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Enseignement supérieur: El Midaoui signe la fin des classes étudiants-fonctionnaires


Rédigé par Mina Elkhodari Mardi 4 Novembre 2025

Alors que la tension monte parmi les salariés et fonctionnaires contraints désormais de s'acquitter de frais d’inscription pour poursuivre leurs études supérieures, le ministre de l’Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui, défend la gratuité exclusive de l’enseignement pour les étudiants et affirme œuvrer à alléger la pression sur les places pédagogiques.



Enseignement supérieur: El Midaoui signe la fin des classes étudiants-fonctionnaires
Les frais d’inscription aux études supérieures appliqués aux fonctionnaires et salariés ont suscité une vague de mécontentement. De nombreux jeunes fonctionnaires se trouvent désormais contraints de s’acquitter de frais de scolarité pour poursuivre leurs études en licence professionnelle, en master ou en doctorat.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs candidats au master ont affirmé que leurs dossiers avaient été transférés vers la section « temps aménagé », alors qu’ils avaient initialement postulé pour la formule « temps plein » au vu de la flexibilité que leur offre leur emploi. D’autres fonctionnaires souhaitant préparer un doctorat se disent, eux aussi, surpris de devoir payer jusqu'à 15.000 dirhams par an, un montant qu’ils découvrent seulement après avoir réussi le concours dans de nombreux établissements universitaires. Ces derniers y notent que le montant a été décidé au Conseil d’Université et qu’il sera destiné à la Trésorerie Générale.

Cette même décision avait suscité une vive opposition de la part des syndicats qui y voient une mesure inéquitable et une entorse au principe de gratuité de l’enseignement public pour tous. Mais il n’en va nécessairement de même pour le ministre de l’Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui.

Interrogé à ce sujet lors de la présentation du projet de budget sectoriel de son département devant la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, El Midaoui a souligné l’entrée en vigueur d’un nouveau système d’organisation de l’accès des fonctionnaires et salariés aux études supérieures. Ce dispositif prévoit que les actifs s’acquittent de frais d’inscription “symboliques” pour poursuivre leurs études dans des classes spéciales “fonctionnaires et salariés”, selon un emploi du temps adapté à leurs horaires de travail, a précisé le ministre. D’après les termes du responsable, cette mesure ne remet en aucun cas en cause la gratuité de l’enseignement.

Pression accrue sur les places pédagogiques

L’entrée en vigueur de cette nouvelle organisation met fin au système actuel des classes mixtes où étudiants et fonctionnaires coexistent et enrichissent la formation dans de nombreuses Universités.

Pour le ministre, la forte proportion de fonctionnaires et salariés inscrits, 30 à 40 % des étudiants, exerce une pression importante sur les places pédagogiques, réduisant les chances des étudiants non salariés d’obtenir une place. « Soit le fonctionnaire étudie et ne travaille pas, soit il travaille et n’étudie pas », a-t-il expliqué. Cela inquiète El Midaoui d’autant plus qu’un nombre important d’étudiants fonctionnaires exercent dans des secteurs vitaux, comme les médecins et les ingénieurs.

Ainsi, ce nouveau système désormais obligatoire vise à alléger la pression sur les amphis publics et à garantir les conditions idoines de formation pour les étudiants qui reste gratuite, tout en offrant aux fonctionnaires un emploi du temps adapté à leur quotidien, soit à partir de 17 heures et durant les week-ends avec la même qualité de formation que pour les étudiants en plein temps, selon les termes du ministre.

Des frais “non lucratifs” pour soutenir les enseignants

S’agissant des frais d’inscription jugés “exorbitants” imposés par les universités, le ministre les a qualifiés de “symboliques” et “non lucratifs”, expliquant qu’ils sont destinés à couvrir les charges de fonctionnement des universités, telles que le paiement des factures d’électricité, les coûts d’équipement, et surtout la rémunération des enseignants, du personnel administratif, ainsi que des agents de sécurité et de nettoyage qui travaillent en dehors de leurs horaires habituels.

Le ministre affirme également vouloir faire de ce nouveau système un tremplin pour améliorer l’attractivité de l’Université publique pour les enseignants, en leur offrant la possibilité de travailler en dehors des heures officielles et de majorer leur revenu mensuel jusqu’à 25.000 dirhams, plutôt que de se tourner vers l’enseignement du soir dans les universités privées.
 



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