Ce jeudi 11 septembre, le Conseil de gouvernement a adopté un projet de décret, présenté par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, et visant à élargir les prérogatives de la police de l’environnement et à renforcer son organisation. Ce texte étend les missions de cet organisme en y intégrant la surveillance, l’inspection, la recherche, l’enquête et la constatation des infractions prévues par la loi relative au Littoral. Une disposition qui tombe à pic, au regard de la campagne de libération de la façade maritime menée par les pouvoirs publics ces derniers mois, et des multiples incivilités constatées sur nos plages cet été.
Ce nouveau décret permettra d’assouplir les conditions de nomination au sein de la police de l’environnement, de porter ses effectifs à 80 inspecteurs d’ici 2026, contre 48 actuellement, et de doter ces derniers d’un uniforme réglementaire pour l’exercice de leurs fonctions.
Avec près de 1.200 opérations menées chaque année, l’impact de la police de l’environnement, composée aujourd’hui de 13 inspecteurs au niveau central et de 35 répartis dans les régions du Royaume, ne s’est pas réellement fait sentir sur le terrain. Et pour cause : ces effectifs demeurent insuffisants vu l’ampleur de la tâche qui leur incombe. Car, outre la surveillance des décharges publiques, du traitement des déchets industriels et médicaux ou encore de l’usage de l’eau, ces agents doivent contrôler et sanctionner les citoyens qui jettent des détritus sur la voie publique, dégradent l’environnement, déversent des substances toxiques dans la nature ou utilisent des véhicules qui ne respectent pas les normes environnementales.
Mais même avec les 80 inspecteurs prévus par la réforme, les mentalités ne changeront pas facilement, tant ces pratiques se sont banalisées et sont profondément ancrées dans la société marocaine. À moins de placer un policier de l’environnement derrière chaque citoyen, cette problématique ne saurait être résolue sans une approche plus globale. Cela commence à l’école, se poursuit à travers des campagnes de communication et de sensibilisation auprès du grand public, mais repose surtout sur la prise de conscience que chacun, dans son quartier ou dans les lieux publics qu’il fréquente, est le premier exposé aux conséquences de ces comportements nuisibles. Les citoyens doivent ainsi devenir les premiers “policiers de l’environnement”, en refusant de banaliser ces incivilités.