
Le Maroc a également mis en lumière son engagement actif, structurant et solidaire en faveur du renforcement du cadre mondial de sûreté et de sécurité nucléaires. Cette démarche s’inscrit dans une volonté constante de contribuer à l’édification d’un ordre international fondé sur la responsabilité partagée, la transparence, et le strict respect des normes établies par l’AIEA.
Un contexte mondial incertain, un engagement national inébranlable
Dans son allocution, le Représentant permanent du Maroc a tout d’abord salué l’élection de Monsieur Peter Burian, Ambassadeur de la République slovaque, à la présidence de la 69e session de la Conférence générale de l’AIEA. Il a ensuite souligné l’importance particulière de cette édition, convoquée dans un contexte international tendu, marqué par l’aggravation des crises géopolitiques, une incertitude croissante quant à l’avenir de la sécurité mondiale, ainsi qu’une pression sans précédent sur les ressources énergétiques.
Cette conjoncture délicate s’accompagne d’un regain d’intérêt pour les technologies nucléaires à des fins pacifiques, désormais perçues comme des leviers stratégiques pour relever les défis énergétiques, environnementaux et sanitaires à l’échelle planétaire.
Face à cette dynamique, le Maroc réaffirme avec détermination son appel en faveur d’un renouvellement du consensus international, fondé sur un usage exclusivement pacifique, sûr et sécurisé de l’énergie nucléaire. Cet engagement repose sur le respect rigoureux des instruments internationaux de non-prolifération, ainsi que sur l’application scrupuleuse des normes et standards définis par l’AIEA, véritables piliers d’un développement nucléaire responsable, transparent et solidaire.
Commémoration de deux instruments fondamentaux
du régime international de sécurité nucléaire
du régime international de sécurité nucléaire
L’année 2025 marque une étape significative dans la consolidation du cadre juridique international en matière de sécurité nucléaire, avec la célébration du 20e anniversaire de deux instruments majeurs : l’Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires (CPPNM) et la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire (ICSANT). Ces deux textes fondateurs, adoptés en 2005 sous présidence marocaine à New York, ont considérablement renforcé les mécanismes de prévention et de réponse face aux menaces liées au terrorisme nucléaire.
À cette occasion, et en partenariat étroit avec les dépositaires de ces conventions, à savoir le Secrétaire général des Nations Unies et le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le Royaume du Maroc organise un événement parallèle d’envergure. Cette rencontre de haut niveau, à laquelle prendra part le Directeur du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, illustre l’importance croissante d’une approche intégrée liant sécurité nucléaire et lutte antiterroriste.
Cette initiative vise à rappeler le contexte historique et les enjeux stratégiques qui ont conduit à l’adoption de ces instruments, à réaffirmer leur pertinence dans un environnement sécuritaire en constante évolution, et à promouvoir leur universalisation ainsi qu’une mise en œuvre effective et rigoureuse par l’ensemble des États membres. Elle s’inscrit pleinement dans l’ambition du Maroc de contribuer à un régime international de sécurité nucléaire plus robuste, cohérent et solidaire.
Un acteur régional majeur au service
de la sûreté et de la sécurité nucléaires
de la sûreté et de la sécurité nucléaires
Fidèle à son engagement en faveur d’un cadre international rigoureux de sûreté et de sécurité nucléaires, le Royaume du Maroc a accueilli, de manière volontaire, deux missions d’évaluation de haut niveau conduites par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La mission EPREV (Emergency Preparedness Review), chargée d’évaluer la préparation nationale aux situations d’urgence nucléaire et radiologique, a salué la solidité du dispositif mis en place par le Maroc, mettant en avant plusieurs pratiques exemplaires allant au-delà des standards Internationaux. De son côté, la mission IRRS (Integrated Regulatory Review Service), consacrée à l’analyse du système réglementaire, a souligné la cohérence, la modernité et l’efficacité du nouveau cadre législatif et réglementaire récemment instauré.
Sur le plan continental, le Maroc s’impose comme un acteur central dans le renforcement des capacités réglementaires en Afrique. À travers l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), le Royaume accompagne activement la montée en compétences des autorités de régulation africaines, en particulier grâce à l’École africaine des régulateurs en radioprotection.
Au cours des douze derniers mois, plus de vingt missions techniques, ateliers de formation, stages pratiques et visites scientifiques ont été organisés ou accueillis à Rabat. Ces activités ont contribué à ancrer une véritable culture régionale de la sûreté, fondée sur la coopération entre pairs, le partage de savoir-faire et l’excellence opérationnelle.
Le Centre nucléaire : catalyseur du rayonnement
scientifique et technique du Maroc en Afrique
scientifique et technique du Maroc en Afrique
Reconnu par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme le premier Centre d’appui et de ressources (ICERR) en Afrique dédié à l’éducation et à la formation pratiques, le Centre nucléaire du Maroc s’affirme comme un acteur stratégique du développement des compétences scientifiques à l’échelle continentale.
Entre 2024 et 2025, le Centre a accueilli 14 boursiers de l’AIEA, encadré 2 doctorants dans le cadre de programmes « sandwich PhD », organisé 9 visites scientifiques et formé 48 étudiants en master grâce à un partenariat structurant avec l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI). Ce dispositif a ainsi permis à 73 jeunes scientifiques africains de bénéficier d’un accompagnement académique et technique de haut niveau.
Parallèlement, le Centre a organisé 5 événements régionaux de l’AIEA, rassemblant 123 participants, dont 70 issus de pays africains, contribuant ainsi à la diffusion d’une culture scientifique partagée et à la création de synergies régionales durables.
Son engagement actif au sein des programmes de coopération technique AIEA/AFRA a été unanimement salué lors de la 36ᵉ réunion du Groupe de travail technique (TWG), tenue au Botswana. En reconnaissance de son leadership et de son rôle moteur, le Maroc s’est vu confier l’organisation de la 37ᵉ réunion du groupe en 2026, ainsi que la présidence de l’AFRA pour la période 2026–2027.
Un soutien structurant aux initiatives du Directeur général de l’AIEA
Le Maroc réaffirme son soutien indéfectible aux initiatives stratégiques lancées par le Directeur général de l’AIEA au cours des cinq dernières années, notamment les programmes Rays of Hope, ZODIAC, NUTEC Plastics et Atoms4Food, qui répondent aux défis cruciaux en matière de santé, d’environnement, de sécurité alimentaire et de développement durable.
Dans le cadre du programme Rays of Hope, l’Institut national d’oncologie du Maroc, désigné comme Centre d’ancrage, accueille déjà des professionnels africains pour des formations spécialisées et offre une assistance technique via des ateliers régionaux. Il demeure également prêt à mobiliser ses experts pour des missions d’appui technique sur demande.
Concernant l’initiative ZODIAC, lancée sous la présidence marocaine lors de la 64ᵉ Conférence générale de l’AIEA, le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), reconnu comme Centre collaborateur, a organisé en novembre dernier la première réunion régionale africaine consacrée à sa mise en œuvre. Cet événement, auquel ont participé 31 États africains, a permis d’établir une feuille de route commune destinée à renforcer la coordination entre les laboratoires ZODIAC du continent.
Fort de ces avancées significatives, la délégation marocaine a proposé l’organisation, en 2026, d’une réunion de haut niveau visant à dresser un bilan global de ces initiatives, avec pour ambition de définir des axes d’action collective, d’identifier des mécanismes innovants de financement et de consolider les partenariats stratégiques.
Perspectives et défis futurs
Dans un environnement mondial en constante évolution, marqué par l’accélération des innovations technologiques et la persistance de tensions géopolitiques, le Royaume du Maroc reste pleinement conscient des défis majeurs qui s’annoncent dans le domaine nucléaire. Fort de son engagement historique, le Maroc entend consolider sa position d’acteur crédible et responsable en œuvrant au renforcement d’un cadre international fondé sur la transparence, la confiance mutuelle et une coopération multilatérale efficace.
À l’échelle nationale comme continentale, plusieurs défis stratégiques se dessinent. Il s’agit en premier lieu de garantir la sécurisation pérenne des infrastructures nucléaires dans un contexte marqué par la montée des menaces hybrides. Parallèlement, le renforcement continu des capacités humaines demeure une priorité, notamment à travers la formation spécialisée, la recherche appliquée et la mobilisation d’expertises de haut niveau.
Le Maroc accorde également une attention particulière à l’intégration maîtrisée des technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, les capteurs intelligents et la cybersécurité nucléaire, dans les systèmes de contrôle, de surveillance et de gestion des installations. Enfin, la gestion responsable, sûre et éthique des déchets radioactifs constitue un chantier essentiel à consolider, conformément aux meilleures pratiques internationales.
Ainsi, le Royaume s’engage à anticiper ces mutations tout en restant fidèle aux principes fondamentaux qui guident son action : paix, sécurité, solidarité régionale et développement durable.
Conclusion : une vision claire portée par une solidarité active
Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Royaume du Maroc réaffirme son engagement ferme en faveur d’une coopération Sud-Sud dynamique, d’une solidarité africaine renforcée et d’un multilatéralisme efficace, au service d’un avenir commun plus sûr, plus juste et durable.
Fidèle à la devise de l’AIEA, « Des atomes pour la paix et le développement », le Maroc réitère sa détermination à mettre son expertise, ses infrastructures et son expérience au service de ses partenaires, en particulier des pays africains. Il s’engage ainsi à promouvoir l’usage pacifique de la science et des technologies nucléaires comme levier essentiel pour un développement durable, une sécurité renforcée et une prospérité partagée.