![Le palais de Singha Durbar, qui abrite différents ministères du gouvernement népalais, a été incendié par des manifestants. [Anup OJHA / AFP] Le palais de Singha Durbar, qui abrite différents ministères du gouvernement népalais, a été incendié par des manifestants. [Anup OJHA / AFP]](https://www.lopinion.ma/photo/art/default/91069323-64094669.jpg?v=1757683326)
Le palais de Singha Durbar, qui abrite différents ministères du gouvernement népalais, a été incendié par des manifestants. [Anup OJHA / AFP]
Tout a commencé ce lundi 8 septembre, lorsque des milliers de jeunes ont manifesté dans les rues de Katmandou, la capitale du Népal, contre le blocage, quelques jours plus tôt, de Facebook, YouTube et du réseau X. Les manifestants se sont alors avancés vers le Parlement. La police leur a barré l’accès et a fini par tirer à balles réelles. Le bilan est lourd : 51 personnes tuées et 300 blessées.
La jeunesse avait inondé les rares réseaux sociaux encore autorisés de vidéos montrant la vie luxueuse des enfants de responsables politiques. En ligne de mire : les élites corrompues de cette république himalayenne de 3 millions d’habitants. Cet ancien paradis des hippies, où un jeune sur cinq est au chômage, n’a plus les moyens de s’enivrer dans les volutes du hachisch.
Face à la rue, le gouvernement a rétabli dès le lendemain l’accès aux réseaux sociaux. Mais malgré le couvre-feu, la colère ne retombe pas.
Faire émerger une nouvelle classe politique
Le Premier ministre a démissionné et, après deux jours d’émeutes au cours desquelles le Parlement et le domicile du chef du gouvernement ont été incendiés, l’armée a repris avant-hier le contrôle de Katmandou.
Le dialogue a été rouvert. Dès mercredi, les premières tractations entre l’armée et la jeunesse ont permis de dégager un nom : celui de l’ancienne présidente de la Cour suprême, Sushila Karki, réputée pour son intransigeance envers la corruption. Mais elle ne fait pas l’unanimité.
Si les jeunes Népalais ont réussi à changer rapidement la donne, faire émerger une nouvelle classe politique demeure un défi majeur. Détail intéressant : un vote a été organisé sur la plateforme Discord pour désigner celle qui aspire à prendre les rênes du Népal. Ce site, sorte de salon numérique où les contenus vont du dialogue en direct au streaming de jeux vidéo, illustre l’acquis fragile de cette révolution, où des influenceurs rejettent déjà la médiation des généraux.
Le plus dur reste à faire
Les révolutionnaires héritent d'un vide politique complet. Le Népal est instable, il a longtemps été gouverné par des coalitions fragiles entre les principaux partis, dont des maoïstes et des communistes.
Et si le calme est aujourd'hui revenu à Katmandou, le chaos a permis à plus de 12.000 prisonniers de s'évader. Et puis, il faut organiser rapidement des élections, alors que l'incertitude politique fait déjà craindre que les idéaux révolutionnaires soient mis en péril par des querelles intestines.
La jeunesse avait inondé les rares réseaux sociaux encore autorisés de vidéos montrant la vie luxueuse des enfants de responsables politiques. En ligne de mire : les élites corrompues de cette république himalayenne de 3 millions d’habitants. Cet ancien paradis des hippies, où un jeune sur cinq est au chômage, n’a plus les moyens de s’enivrer dans les volutes du hachisch.
Face à la rue, le gouvernement a rétabli dès le lendemain l’accès aux réseaux sociaux. Mais malgré le couvre-feu, la colère ne retombe pas.
Faire émerger une nouvelle classe politique
Le Premier ministre a démissionné et, après deux jours d’émeutes au cours desquelles le Parlement et le domicile du chef du gouvernement ont été incendiés, l’armée a repris avant-hier le contrôle de Katmandou.
Le dialogue a été rouvert. Dès mercredi, les premières tractations entre l’armée et la jeunesse ont permis de dégager un nom : celui de l’ancienne présidente de la Cour suprême, Sushila Karki, réputée pour son intransigeance envers la corruption. Mais elle ne fait pas l’unanimité.
Si les jeunes Népalais ont réussi à changer rapidement la donne, faire émerger une nouvelle classe politique demeure un défi majeur. Détail intéressant : un vote a été organisé sur la plateforme Discord pour désigner celle qui aspire à prendre les rênes du Népal. Ce site, sorte de salon numérique où les contenus vont du dialogue en direct au streaming de jeux vidéo, illustre l’acquis fragile de cette révolution, où des influenceurs rejettent déjà la médiation des généraux.
Le plus dur reste à faire
Les révolutionnaires héritent d'un vide politique complet. Le Népal est instable, il a longtemps été gouverné par des coalitions fragiles entre les principaux partis, dont des maoïstes et des communistes.
Et si le calme est aujourd'hui revenu à Katmandou, le chaos a permis à plus de 12.000 prisonniers de s'évader. Et puis, il faut organiser rapidement des élections, alors que l'incertitude politique fait déjà craindre que les idéaux révolutionnaires soient mis en péril par des querelles intestines.