
Une galette plate et circulaire, un son analogique et des crachats que le temps confectionne en mode « marque de fabrique ». Trop facile. Et si nous compliquions l’approche ? « Sur un 33⅓ tours de 30 cm de diamètre par exemple, donc de circonférence de 94,25 cm (π*30 = 94,25) et tournant à 0,56 tour/s (33⅓ / 60 = 0,56), la vitesse linéaire en début d’audition sera donc de 52 cm/s. Les fréquences sonores de 20 Hz à 20 kHz correspondent donc au départ du disque à des oscillations de longueur (52 cm/s / fréquence), soit 2,6 cm à 0,026 mm, tout à fait compatibles avec la gravure d’un microsillon. » Ces calculs techniques qui donnent le tournis figurent tout simplement le disque vinyle, ce cher support musical dont le procédé analogique continue à faire le bonheur d’un tas d’heureux has been, authentiques consommateurs du son qui fait danser les enceintes, jouant de balancements des instruments. Mais au début des années 1980, les affirmes Phillips et Sony s’associent en malfaiteurs et compactent l’ingéniosité dont les premiers balbutiements remontent à l’année 1887 avec les inventions d’Émile Berliner qui met au point une machine à disque de zinc à gravure horizontale du son et de Thomas Edison utilisant de son côté un cylindre et une gravure verticale, découlant de la réalisation du procédé de Charles Cros déposé à l’Académie française des Sciences la même année. Le CD qui revendique le Hold-up connaît progressivement un déclin orchestré par le déferlement du numérique. Le vinyle pro te de ce glissement incontrôlé et reprend gentiment mais douloureusement ce qui lui est chapardé. Seulement, les récentes habitudes ont le crâne solide. Pourquoi s’acharner à retourner une galette alors que le numérique s’offre gratuitement à l’oreille avec les pires imperfections d’audition. Plus de faces 1 et 2 ou A et B. La qualité s’eloche à mesure que l’oreille se veut indulgente et généreuse. Seulement, le souci est ailleurs. A l’image de celui qui chante faux, il y a ceux qui écoutent de la même façon. Et nous voilà parés pour un charivari que l’oreille non éduquée consomme à satiété.