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Interview avec Hassan Fekkak : « Nous ne déplorons aucun cas d’intoxication aux JM d’Oran »


Rédigé par Safaa KSAANI Jeudi 30 Juin 2022

Entre intoxications et conditions “invivables”, de nombreux athlètes participant aux Jeux Méditerranéens d’Oran se plaignent. Le directeur technique du Comité National Olympique Marocain (CNOM), Hassan Fekkak, se veut rassurant quant à l’état de santé des sportifs marocains.



- Des athlètes croates déplorent des conditions «invivables» à Oran, qui abrite la 19ème édition des Jeux Méditerranéens. Certains d’entre eux sont victimes d’intoxication alimentaire. Du côté marocain, est-ce que tout se passe bien?

- Sincèrement, tout se passe très bien. Les repas et les logements sont très corrects. Ce n’est pas une organisation exceptionnelle car il y a des dysfonctionnements, mais les organisateurs font beaucoup d’efforts pour répondre à toutes les demandes. Le transport est parfois difficile car il faut à chaque fois sortir avec l’escorte, il y a de l’attente parfois, mais on gagne parfois du temps dans la circulation quand les escortes nous ouvrent la voie. Du côté marocain, il n’y a aucun cas d’intoxication aux Jeux Méditerranéens d’Oran. Comme dans toute organisation, il y a des difficultés et des dysfonctionnements, mais les organisateurs font de leur mieux.


- Sur le plan organisationnel, la 19ème édition des Jeux Méditerranéens d’Oran semble mal partie, notamment suite à des balbutiements d’organisation, des appels d’offres infructueux ou encore des équipements à la traîne. Comment avez-vous vécu ces perturbations ?

- Nous devons prendre conscience que le sport à l’international devient de plus en plus professionnel et demande une organisation et un engagement total. On ne peut plus faire de compétition internationale avec un profil d’amateur. Aujourd’hui, cette réflexion est partagée dans notre pays et nous échangeons sur ça pour dire que nous devons professionnaliser de plus en plus le sport.

Les temps changent, les sports évoluent et il est indispensable d’avoir une organisation rigoureuse et professionnelle pour performer dans le haut niveau. Le confort et la sécurité de nos sportifs en particulier, et de notre délégation en général, sont une des priorités du Comité National Olympique Marocain.


- Ces Jeux, initialement prévus à l’été 2021, ont été reportés - et se déroulent du 25 juin au 6 juillet - en raison de la pandémie de Covid-19 ayant bouleversé le calendrier olympique. Quel dispositif a été mis en place par le CNOM pour assurer le déplacement vers Oran ?

- Nous avons étudié différents scénarios et trajets en concertation avec le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et du Sport, ainsi que le ministère des Affaires étrangères. Finalement, le CNOM a réparti la délégation en trois groupes. Il a affrété un vol spécial de Casablanca à Tunis avec la compagnie aérienne nationale RAM et de Tunis à Oran avec Tunisair. Ce premier vol a transporté à peu près 125 personnes de la délégation.

Un deuxième groupe a été programmé pour le 25 juin et le dernier groupe programmé pour le 28 juin, et ce, via Tunis toujours comme il n’y a pas de vols directs. Les retours sont programmés de la même manière avec un premier retour le 28 juin, un autre vers début juillet, et le dernier prévu le 6 juillet en vol spécial pour le reste de la délégation. Cette dernière est composée d’environ 200 personnes : 120 sportifs et 80 accompagnateurs, dont des responsables, entraîneurs, kinésithérapeutes…
 
Le noble objectif des Jeux Méditerranéens est de renforcer la fraternité entre les peuples qui sont autour du bassin méditerranéen.

- Sur la base de quels critères les athlètes participants ont-ils été choisis pour prendre part à cette compétition ?

- Les sportifs ont été présentés par les Fédérations Royales marocaines dont les sports sont au programme de cette 19ème édition. Ils ont proposé au CNOM la participation de certains sportifs qui remplissent au moins une des conditions suivantes : que le sportif ait déjà réalisé une performance remarquable aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021, être dans les 50 meilleurs mondiaux en 2022, 2021, 2020, 2019 ou 2018, être champion d’Afrique entre 2018 et 2022, être médaillé d’or ou d’argent aux Jeux africains de Rabat en 2019, et être dans les 5 premiers aux Jeux Méditerranéens de 2018 ou bien aux Jeux de la solidarité islamique de 2017.

Ces critères sont là pour permettre aux sportifs marocains, qui ont un réel potentiel, de performer et de remporter des médailles à ces Jeux. Il ne s’agit pas d’un seul sport mais de plusieurs sports et c’est le Maroc qui est représenté. Nous devons choisir ou donner la possibilité aux sportifs qui ont un réel potentiel de performances et de médailles. En dehors de ces critères, les propositions ont été traitées au cas par cas.


- Quelles sont les directives organisationnelles à suivre pour une participation honorable et pour gagner plusieurs médailles ?

- C’est de faire d’abord une belle participation et que le Maroc soit présent à cette grande fête sportive. Le noble objectif des Jeux Méditerranéens est de renforcer la fraternité entre les peuples qui sont autour du bassin méditerranéen. Le Maroc estime qu’il est important de marquer l’événement par sa présence. La deuxième directive est d’y participer pour que nos sportifs qui se préparent depuis pas mal de temps puissent aussi avoir des médailles et participer ainsi au développement sportif de nos athlètes.


- Le CNOM a fixé le montant des primes de performance au profit des sportifs marocains qui prendront part à ces Jeux. Pouvez-vous nous en parler en détail ?

- Depuis 2018, le CNOM, en concertation avec le ministère des Sports, a mis en place des primes. Pour cette 19ème édition des Jeux Méditerranéens, les primes seront assez conséquentes. Pour la médaille d’or, elle est de 100.000 dhs, 50.000 dhs pour la médaille d’argent et 25.000 dhs pour la médaille de bronze.

Quelques semaines après les Jeux, le CNOM procédera à l’envoi des primes aux sportifs qui ont eu des médailles par virement ou par chèque. C’est une forme de reconnaissance et d’encouragement à nos sportifs et à leurs entraîneurs. 50% de la prime va aux entraîneurs nationaux et le club lui-même qui forme à l’origine le sportif.


- Le CNOM misait plus sur les sports individuels pour défendre les couleurs du Maroc aux JO de Tokyo. Est-ce le cas pour ces Jeux ?

- A vrai dire, le CNOM ne choisit pas les sports. Pour les JO, ce sont les sports qui étaient qualifiés. Donc, le CNOM n’a pas misé sur un sport ou un autre. Il est à la disposition de tout sport marocain qui peut être qualifié aux Jeux Olympiques.

Pour les Jeux Méditerranéens d’Oran, nous avons fixé des conditions de participation pour permettre à ceux qui participent plus de possibilités et de potentiels possibles pour décrocher une médaille ou de faire une belle performance. Il se trouve que certains sports collectifs n’étaient pas prêts mais ils sont en route, ils se préparent, on les suit de près, nous travaillons avec eux et nous espérons fortement qu’ils soient avec nous pour les Jeux de la solidarité islamique à Konya, en Turquie, en août prochain.


- Accompagnant la délégation sportive nationale, des journalistes marocains chargés de couvrir la 19ème édition des Jeux Méditerranéens d’Oran ont été «pris en otage» pendant 30 heures. Quel commentaire en faites-vous ?

- Nous, délégation marocaine, regrettons énormément l’incident qui s’est passé avec nos journalistes. Les responsables du CNOM ont fait le nécessaire et se sont démenés pour trouver une solution afin de permettre aux journalistes de rester avec nous pour faire leur travail. Malheureusement, il n’y a pas eu d’écoute à ces demandes. J’espère que nous enverrons des résultats positifs à nos journalistes et que nous leur communiquerons l’information.



Recueillis par Safaa KSAANI








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