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Agression du Qatar : Que vaut la garantie de sécurité américaine ?


Rédigé par Soufiane CHAHID le Mercredi 10 Septembre 2025



Agression du Qatar : Que vaut la garantie de sécurité américaine ?
Ce mardi 9 septembre, Israël a franchi un nouveau cap dans l’escalade de la violence en visant, cette fois, le Qatar, après la Palestine, le Liban, la Syrie, le Yémen et l’Iran. Après avoir décapité la branche militaire du Hamas, Tel-Aviv semble désormais vouloir s’en prendre aux dirigeants politiques réfugiés au Qatar, sous la protection de l’émir Tamim ben Hamad Al Thani, lequel assurait jusqu’ici un minimum de canaux diplomatiques en cas de négociation. Tout indique pourtant que Benyamin Netanyahu s’est enfermé dans une hystérie sanguinaire, remplaçant toute perspective de dialogue par des salves de missiles.

C’est ainsi que l’aviation israélienne a bombardé un immeuble abritant de hauts responsables du Hamas à Doha, faisant six morts, selon un dernier bilan. Cet acte constitue une violation flagrante de la souveraineté d’un pays qui n’a jamais représenté une menace pour Israël et qui, au contraire, s’est toujours présenté comme un médiateur de paix. Le gouvernement israélien continue ainsi de franchir toutes les lignes rouges, dans une impunité absolue, sans qu’aucun pays n’ose rétorquer.

Cette impuissance face à la loi de la jungle imposée par Israël à son voisinage apparaît encore plus clairement dans le cas du Qatar, petit émirat de 300.000 habitants (hors étrangers), incapable de résister à une agression militaire malgré ses immenses moyens financiers. Conscient de cette vulnérabilité, l’État avait misé sur la protection de la superpuissance américaine, qui y a installé la base d’Al-Udeid, la plus grande du genre au Moyen-Orient. Mais cette garantie s’avère illusoire, Netanyahu semblant bénéficier d’un blanc-seing de l’Administration Trump pour agir à sa guise, au point que certains médias parlent désormais ouvertement de «trahison». Dès lors, il n’est que légitime de s’interroger si l’on peut encore faire con ance à la garantie de sécurité américaine. Et si Washington cessait d’être la garante du droit international, deux options s’offrent aux États vulnérables : soit renforcer leurs capacités militaires et stratégiques a n de créer une véritable force de dissuasion, soit jouer sur la diversification des alliances pour instaurer un équilibre des puissances, en évitant toute dépendance exclusive.

Le Maroc, qui, comme plusieurs autres pays, a immédiatement condamné cette «agression israélienne odieuse», se trouve lui aussi dans une situation de vulnérabilité. Si l’on est loin des scénarios inhumains qui frappent le MoyenOrient, les risques géopolitiques restent néanmoins majeurs, avec une Algérie engagée dans une course effrénée à l’armement, un Polisario suicidaire et un Sahel au bord du chaos. Même si l’Oncle Sam demeure aujourd’hui le principal allié de Rabat, notamment au Conseil de Sécurité, les nouvelles configurations mondiales imposent de diversifier ses garanties. Il devient donc indispensable de renforcer les partenariats avec d’autres grandes puissances, comme la Chine et la Russie, capables de créer des contrepoids face aux pressions occidentales. Car l’enjeu aujourd’hui c’est de s’inscrire pleinement dans la dynamique multipolaire qui redessine l’ordre mondial.



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