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Interview avec Ali Bourni : « La participation des MRE aux législatives françaises doit être renforcée »


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 23 Septembre 2025

Ali Bourni, jeune marocain résidant en France et membre du Parlement des Jeunes, milite pour une meilleure intégration des Franco-Marocains. Il souligne l'importance de leur participation politique, notamment aux élections législatives françaises. Entretien.



  • Vous êtes un Marocain résidant en France et vous êtes membre actif du Parlement des Jeunes mais aussi co-organisateur de projets sportifs dans l’Hexagone. Quels sont les moments ou les rencontres clés qui ont le plus marqué votre parcours professionnel et politique ?

J'ai eu la chance de croiser des personnes qui m'ont profondément inspiré, que ce soit dans le milieu associatif ou politique. L'une des étapes clés a été mon entrée au Parlement des Jeunes, car cela m'a permis de travailler sur des sujets concrets qui concernent directement ma génération. Sur le plan associatif, l'organisation de projets sportifs a été tout aussi déterminante, car elle m'a montré la puissance du sport comme outil d'inclusion et de cohésion sociale. Mais ce sont surtout les rencontres avec des jeunes engagés, souvent venus de milieux très différents, qui m'ont convaincu que nous avons une vraie force collective si nous parvenons à nous organiser et à faire entendre nos voix.
 
  • Quel regard portez-vous sur les jeunes franco-marocains et leur rôle potentiel en tant que pont entre la France et le Maroc ?

Les jeunes franco-marocains occupent une place unique : ils portent en eux une double culture, une double richesse. Ils peuvent être de véritables passerelles entre la France et le Maroc, non seulement sur le plan culturel, mais aussi économique, associatif et politique. Ils connaissent les codes des deux sociétés, ce qui leur permet d'apporter des solutions innovantes aux défis communs. Je crois fermement que les Franco-Marocains sont appelés à jouer un rôle croissant dans le rapprochement des deux pays, notamment dans des domaines comme l'entrepreneuriat, l'éducation ou encore l'environnement.
 
  • Vous êtes également connu pour votre engagement pour le dialogue interreligieux et la cohésion sociale. Comment ces valeurs sont-elles reflétées dans les discussions et les projets au sein du Parlement des Jeunes ?

Au Parlement des Jeunes, nous avons à cœur de dépasser les différences pour construire des projets inclusifs. Le dialogue interreligieux y trouve naturellement sa place, car il s'agit avant tout d'apprendre à se respecter mutuellement et à bâtir un espace commun. Ces valeurs se traduisent par des débats ouverts, où toutes les opinions sont écoutées, mais aussi par des initiatives qui visent à renforcer la fraternité entre jeunes de différentes origines et croyances. La cohésion sociale n'est pas un concept abstrait pour nous, c'est une pratique quotidienne.
 
  • Comment, d'un point de vue politique et associatif, pensez-vous pouvoir renforcer les liens entre la France et le Maroc ?

Je crois qu'il faut multiplier les espaces de coopération. D'un côté, sur le plan associatif, en développant davantage de programmes d'échanges entre jeunes des deux pays, autour du sport, de la culture et de l'innovation sociale. De l'autre, sur le plan politique, en plaidant pour une meilleure représentativité des Marocains résidant en France et en valorisant leur rôle comme acteurs, à part entière, du développement bilatéral. Les liens entre la France et le Maroc sont historiques, mais ils doivent être nourris par des initiatives nouvelles, portées par la jeunesse.
 
  • La question de la participation des MRE aux élections législatives françaises revient régulièrement. En tant que jeune leader politique d'origine marocaine en France, comment percevez-vous cette dynamique ?

La participation des Franco-Marocains aux élections législatives françaises traduit une réalité importante : la diaspora marocaine est pleinement intégrée dans la vie démocratique de la société française. Beaucoup de Marocains installés en France ont acquis la nationalité française et exercent donc leur droit de vote, parfois même leur droit à être élus. Cette évolution est positive, car elle montre que les Franco-Marocains ne sont plus seulement perçus comme une communauté d'origine étrangère, mais comme des citoyens à part entière, capables de contribuer aux choix politiques nationaux. Cependant, la dynamique reste perfectible. Les taux de participation aux élections, notamment législatives, sont encore faibles parmi une partie de la jeunesse d'origine marocaine. Cela s'explique par plusieurs facteurs : un sentiment de distance vis-à-vis des institutions, un manque de pédagogie citoyenne et parfois un désintérêt nourri par la perception que « la politique ne change rien ». Je crois que cette participation doit être encouragée à deux niveaux. D’abord par l'éducation citoyenne dès le plus jeune âge, pour montrer que voter est un acte concret qui influe sur la vie quotidienne. Et puis par une meilleure représentation. Il est essentiel que des élus issus de la diversité, dont de nombreux Franco-Marocains, puissent porter la voix de tous les citoyens et incarner une société française plurielle.
En résumé, la participation des MRE aux législatives françaises est une dynamique en marche, mais qui doit être renforcée. C'est à travers cette implication que les Franco-Marocains pourront jouer pleinement leur rôle de citoyens français engagés, tout en restant un pont naturel entre la France et le Maroc.

Portrait : Ali Bourni, la face cachée du pouvoir

Ali Bourni incarne la nouvelle génération de talents franco-marocains qui s’imposent dans les hautes sphères politiques et administratives françaises. Formé aux meilleures écoles comme Sciences Po et l’Institut National des Etudes Territoriales (INET), il a su bâtir un parcours qui le positionne aujourd'hui comme un acteur clé du milieu associatif et politique de la France. 

Originaire du Souss, né et ayant grandi en France, Ali Bourni est la famille de Mustapha Baitas, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement. Ali a gravi les échelons grâce à une formation solide et un engagement constant. Après avoir travaillé trois ans au ministère de l’Intérieur de 2018 à 2021, notamment à la Direction de la police aux frontières, cet expert des questions de sécurité a décidé de s’engager pleinement en politique. Il devient un conseiller influent dans les cercles politiques . 

Il est aussi un fervent promoteur du dialogue interreligieux et de la cohésion sociale, utilisant le sport comme levier d'inclusion. Ses actions lui ont valu de nombreuses distinctions, comme la Médaille de l'Assemblée nationale , du Sénat, en 2022 et  de la Médaille de la jeunesse, des sports et de l'engagement association décerné en 2024  par le Ministre Jacques Toubon  .Son ascension ne se limite pas à une réussite individuelle. Elle est aussi un pont vivant entre la France et le Maroc. Ali Bourni incarne cette diaspora qui s’engage pleinement dans la vie publique française tout en restant attachée à ses racines, œuvrant pour une coopération bilatérale renforcée et pour la reconnaissance du rôle majeur des Franco-Marocains.







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