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Emploi : Quels sont les profils les plus recherchés en ces temps de relance ?


Rédigé par Mina Elkhodari Mardi 1 Novembre 2022

En ces temps de relance marqués par des réformes importantes à tous les niveaux, focus sur les secteurs qui recrutent le plus au Maroc et les métiers qui suscitent désormais l’intérêt de l’employeur.



A l’heure où le Maroc déploie des réformes de taille au niveau de ses secteurs de développement clés, la question des ressources humaines revient souvent en discussion tant chez les employeurs que parmi les chercheurs d’emploi dans les différents domaines. L’occasion de s’attarder sur les tendances actuelles du marché du travail. Il s’agit de sonder les chances dans les secteurs de recrutement les plus performants ainsi que les métiers d’avenir qui sont en train de s’imposer au Maroc comme ailleurs.

IT: Plus de demandes et moins d’offres

A l’ère de la numérisation des services, les ingénieurs de technologies de l’information (IT pour Information Technology) sont devenus des acteurs éminemment importants dans le développement de toute entreprise. De ce fait, le secteur Tech se porte bien en termes d’emploi bien qu’en réalité, les profils recherchés demeurent de plus en plus rares. Par souci de développer leurs services ou de se digitaliser pour s’aligner sur les exigences actuelles, les entreprises marocaines ou étrangères sont en recherche constante de profils IT qui demeurent aussi chers que rares.

« D’après nos constatations, le métier d’informaticien s’avère le métier d’avenir recherché au Maroc comme en Europe», a indiqué Philippe Montant, directeur général de « Rekrute ». Et d’ajouter : «Les profils IT sont de plus en plus rares vu les besoins constants du marché». Le domaine des technologies de l’information englobe, en fait, la création, le traitement, la sécurisation, le stockage et l’échange des données électroniques à l’aide des ordinateurs, réseaux et appareils.

Par conséquent, toute entreprise opérant dans ce domaine fait appel à une équipe bien aguerrie pour assurer la réalisation des différentes missions. D’après le DG de «Rekrute», le développeur informatique, ou comme il l’appelle «le coulissier» qui développe la machine, est l’un des profils les plus recherchés pour constituer une équipe IT. Celui-ci est chargé de l’analyse des besoins des utilisateurs pour constituer le logiciel à la demande du client en effectuant les retouches nécessaires.

Outre le volet technique, le métier de Graphic designer est désormais en forte demande dans le marché du travail. Celui-ci continue de focaliser l’intérêt des recruteurs grâce à son esprit créatif et son empreinte artistique. La fuite des ingénieurs marocains laisse le terrain vide à une demande de plus en plus accrue. Il s’agit, en fait, d’une problématique dont le secteur pâtit toujours, et qui malheureusement perdure et donc pèse sur le marché marocain, qui ne cesse d’exprimer son besoin en compétences informatiques et digitales. Selon, la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), trois entreprises étrangères viennent tous les 15 jours pour recruter une dizaine d’ingénieurs. Un constat alarmant qui coûte cher au Royaume et qui risque, selon des experts, de retarder le chantier de la transition digitale.

En effet, les employeurs entrevoient les besoins sans pouvoir décider facilement, car ils doutent de la reprise économique surtout avec la tendance internationale qui rend plausible une crise à venir plutôt qu’une relance. En plus du besoin constant en matière d’ingénieurs en informatique et multimédias, qui s’impose désormais comme une nécessité pour accompagner les mutations technologiques dans le Royaume, les employeurs sont à la quête d’ingénieurs dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique. Ces deux filières stars de l’échiquier de l’industrie sur lesquelles le Royaume compte beaucoup pour se distinguer en tant que plateforme compétitive, recèlent un fort potentiel porteur de jobs pour les jeunes marocains. Une réalité que l’on constate dans les sites d’emploi où des dizaines d’offres apparaissent chaque jour avec la mention «urgent». D’où la nécessité, selon les cabinets de recrutement, de bien préparer les futurs ingénieurs au niveau des universités à ces métiers, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Pour Essaid Bellal, fondateur du cabinet «DIORH», c’est le seul et unique moyen pour le Maroc de gagner ses ressources humaines sans être dans l’obligation de les chercher ailleurs. D’autre part, le secteur du commerce et de la distribution se positionne comme l’un des piliers de l’économie nationale et le deuxième pourvoyeur d’emplois au niveau national. Il englobe, selon les statistiques disponibles du ministère de l’Industrie et du Commence en 2017, plus de 13% de la population active du Royaume, soit 1,56 million de personnes. Les calls centres se comportent aussi bien dans le domaine du travail.

En effet, selon Philippe Montant, ils recrutent un nombre important de jeunes. Les jobs offerts, d’après notre interlocuteur, permettent aux jeunes d’acquérir des compétences linguistiques et communicationnelles importantes, lesquelles sont en demande constante dans le marché de l’emploi. Afin de pouvoir intégrer le marché du travail, Essaid Bellal rappelle l’importance de la polyvalence et l’agilité pour pouvoir répondre aux demandes du client, l’acquisition de soft skils, les langues, la culture générale, le sens de la curiosité mais aussi une disponibilité à la formation continue.

Et de souligner, dans ce sens, que malgré les efforts déployés au sein des écoles et universités pour développer ces compétences chez l’étudiant, le travail sur ce registre reste encore en deçà des attentes vu l’insuffisance des programmes dans ce sens. Malgré une performance notoire de certains domaines au Maroc, Bellal Essaid pense, comme nombre de spécialistes des cabinets de recrutement, qu’il y a une hésitation de l’employeur vis-à-vis de l’offre en ressources humaines disponibles. « Le marché de l’emploi reste presque imprévisible, où les chefs d’entreprises hésitent de décider sur leurs besoins en ressources humaines», a-t-il remarqué, précisant que «l’employeur doute d’une vraie reprise économique, surtout avec la tendance internationale qui fait présager une crise à venir plutôt qu’une relance».



Mina ELKHODARI

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Emploi : Quels sont les profils les plus recherchés en ces temps de relance ?

Aéronautique


Le Maroc préparera 100.000 cols blancs
 
Faire du Maroc une plateforme aéronautique compétitive requiert un investissement important dans les ressources humaines. C’est le challenge que s’est fixé le Maroc qui prévoit de préparer 100.000 ingénieurs et techniciens pour les quatre prochaines années et ce, afin de répondre aux besoins constants, aussi bien dans l’aéronautique que dans l’automobile, stars de l’industrie dans le Royaume. Il s’agit de préparer les futurs ingénieurs au domaine du travail en mettant en symbiose le milieu académique et industriel. C’est le cap fixé dans le cadre de 8 conventions signées entre les universités marocaines par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui et Gimas (Groupement des Industries Marocaines aéronautiques et spatiales) pour la formation d’ingénieurs et techniciens afin d’assurer l’approvisionnement du marché national en ressources humaines dans ce domaine.
 


Le gouvernement s’active sur tous les fronts pour l’emploi
 
En plus des programmes de l’auto-entrepreneuriat et «Awrach», le gouvernement mise énormément sur «Forsa». A ce jour, et comme annoncé récemment par le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et Solidaire, quelque 10.438 apprenants sont «onboardés» sur la plateforme e-learning Forsa Academy. Sur les 5070 apprenants ayant déjà terminé leur apprentissage, 1750 sont en cours d’accompagnement par les experts des incubateurs afin de préparer leurs dossiers de financement, note le ministère.

Par ailleurs, 850 autres projets ont commencé l’incubation de deux mois et demi. Les porteurs de projets concernés par cette incubation sont répartis en groupes dans l’ensemble des régions, et bénéficient d’un accompagnement rapproché pour transformer leur idée en projet ou pour transformer un projet existant en entreprise performante. Les prochaines semaines seront dédiées à l’accélération de la cadence afin de financer 10.000 projets du programme «Forsa» avant la fin de l’année 2022.

A ce titre, la tutelle précise que les étapes de sélection, à savoir le «scoring» des dossiers, les entretiens et le passage en commissions de sélection régionales, ont atteint un stade avancé et seront achevées dans les semaines à venir. Les derniers mois seront exclusivement consacrés à l’accompagnement et au financement des projets, précise-t-on de même source. Pour sa part, le programme «Awrach», dont la circulaire de lancement avait été signée début 2022, vise la création de 250.000 emplois directs dans le cadre de chantiers publics temporaires durant les années 2022 et 2023.
 

3 questions à Bellal Essaid

Emploi : Quels sont les profils les plus recherchés en ces temps de relance ?

«L’attentisme règne dans le marché de l’emploi»
 
Bellal Essaid, fondateur du cabinet de recrutement DIORH, s’explique sur les tendances du marché de l’emploi.

-Quel regard portez-vous sur le marché de l’emploi en ce temps de relance?


-Le marché de l’emploi reste presque imprévisible avec le règne de l’attentisme. Les conditions actuelles laissent le terrain aux interrogations qui ne permettent pas aux chefs d’entreprises de décider sur leurs besoins et donc de trancher facilement devant les offres. En fait, ils attendent de voir les prémices d’une relance réelle. Cela fait que le marché reste, relativement, dans l’expectative surtout que les employeurs hésitent de plus en plus à la prise de risque, à la différence des entreprises dans d’autres pays qui ont une visibilité et décident assez vite sur leurs besoins en ressources humaines.


-Quels sont, aujourd’hui, les secteurs d’activités les plus pourvoyeurs d’emploi au Maroc?

-Je dirai en premier lieu que l’informatique reste une nécessité dont le Maroc aura toujours besoin, surtout avec les besoins qui naissent chaque jour à la faveur de la création de nouvelles entreprises. Il est important de signaler que si le Maroc connaît un vrai élan de relance, il aura des problèmes à ce niveau là, en termes de compétences à l’ère où pas mal de compétences quittent le pays à la recherche de nouvelles opportunités plus attrayantes.

Cependant, nous pourrons toujours nous rattraper. Au-delà de l’informatique qui est devenue une évidence, nous parlons aussi des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique qui s’imposent en tant que secteurs forts porteurs de jobs au Maroc. Ainsi, les investissements réalisés pour contrer le réchauffement climatique comme les usines de dessalement de l’eau de mer et l’énergie renouvelable permettront au Royaume de créer de nouvelles opportunités d’emploi. Sans oublier le secteur de la distribution et des équipements.


-Quelles sont, d’après vos constatations, les compétences les plus demandées dans le marché de l’emploi?

-Je dirai, l’importance de maîtriser son champ de formation ou, autrement, dit avoir les compétences de ses diplômes. S’ajoutent à cela la capacité de prise d’initiative, de bonnes capacités linguistiques, une bonne culture générale, la polyvalence dans son domaine et d’autres selon les domaines.


 








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