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Interview avec Mael M’Baye : Les entreprises françaises au Royaume doivent se marocaniser


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 24 Février 2022

A la tête d’une mission de prospection, du 21 au 25 février, dénommée « Explore & Match Industrie 4.0 et Transition Energétique Maroc », composée de seize entreprises françaises, M. Mael M’Baye, Regional Manager North Africa French-Bpifrance, fait un bilan d’étape et un regard nouveau sur le partenariat franco-marocain. Explications.



- Vous êtes à la tête d’une mission économique de prospection dénommée « Explore & Match Industrie 4.0 et Transition Energétique Maroc ». Qu’est-ce qui motive ce déplacement ?

- Cette mission est motivée par le contexte actuel et par la dynamique de la reprise. Dans ces conditions, il nous parait opportun d’accompagner, aux côtés de la CFCIM et de l’ADEME, à l’élaboration d’un partenariat entre les entreprises françaises et marocaines, opérant aujourd’hui dans des secteurs stratégiques et vitaux que sont la décarbonation, la transition énergétique et Explore & Match Industrie 4.0 pour la relance entre les deux rives.

L’objectif est aussi de pouvoir s’ouvrir, le champ des possibles aux entreprises françaises concernant leur déploiement, leur implantation au Maroc mais également de pouvoir dérisquer leur lecture du marché. Les opérateurs marocains, de par les enjeux que nous connaissons et la montée en puissance du marché marocain, représentent des partenaires stratégiques pour les entreprises françaises que nous accompagnons.


- Quelles sont vos impressions par rapport aux contacts déjà établis depuis que la mission a commencé ?

- Les contacts que nous avons eu déjà avec les opérateurs publics et privés (l’Agence marocaine de la transition énergétique, l’agence de développement du digital, les représentants des différents ministères, Lafarge, Consulat, STlelectronics,…) montrent que nous sommes dans un état de maturité en termes de déploiement de technologies en collaboration avec des acteurs marocains. Ils ont une appétence pour des collaborations avec des entreprises françaises. Ils ont également une expertise qui peut être très favorable aux entreprises françaises souhaitant s’implanter au Maroc. Ce qui pourrait leur permettre d’aborder d’autres marchés ouest africains.


- Est-ce à dire que vous comptez faire du Maroc une passerelle pour le reste du marché continental ?

-  Le Maroc est définitivement un hub vers l’Afrique. Notre ambition est de pouvoir surfer sur cette vague et de contribuer, par notre modeste place, à cette dynamique et surtout inviter les entreprises françaises à nouer des partenariats avec les entités marocaines. Aujourd’hui, le contexte de la crise de Covid-19 amène à redéfinir les chaines de production, les chaines de valeurs mondiales et régionales. Car il est devenu de plus en plus délicat ou compliqué pour une entreprise française de penser uniquement dans une logique d’export.

Il est important aujourd’hui que les entreprises françaises intègrent, davantage, dans leur logiciel une logique d’implantation pour devenir marocaines. C’est comme cela que nous voyons les choses car en devenant marocaines, avec des partenaires marocains, cela leur donne la possibilité de s’adresser aux marchés ouest africains et bénéficier ainsi de l’expertise marocaine. Qu’il s’agisse de photovoltaïque ou hydrogène verte, dans lesquelles le Maroc est un acteur de premier plan.


- Justement, parlant de l’implantation ou du nouveau partenariat, quelles sont les conditions ?

- Cela dépendra de la structuration et de la taille des entreprises. Ce que nous apportons aujourd’hui aux entreprises françaises ce sont des gammes de solutions de financements, de garanties et d’assurance pour sécuriser leurs apports en fonds propres dans l’éventualité où elles ouvriraient des filiales au Maroc ou qu’elles seraient amenées à développer une nouvelle entreprise avec des partenaires marocains.

Nous avons également des lignes de crédit pour financer les besoins de fonds de roulement des activités au Maroc. En outre, nous agissons avec l’ensemble des opérateurs marocains dont Attijari Wafabank, notre premier partenaire bancaire marocain historique, ainsi que l’ensemble des autres acteurs dont, entre autres, l’AFD et PROPARCO.


- Quelles sont vos attentes de cette mission ?

- Nos attentes de cette mission sont multiples. Tout d’abord, c’est de pouvoir insuffler une nouvelle dynamique à ce partenariat, ensuite repartir avec une meilleure connaissance sectorielle, un meilleur positionnement et l’enracinement du marché, un portefeuille partenaire élargi et des deals gagnants-gagnants en ce qui concerne les entreprises.

Dans un spectre un peu plus large, il s’agira de mettre à profit les connaissances pour nouer des partenariats ou des collaborations dans le long terme. Car nous parlons des thématiques qui sont les enjeux d’aujourd’hui et de ceux de demain. De sorte qu’en construisant ce destin commun, nous arrivions à pousser les entrepreneurs et innovateurs d’aujourd’hui à collaborer ensemble entre la France et le Maroc.


- Qu’en est-il du volume des échanges entre la France et le Maroc ?

- Le Maroc est aujourd’hui le premier partenaire économique de la France en Afrique du Nord et le premier partenaire commercial à l’échelle régionale. A l’inverse, la France est le deuxième partenaire économique du Maroc. Car notre part de marché a été petit-à-petit récupérée par d’autres acteurs. Notre objectif est que les entreprises françaises puissent se repositionner pour que ces volumes d’échanges entre les deux pays puissent croitre des deux côtés de façon exponentielle.



Propos recueillis  par Wolondouka SIDIBE


Bon à savoir

Diplômé de Sciences Po Paris, avec une spécialité Méditerranée et Monde arabe, Mael M’Baye est Responsable Régional Afrique du Nord, de Bpifrance (la Banque Publique d’Investissement). Il a exercé des fonctions dans le conseil, le développement et l’investissement au Liban, en Turquie et en France.

Précédemment, Mael M’Baye était Responsable des Partenariats Tech Internationaux au sein de la Direction Innovation de Bpifrance : un pôle chargé d’accompagner les pépites de la tech à l’international par le biais de financements, missions et formations.

Quant à Bpifrance finance, elle accompagne les entreprises – à chaque étape de leur développement – en crédit, en garantie, en aide à l’innovation et en fonds propres. Elle assure aussi, au nom et pour le compte de l’Etat, les financements à l’export.

A ce titre, Bpifrance propose, en lien avec des cabinets de conseils et des organismes de formation reconnus, des solutions d’accompagnement adaptées aux startup, TPE, PME et aux ETI. Grâce à Bpifrance et ses 50 implantations régionales, les entrepreneurs bénéficient d’un interlocuteur proche et efficace pour les soutenir dans la croissance durable de leur activité.
 



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