
Alors que la pandémie continue à ravager les communautés et les économies, la course contre la montre dans la recherche d’un vaccin contre le Coronavirus semble porter ses fruits. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 26 vaccins développés par plusieurs multinationales à travers le monde sont actuellement au stade des essais cliniques et 139 au stade de l’évaluation préclinique. La Chine, qui est à l’avant-garde de cette dynamique de recherche, a récemment dévoilé les résultats « prometteurs » des essais cliniques de phase I et de phase II d’un vaccin développé par l’Institut des produits biologiques de Wuhan dépendant du China National Biotec Group (CNBG) affilié à Sinopharm (China National Pharmaceutical Group). Le Royaume semble avoir misé sur le potentiel de ce vaccin puisqu’il vient de conclure deux accords de coopération avec la filiale CNBG de Sinopharm. Cet engagement a été acté jeudi dernier en présence du Président-Directeur Général du Groupe BMCE Bank of Africa, Othman Benjelloun, de la Présidente-Directrice Générale de Sothema, Lamia Tazi, ainsi que du chargé d’Affaires à l’Ambassade de Chine à Rabat, Juan Mao.
Accès et effets
«La solution qui suscite aujourd’hui de l’espoir est de trouver un vaccin afin que la vie reprenne son cours normal. Ce vaccin est une denrée rare pour laquelle il y a un grand engouement », a par ailleurs expliqué le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb à l’issue de la cérémonie de signature via vidéoconférence de ces accords ajoutant que « cette collaboration maroco-chinoise permettra au Royaume de s’assurer que les citoyens marocains seront parmi les premiers servis en matière de vaccination contre le Coronavirus ». Si cet engagement garantira au Maroc un accès prioritaire à ce sésame quand la phase de test sera achevée, la contrepartie sera la prise de risque des quelques 2000 personnes qui se porteront volontaires pour les essais cliniques. L’agence d’information chinoise Xinhua révèle toutefois que « les résultats (du vaccin - ndlr) ont révélé un bon bilan de sécurité. Aucun cas d’effets indésirables graves n’ayant été constaté dans les essais cliniques ».
Appel à la vigilance
Le groupe Istiqlalien « Pour l’Unité et l’Egalitarisme» a pour sa part exprimé sa préoccupation vis-à-vis des conditions de déroulement des essais dans une question écrite adressée au ministre de la Santé. Le groupe a souligné la nécessité de garantir toutes les conditions nécessaires de sécurité aux volontaires qui participeront aux essais cliniques. Les parlementaires Istiqlaliens se sont par ailleurs interrogé sur les conditions de sélection de ces volontaires et sur les moyens de les informer sur les risques qu’ils encourent et d’obtenir leurs consentements avertis. « Les essais cliniques peuvent, certes, comporter un certain degré de risque, mais si le Maroc considère que la situation épidémiologique nous incite à miser sur ce vaccin et que notre engagement nous permettra d’y avoir accès, alors c’est une décision souveraine qui découle d’une profonde analyse de risques », commente un pharmacologiste qui a souhaité garder l’anonymat.
Machine enclenchée
«À l’instar de ce qui se passe à l’international, le royaume participera avec certains pays aux essais cliniques multicentriques relatifs à la Covid-19, du moment qu’il dispose de l’arsenal réglementaire et juridique lui permettant de se positionner pour obtenir la quantité suffisante de vaccins pour les citoyens dans les délais opportuns et assurer le transfert de savoir afin de garantir une autosuffisance en matière de production», avait précisé le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, il y a quelques jours. Les essais cliniques débuteront la semaine prochaine avec l’assistance du laboratoire privé SOTHEMA et de la RMA qui participera pour sa part à travers les contrats d’assurance de l’étude. Mustapha Naji, directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca, a confié à LeSiteInfo.com que les volontaires pour ces essais subiront plusieurs analyses au préalable afin d’évaluer leur état de santé et de s’assurer qu’ils ne souffrent pas de maladies chroniques. «Les essais cliniques auront lieu au CHU de Casablanca et à l’hôpital militaire de Rabat. Les patients volontaires, originaires de différentes villes du Royaume, seront sous contrôle médical. Nous saurons les résultats des essais dans 40 jours», a-t-il conclu.
Accès et effets
«La solution qui suscite aujourd’hui de l’espoir est de trouver un vaccin afin que la vie reprenne son cours normal. Ce vaccin est une denrée rare pour laquelle il y a un grand engouement », a par ailleurs expliqué le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb à l’issue de la cérémonie de signature via vidéoconférence de ces accords ajoutant que « cette collaboration maroco-chinoise permettra au Royaume de s’assurer que les citoyens marocains seront parmi les premiers servis en matière de vaccination contre le Coronavirus ». Si cet engagement garantira au Maroc un accès prioritaire à ce sésame quand la phase de test sera achevée, la contrepartie sera la prise de risque des quelques 2000 personnes qui se porteront volontaires pour les essais cliniques. L’agence d’information chinoise Xinhua révèle toutefois que « les résultats (du vaccin - ndlr) ont révélé un bon bilan de sécurité. Aucun cas d’effets indésirables graves n’ayant été constaté dans les essais cliniques ».
Appel à la vigilance
Le groupe Istiqlalien « Pour l’Unité et l’Egalitarisme» a pour sa part exprimé sa préoccupation vis-à-vis des conditions de déroulement des essais dans une question écrite adressée au ministre de la Santé. Le groupe a souligné la nécessité de garantir toutes les conditions nécessaires de sécurité aux volontaires qui participeront aux essais cliniques. Les parlementaires Istiqlaliens se sont par ailleurs interrogé sur les conditions de sélection de ces volontaires et sur les moyens de les informer sur les risques qu’ils encourent et d’obtenir leurs consentements avertis. « Les essais cliniques peuvent, certes, comporter un certain degré de risque, mais si le Maroc considère que la situation épidémiologique nous incite à miser sur ce vaccin et que notre engagement nous permettra d’y avoir accès, alors c’est une décision souveraine qui découle d’une profonde analyse de risques », commente un pharmacologiste qui a souhaité garder l’anonymat.
Machine enclenchée
«À l’instar de ce qui se passe à l’international, le royaume participera avec certains pays aux essais cliniques multicentriques relatifs à la Covid-19, du moment qu’il dispose de l’arsenal réglementaire et juridique lui permettant de se positionner pour obtenir la quantité suffisante de vaccins pour les citoyens dans les délais opportuns et assurer le transfert de savoir afin de garantir une autosuffisance en matière de production», avait précisé le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, il y a quelques jours. Les essais cliniques débuteront la semaine prochaine avec l’assistance du laboratoire privé SOTHEMA et de la RMA qui participera pour sa part à travers les contrats d’assurance de l’étude. Mustapha Naji, directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca, a confié à LeSiteInfo.com que les volontaires pour ces essais subiront plusieurs analyses au préalable afin d’évaluer leur état de santé et de s’assurer qu’ils ne souffrent pas de maladies chroniques. «Les essais cliniques auront lieu au CHU de Casablanca et à l’hôpital militaire de Rabat. Les patients volontaires, originaires de différentes villes du Royaume, seront sous contrôle médical. Nous saurons les résultats des essais dans 40 jours», a-t-il conclu.
Oussama ABAOUSS
3 questions au Dr Allal Amraoui, parlementaire

Dr Allal Amraoui
« Le gouvernement doit veiller à se conformer aux dispositions du cadre légal sur les essais cliniques »
Chirurgien et parlementaire membre du groupe Istiqlalien « Pour l’Unité et l’Egalitarisme », le Dr Allal Amraoui nous livre son point de vue sur les essais cliniques qui seront menés au Maroc en partenariat avec Sinopharm.
- Que pensez-vous de l’engagement du Maroc dans ces essais cliniques du vaccin anti Covid- 19 ?
- Le Maroc est en train de se positionner sur le marché mondial pour avoir le plutôt possible accès à un vaccin qui aura prouvé son efficacité. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard car le Royaume a toujours été, grâce au leadership de SM le Roi, aux premiers rangs pour s’approvisionner en vaccins à même de garantir la bonne santé de ses populations. Je me réjouis de cette initiative et j’espère que notre pays ne manquera pas de se positionner par rapport à d’autres vaccins afin de ne pas dépendre d’une seule source d’approvisionnement.
- Quels sont vos recommandations concernant le déroulement des essais ?
- Le Royaume dispose de l’arsenal juridique nécessaire pour mener ce genre d’essais cliniques. Le gouvernement doit veiller à se conformer aux dispositions de ce cadre légal afin de garantir de bonnes conditions de déroulement des essais. Il faut aussi qu’il améliore ses efforts de sensibilisation et de communication transparente.
- Le Royaume dispose-t-il des moyens nécessaires pour travailler à améliorer son autonomie dans le domaine de la recherche médicale ?
- Le Maroc dispose des plates-formes et ressources nécessaires pour produire n’importe quel type de vaccin. Quant à la recherche, n’oublions pas que des dizaines de profils marocains participent dans plusieurs régions du monde à des projets de haut niveau. Pour mettre à profit les talents de ce genre de profils, il faudra se donner les moyens et les infrastructures qui leur permettront de faire de la recherche ici au Maroc. Il faut également redynamiser notre industrie pharmaceutique qui a malheureusement connu des difficultés ces dernières années.
Chirurgien et parlementaire membre du groupe Istiqlalien « Pour l’Unité et l’Egalitarisme », le Dr Allal Amraoui nous livre son point de vue sur les essais cliniques qui seront menés au Maroc en partenariat avec Sinopharm.
- Que pensez-vous de l’engagement du Maroc dans ces essais cliniques du vaccin anti Covid- 19 ?
- Le Maroc est en train de se positionner sur le marché mondial pour avoir le plutôt possible accès à un vaccin qui aura prouvé son efficacité. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard car le Royaume a toujours été, grâce au leadership de SM le Roi, aux premiers rangs pour s’approvisionner en vaccins à même de garantir la bonne santé de ses populations. Je me réjouis de cette initiative et j’espère que notre pays ne manquera pas de se positionner par rapport à d’autres vaccins afin de ne pas dépendre d’une seule source d’approvisionnement.
- Quels sont vos recommandations concernant le déroulement des essais ?
- Le Royaume dispose de l’arsenal juridique nécessaire pour mener ce genre d’essais cliniques. Le gouvernement doit veiller à se conformer aux dispositions de ce cadre légal afin de garantir de bonnes conditions de déroulement des essais. Il faut aussi qu’il améliore ses efforts de sensibilisation et de communication transparente.
- Le Royaume dispose-t-il des moyens nécessaires pour travailler à améliorer son autonomie dans le domaine de la recherche médicale ?
- Le Maroc dispose des plates-formes et ressources nécessaires pour produire n’importe quel type de vaccin. Quant à la recherche, n’oublions pas que des dizaines de profils marocains participent dans plusieurs régions du monde à des projets de haut niveau. Pour mettre à profit les talents de ce genre de profils, il faudra se donner les moyens et les infrastructures qui leur permettront de faire de la recherche ici au Maroc. Il faut également redynamiser notre industrie pharmaceutique qui a malheureusement connu des difficultés ces dernières années.
Recueillis par O. A.
Repères
Phase III : dernière ligne droite
Quand ils sont concluants, les essais cliniques phase III sont le plus souvent les derniers avant que le médicament ne soit autorisé. Il s’agit d’essais pratiqués sur des êtres humains, où un groupe de malades reçoit un placebo tandis qu’un autre groupe de la même taille reçoit le médicament qui fait l’objet de l’étude. Ces essais sont généralement faits en double-aveugle (ni le médecin ni le malade ne savent qui a reçu quoi) et sont menés simultanément dans plusieurs centres, d’où l’appellation «multicentriques».
Vaccin et continent africain
Les accords signés par le Maroc et Sinopharm portent sur trois volets : les essais cliniques de phase III, la mise en place d’un cadre de coopération globale et un troisième volet qui, selon les mots du ministre des Affaires Etrangères, Nasser Bourita, « concerne une volonté de transcender nos deux seuls pays, pour s’ouvrir au Sud et au Nord », ajoutant que « c’est ainsi que nous traduisons notre engagement pour que le futur vaccin contre la Covid-19 soit accessible à tous, en particulier le continent africain».