Le responsable sécuritaire espagnol a indiqué, dans une interview accordée au réseau « Cadena SER », en commentant les chiffres du ministère de l’Intérieur à Madrid qui font état d’une hausse du nombre d’opérations antiterroristes en Espagne cette année, à leur niveau le plus élevé depuis 2004, que « ces chiffres ne sont pas excessivement préoccupants, car ils s’inscrivent dans le contexte géopolitique actuel. Il est vrai que les arrestations sont plus nombreuses que les années précédentes, mais il faut considérer la situation de manière naturelle».
«La coordination avec la partie marocaine, assurée par l’intermédiaire de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), est étroite, continue et très efficace sur le plan opérationnel ». a affirmé directeur du Centre de lutte contre le terrorisme et le crime organisé relevant du ministère espagnol de l’Intérieur.
Il a expliqué que « la hausse des arrestations ne s’explique pas seulement par la radicalisation accrue de certaines personnes, mais aussi par d’autres facteurs, notamment l’intensification des mesures opérationnelles, le travail de renseignement, la participation des polices régionales aux opérations, ainsi que l’implication des citoyens eux-mêmes ». Il a souligné que « ces mesures ont permis aux unités de lutte contre le terrorisme d’élaborer un plan permanent et très efficace de protection et de réponse aux menaces terroristes, avec un suivi continu du danger sur tous les fronts, qu’ils soient sur le terrain ou en ligne ».
Le même responsable a ajouté que l’extrémisme ne se limite plus aux lieux physiques tels que les mosquées ou les prisons. Aujourd’hui, « l’accent est mis sur le recrutement via Internet, car ceux qui passent de longues heures en ligne n’ont plus besoin d’attendre une rencontre en personne pour être endoctrinés ». Il a également noté que « les jeux vidéo sont devenus un moyen utilisé par les extrémistes pour atteindre les adolescents et diffuser des messages radicaux ».
Dans ce contexte, il a précisé que « l’Unité nationale de suppression des contenus illégaux (UNECI), relevant du Centre de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a supprimé cette année environ 2.000 contenus terroristes spécialement conçus pour les mineurs sur des plateformes numériques telles que Facebook, Instagram, TikTok et YouTube ».
Concernant l’arrestation de 112 personnes pour des faits à caractère terroriste cetteannée en Espagne, dont seulement une cinquantaine ont été placées en détention, Javier Marín a expliqué que « cela s’explique par la faiblesse des peines prévues par la loi. De nombreuses arrestations se soldent par des sanctions légères, et certains individus n’entrent même pas en prison, car l’infraction terroriste couvre un large éventail d’actes depuis la dernière modification du Code pénal, et certains d’entre eux ne sont pas punis de peines sévères, étant donné que le terrorisme ne se limite pas au fait de tuer une personne ».
Il a enfin insisté sur le caractère central de la coopération avec le Centre national du renseignement espagnol (CNI), soulignant que « le succès de la lutte contre le terrorisme dépend également des informations fournies par les services de renseignement pour identifier toute menace ».























