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Actu Maroc

[ Interview avec Khadija Zoumi ] La gestion du dossier des MRE se fait au compte-gouttes


Rédigé par Safaa KSAANI Jeudi 1 Juillet 2021

Lors de la séance plénière mensuelle du 22 juin, Khadija Zoumi a fustigé le chef du gouvernement sur la gestion du dossier des Marocains résidant à l’Etranger avant et après la réouverture des frontières maritimes et aériennes marocaines.



- Pour une meilleure représentation et  implication des ressortissants marocains au développement de leur patrie, des mécanismes ont été mis en place,  tandis que d’autres restent à développer.  Quel bilan en tirez-vous ?

- En chiffres, selon le rapport final des résultats de l’enquête sur la migration internationale 2018-2019, menée par le Haut Commissariat au Plan (HCP), le Maroc compte cinq millions de Marocains résidant à l’Etranger (MRE) de par le monde, répartis dans près de cent pays. Ils constituent aujourd’hui une composante importante du capital immatériel national. Autre élément, et non des moindres, ils contribuent à l’évolution de l’économie nationale. Les premiers touristes au Maroc sont les Marocains du Monde.

Ils représentent un tiers des réservations dans les hôtels classés. Aussi, les transferts de fonds effectués par les MRE se sont élevés à plus de 28,8 milliards de dirhams au titre des quatre premiers mois de cette année, contre 19,84 MMDH durant la même période en 2020. De plus, leur poids s’est élevé à 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2020, ce qui permet de couvrir près de 50% du déficit commercial.


- Bien que ces chiffres reflètent l’importance des apports des MRE, la structure de ces apports reste traditionnelle, dans laquelle les investissements immobiliers sont dominants. A qui incombe cette responsabilité ?

- Effectivement, les investissements immobiliers représentent environ 41% de la structure des apports des MRE, alors que la part des projets productifs ne dépasse pas 14% du total de leurs investissements. Cette responsabilité incombe au gouvernement, qui n’a pas réussi à créer des mécanismes capables d’orienter les ressources des MRE de façon à revitaliser l’économie nationale et créer des opportunités d’emploi.


- La gestion du dossier des MRE par le gouvernement avant et après la réouverture des frontières maritimes et aériennes du Royaume laisse beaucoup à désirer. Quel commentaire en faites-vous ?

- Le Groupe Istiqlalien « Pour l’Unité et l’Égalitarisme » à la Chambre des Représentants a enregistré plusieurs failles au niveau de la gestion du dossier des MRE. Le gouvernement n’a pas fait appel à des experts spécialisés dans la résolution des plaintes soulevées par les MRE, notamment après la fermeture des frontières aériennes et maritimes du Royaume.

Les décisions prises par le ministère de tutelle ont été marquées par la confusion et le manque d’explications envers la communauté marocaine à l’étranger, notamment celle résidant dans des pays qui ont connu l’expansion des variants du Covid-19, ce qui a poussé la communauté à se mettre en quarantaine dans des hôtels à leurs frais, dès son arrivée au Maroc.


- Le gouvernement parle beaucoup du rôle des MRE qui font tourner les rouages de l’économie nationale, mais reste sans voix quand on évoque le droit de vote de la diaspora marocaine. Que reste-t-il à faire ?

- L’application des exigences constitutionnelles nécessaires pour la participation des Marocains du Monde aux grands débats nationaux, l’accélération de la promulgation de la loi réglementant le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), l’achèvement de la série d’ateliers de modernisation et d’amélioration des services consulaires destinés à la diaspora… La liste reste longue. Il faut également prêter attention aux prisonniers marocains dans les prisons européennes, et aux victimes de crimes racistes, qui ont coûté la vie à beaucoup de nos compatriotes.
 
Recueillis par Safaa KSAANI

 

Elections 2021 : l’Istiqlal plaide pour le droit de vote des MRE

Nizar Baraka, Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, a reçu, en janvier dernier, des représentants de la Coordination des partis politiques marocains à l’étranger au siège du Parti à Rabat. Le Secrétaire Général a insisté sur le fait qu’« il est aujourd’hui grand temps d’oeuvrer pour garantir aux MRE le droit d’être politiquement représentés et de participer pleinement dans le processus démocratique de notre pays et à la prise de décision », précisant que «cela ne peut se faire que depuis le Parlement».

Pour confirmer l’intérêt accordé à la question, manifesté tant de fois par le Parti de la Balance, Nizar Baraka a précisé que, dans le cadre du mémorandum conjoint sur les réformes politiques et électorales avec les principaux partis d’opposition, le Parti de l’Istiqlal avait présenté un certain nombre de propositions pour assurer et prendre en compte la représentation de la communauté marocaine à l’étranger à la Chambre des Représentants, à travers des candidatures soumises dans le cadre de la liste régionale proposée au lieu de la liste nationale. Le mémorandum exige à ce propos l’application stricte de l’article 17 de la Constitution, qui garantit le droit des Marocains résidant à l’étranger d’être électeurs et élus.
 
Les MRE au coeur des attentions de l’Istiqlal depuis longtemps

L’intérêt porté par le Parti de l’Istiqlal aux MRE n’est pas récent. « Pendant plus de deux décennies, les Istiqlaliens ont porté une attention particulière aux MRE et ont été précurseurs dans la défense de leurs droits », nous a confirmé Mohammed Saoud, Marocain résidant à l’étranger, membre du Comité exécutif du Parti en charge des Marocains du monde et des affaires d’immigration. A ce propos, notre interlocuteur rappelle qu’avant 2007, les MRE étaient représentés au gouvernement par un Secrétariat Général qui avait un budget de 40 millions de dirhams. « C’est grâce au gouvernement de l’Istiqlal de 2007, présidé par Abbas El Fassi, que ce Secrétariat a été transformé en un ministère de plein pouvoir avec un budget de 400 millions de dirhams», a-t-il précisé.

Marhaba 2021


Voici les indemnités réservées aux MRE qui empruntent le transport maritime
 
Le Conseil de Gouvernement, réuni en présentiel jeudi 17 juin dernier, a adopté le projet de décret N°21.4792 instituant une indemnité de transport maritime au profit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) voyageant à bord des lignes reliant les ports de France, d’Italie et du Portugal à ceux du Maroc.

Ce projet de décret vise à fixer une indemnité à titre exceptionnel au profit des MRE effectuant un seul et unique aller-retour par voie maritime durant la période allant du 15 juin au 30 septembre. Selon l’article deux du décret n°21.4792, le montant de cette indemnité de transport maritime est fixé à 1.000 dirhams pour les billets achetés à moins de 250 euros. Un supplément de 5 dirhams pour chaque euro de plus sera ajouté si le prix du billet est supérieur à 250 euros. L’indemnité est plafonnée à 3.000 dirhams pour chaque billet acheté.

Ces indemnités seront financées par la Direction de la marine marchande, indique ce même décret. Pour rappel, les autorités marocaines et portugaises ont décidé récemment de faire du port de Portimao au Portugal un port d’embarquement, en ouvrant de nouvelles lignes maritimes depuis ce port vers le port de Tanger Med, dès le début juillet.

Cette ligne s’ajoute à celles de France et d’Italie déjà programmées pour cette année, d’une capacité initiale de 20.000 passagers et 5.000 véhicules par semaine, ainsi que la mobilisation d’un navire supplémentaire sur les lignes Marseille-Tanger Med et Gênes- Tanger Med, d’une capacité de 4.000 passagers et 1.000 véhicules par semaine.
 
S. K.








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