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International

ZLECAF et monde en mutation : Libérer le potentiel du continent


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 15 Mai 2023



C’est un document qui devrait encourager les dirigeants africains dans la mise en place du plus grand marché au monde. Vous l’aurez deviné, il s’agit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). C’est le fonds monétaire international (FMI) qui vient de publier un nouveau rapport sur ce projet continental, et ceci après que l'initiative de commerce guidé (GTI) a été lancée à Accra, au Ghana en octobre 2022.
 
Intitulé « Trade Integration in Africa : unleashing the continent’s potential in a Changing World », ce rapport vient confirmer, une fois de plus, l’impérieuse nécessité que la ZLECAF pour l’Afrique est une réalité d’aujourd’hui afin qu’elle puisse jouer son rôle d’acteur dans les échanges mondiaux. En même temps, soutiennent les rédacteurs, les échanges commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde enregistreraient une hausse de 15%. Le PIB réel médian par habitant devrait ainsi augmenter de 10,6%, ce qui pourrait aider à sortir entre 30 et 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté.
 
Dans cette nouvelle publication, le FMI souligne que la mise en place de cet espace pourrait favoriser une hausse de 53% des échanges commerciaux intra-africains. Ce qui fait de la ZLECAF une source de motivation supplémentaire pour les opérateurs commerciaux africains. Selon les experts de l‘institution de Breton Woods, une réduction de 90% des droits de douane sur les biens et les services échangés entre les pays du continent et une diminution de 50% des barrières non tarifaires, devraient permettre une hausse de 15% des échanges commerciaux intra-africains, avec à la clé une hausse de 1,25% du PIB réel médian par habitant.
 
Ils soulignent, en outre, que si la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires s'accompagne d'une amélioration notable de l’environnement commercial, comme le développement des infrastructures de transport et de télécommunications, la facilitation de l'accès au financement et le renforcement de la sécurité intérieure, les gains pour les pays africains seraient nettement plus élevés.
 
Flux des échanges commerciaux
 
On lit également, dans ce rapport, qu’une plus forte intégration des pays africains dans les chaînes de valeur régionales et mondiales ouvrirait d’autre part la voie à un développement plus important du secteur des industries manufacturières sur le continent en permettant aux entreprises de se spécialiser, de se procurer des intrants moins chers et de bénéficier de transferts de connaissances. Elle pourrait également permettre aux pays pauvres de surmonter les contraintes liées à la demande, qui pèsent sur le développement du processus industriel à forte valeur ajoutée.
 
Sur un autre plan, le FMI indique que la mise en place de la ZLECAF pourrait renforcer la résilience des pays africains aux chocs liés aux tensions géopolitiques en diversifiant leurs destinations d'exportation, leurs sources d'importation et leurs modèles d'intégration dans les chaînes de valeurs transfrontalières. Cela aiderait notamment les pays africains à réduire l'impact des perturbations sur des marchés et des produits spécifiques et à renforcer la sécurité alimentaire, notamment en améliorant la disponibilité et l'abordabilité des approvisionnements alimentaires.  
 
Produits vulnérables
 
Abordant l’intégration commerciale plus poussée à l’échelle continentale, le FMI estime que cela peut être, par ailleurs, un important élément d’une stratégie d’adaptation au changement climatique. En facilitant la circulation transfrontalière des marchandises, la ZLECAF pourrait en effet aider les pays du continent à diversifier leurs sources d'approvisionnement en produits vulnérables au dérèglement climatique. Elle pourrait également réduire la dépendance excessive de certains pays à des secteurs qui risquent de plus en plus d'être affectés par les catastrophes naturelles liées au changement climatique.
 
Déjà le chemin se balise à travers les huit pays participant à l'ITG que sont le Cameroun, l'Égypte, le Ghana, le Kenya, Maurice, le Rwanda, la Tanzanie et la Tunisie. Ils représentent les cinq régions d'Afrique. Les produits prévus pour le commerce dans le cadre de cette initiative comprennent, entre autres, les carreaux de céramique, les accumulateurs, le thé, le café, les produits carnés transformés, l'amidon de maïs, le sucre, les pâtes, le sirop de glucose, les fruits secs et la fibre de sisal.
 
Afin de saisir l'ensemble des opportunités offertes par la mise en œuvre de la ZLECAF, le FMI soutient qu’il est impératif de créer un cadre robuste sur le plan macroéconomique et de moderniser le dispositif de protection sociale en vue de soutenir les populations les plus vulnérables pendant la phase de transition. C’est dire que la ZLECAF, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2021, promet sur tous les plans, puisqu’elle a créé la plus grande zone de libre-échange au monde par le nombre de pays participants.
 
Et ce n’est pas tout car elle consolide un marché d'environ 1,3 milliard de dollars dans 54 pays membres de l'UA, dont le PIB combiné s'élève à 3,4 billions de dollars. En outre, il pourrait potentiellement sortir 30 millions d'Africains de la pauvreté et augmenter les revenus du continent de 470 milliards de dollars. 
 
 
Wolondouka SIDIBE

Bon à savoir

Le Maroc a été précurseur dans la mise en relief de l’importance d’une plus grande coopération Sud-Sud à l’échelle du continent. Dans cette optique, il a ainsi consolidé progressivement son positionnement dans le continent, à travers le renforcement et la diversification des échanges commerciaux et la conclusion d’une multitude d’accords de coopération dans différents domaines (éducation, santé, formation, infrastructure, agriculture…). Conformément à l’Agenda 2063, la ZLECAF représente une étape majeure dans l’achèvement réel de l'intégration économique de l’Afrique.

Le Maroc, qui a fait du développement socio-économique de l’Afrique l’une de ses priorités, était parmi les premiers pays signataires de cet accord. Pour anticiper les conséquences économiques de l’adhésion du Maroc à la ZLECAF, la Direction des Etudes et des Prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances du Maroc et l’Agence Française du Développement (AFD) en collaboration avec l’IFPRI, ont entrepris une étude des impacts économiques de cette adhésion à l’aide du modèle MIRAGRODEP.








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