucun effet immédiat sur l’économie réelle ;
-La politique budgétaire largement accommodante initiée par la création du fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus et la solidarité agissante des Marocains pourrait bien faire éviter la faillite à un bon nombre d’entreprises et sauver des emplois ;
-Un redressement du prix du pétrole au milieu de l’année pour se stabiliser autour de 50 dollars ;-L’inflation resterait contenue à un niveau assez bas ;
-La parité du dirham pencherait plus vers une réévaluation vis-à-vis du dollar et connaitrait une dépréciation par rapport à l’Euro.

L’hébergement, la restauration et le transport sérieusement touchés

Dans le cadre de ces diverses hypothèses, fragiles mais soutenables, le CMC dégage ainsi un taux de croissance conjecturable du Produit intérieur brut (PIB) d’environ 0,8% pour l’exercice 2020, au lieu de 4,6% prévu initialement. « Cette contre-performance économique devrait découler du retrait de l’ensemble des secteurs sous les effets multiples déclenchés par la maladie du Covid19, de la psychose et de la perte de confiance en passant par les restrictions des déplacements et le confinement pour arriver au stade de l’état d’urgence sanitaire », explique le CMC.

Par secteur d’activité, les conjoncturistes estiment que tous les sec-teurs, à part l’agriculture, devraient pâtir des dégâts causés par le coronavirus. C’est le cas du secteur de l’hébergement et la restauration qui verra sa valeur ajoutée en termes réels fléchir d’environ 25 %.

C’est le cas aussi du secteur des services de transport aussi bien aérien, ferroviaire que routier, dont la va-leur ajoutée globale connaitrait une stagnation en glissement annuel.

Quant au secteur de l’industrie extractive, il devrait subir l’impact du rétrécissement des marchés extérieurs induit par le mouvement dépressif de l’économie mondiale. Le rythme de sa croissance pour 2020 connaitrait un ralentissement et serait amputé de moitié comparativement avec celui de l’année écoulée qui serait de l’ordre de 5%, est-il souligné.

Dans cette texture anticipée de la croissance de l’économie nationale pour l’année 2020, poursuit la même source, la contribution des activités des industries manufacturières resterait modeste et se situerait en deçà des 2% au terme de l’année. « Aujourd’hui certaines de ces activités peinent à trouver des marchés ou sont bloquées par manque d’approvisionnement en matière première et produits intermédiaires et d’autres sont complètement à l’arrêt comme la branche principale de l’industrie automobile », tiennent à signaler les analystes du CMC.

Pour le secteur agricole, il devrait afficher une diminution de sa va-leur ajoutée en volume d’environ 3% en raison des conditions climatiques pernicieuses enregistrées durant l’hiver.
A. CHANNAJE