
Dr Anwar CHERKAOUI, avec le concours du Pr Abdellah El MAGHRAOUI, président de la Société Marocaine de Rhumatologie (SMR)
Sédentarité, alimentation pauvre en calcium, faible exposition au soleil : autant de facteurs qui affaiblissent les os.
Il voulait simplement faire ses ablutions avant la prière du Maghreb.
Un geste quotidien, banal, presque sacré.
Mais ce soir-là, le sol était humide, les carreaux trop lisses.
En relevant sa jambe pour laver ses pieds, l’homme de 68 ans glisse.
Le bruit sec qui suit est celui d’un os qui cède : fracture du col du fémur.
Le verdict tombe à l’hôpital : une ostéoporose avancée, jamais dépistée.
Un mal invisible, mais bien réel.
Une maladie silencieuse, un fardeau national
Chaque année, des milliers de Marocains — surtout des femmes après la ménopause, mais aussi de nombreux hommes — voient leur vie bouleversée par une fracture due à une ostéoporose passée inaperçue.
Selon la Société Marocaine de Rhumatologie, près d’une femme sur trois après 50 ans souffre d’ostéoporose, contre un homme sur dix.
Les chiffres sont alarmants : 43 % des femmes ménopausées et 12 % des hommes présentent une densité osseuse faible.
Les fractures vertébrales touchent près d’un quart des femmes, et une fracture de hanche peut être synonyme de perte d’autonomie, voire de décès.
- Le Maroc vieillit, et ses os aussi
L’espérance de vie est passée de 47 ans en 1960 à 77 ans aujourd’hui.
Un succès démographique… mais un défi sanitaire.
D’ici 2050, un Marocain sur cinq aura plus de 60 ans.
Et sans prévention, le nombre de fractures ostéoporotiques pourrait doubler.
Sédentarité, alimentation pauvre en calcium, faible exposition au soleil : autant de facteurs qui affaiblissent les os.
Les études marocaines révèlent que plus de 85 % des femmes et 90 % des hommes présentent une carence en vitamine D — paradoxe dans un pays baigné de soleil.
- La fracture : une blessure qui dépasse l’os
Derrière chaque fracture, il y a une histoire de douleur, mais aussi de dépendance.
Un père cloué au lit, une mère qui perd son autonomie, une famille qui s’organise autour d’un fauteuil roulant.
L’ostéoporose n’est pas qu’une question médicale — c’est une question sociale et humaine.
Elle touche à la dignité : celle de rester debout, libre de ses mouvements.
- Le dépistage, premier geste de prévention
Le diagnostic de référence reste la densitométrie osseuse (DXA), un examen indolore, rapide et fiable.
Mais au Maroc, seuls une trentaine d’appareils sont disponibles, concentrés entre Rabat et Casablanca.
Les spécialistes plaident pour une démocratisation du dépistage, au même titre qu’un contrôle du diabète ou de la tension.
La SMR recommande un examen à partir de 65 ans chez la femme, 70 ans chez l’homme, et plus tôt en cas de facteurs de risque.
- Soigner, mais surtout prévenir
Les traitements modernes — bisphosphonates, dénosumab, hormones ou thérapies ostéoformatrices — ont fait leurs preuves.
Mais le vrai traitement commence dans l’assiette et dans le mouvement :
Marcher chaque jour.
Monter les escaliers.
Manger du calcium naturel : lait, sardines, amandes, légumes verts.
Et prendre le soleil, sans excès, chaque matin.
Ces gestes simples peuvent réduire de moitié le risque de fracture.
- Le corps comme dépôt, la prière comme baromètre
Dans une société où le spirituel guide le quotidien, l’ostéoporose nous rappelle une vérité : le corps est une responsabilité.
La prière, avec ses gestes précis, est souvent le premier test d’équilibre et de souplesse.
Quand un fidèle peine à s’agenouir ou à se relever, c’est parfois le signe que l’os, lui aussi, faiblit.
- Prévenir pour mieux vivre, et mieux prier
À l’occasion de cette Journée mondiale de l’ostéoporose, les rhumatologues marocains lancent un appel : bouger, dépister, nourrir ses os.
Car chaque fracture évitée, c’est une vie préservée.
C’est la possibilité de continuer à marcher, à prier, à vivre debout — avec dignité, autonomie et gratitude.
Il voulait simplement faire ses ablutions avant la prière du Maghreb.
Un geste quotidien, banal, presque sacré.
Mais ce soir-là, le sol était humide, les carreaux trop lisses.
En relevant sa jambe pour laver ses pieds, l’homme de 68 ans glisse.
Le bruit sec qui suit est celui d’un os qui cède : fracture du col du fémur.
Le verdict tombe à l’hôpital : une ostéoporose avancée, jamais dépistée.
Un mal invisible, mais bien réel.
Une maladie silencieuse, un fardeau national
Chaque année, des milliers de Marocains — surtout des femmes après la ménopause, mais aussi de nombreux hommes — voient leur vie bouleversée par une fracture due à une ostéoporose passée inaperçue.
Selon la Société Marocaine de Rhumatologie, près d’une femme sur trois après 50 ans souffre d’ostéoporose, contre un homme sur dix.
Les chiffres sont alarmants : 43 % des femmes ménopausées et 12 % des hommes présentent une densité osseuse faible.
Les fractures vertébrales touchent près d’un quart des femmes, et une fracture de hanche peut être synonyme de perte d’autonomie, voire de décès.
- Le Maroc vieillit, et ses os aussi
L’espérance de vie est passée de 47 ans en 1960 à 77 ans aujourd’hui.
Un succès démographique… mais un défi sanitaire.
D’ici 2050, un Marocain sur cinq aura plus de 60 ans.
Et sans prévention, le nombre de fractures ostéoporotiques pourrait doubler.
Sédentarité, alimentation pauvre en calcium, faible exposition au soleil : autant de facteurs qui affaiblissent les os.
Les études marocaines révèlent que plus de 85 % des femmes et 90 % des hommes présentent une carence en vitamine D — paradoxe dans un pays baigné de soleil.
- La fracture : une blessure qui dépasse l’os
Derrière chaque fracture, il y a une histoire de douleur, mais aussi de dépendance.
Un père cloué au lit, une mère qui perd son autonomie, une famille qui s’organise autour d’un fauteuil roulant.
L’ostéoporose n’est pas qu’une question médicale — c’est une question sociale et humaine.
Elle touche à la dignité : celle de rester debout, libre de ses mouvements.
- Le dépistage, premier geste de prévention
Le diagnostic de référence reste la densitométrie osseuse (DXA), un examen indolore, rapide et fiable.
Mais au Maroc, seuls une trentaine d’appareils sont disponibles, concentrés entre Rabat et Casablanca.
Les spécialistes plaident pour une démocratisation du dépistage, au même titre qu’un contrôle du diabète ou de la tension.
La SMR recommande un examen à partir de 65 ans chez la femme, 70 ans chez l’homme, et plus tôt en cas de facteurs de risque.
- Soigner, mais surtout prévenir
Les traitements modernes — bisphosphonates, dénosumab, hormones ou thérapies ostéoformatrices — ont fait leurs preuves.
Mais le vrai traitement commence dans l’assiette et dans le mouvement :
Marcher chaque jour.
Monter les escaliers.
Manger du calcium naturel : lait, sardines, amandes, légumes verts.
Et prendre le soleil, sans excès, chaque matin.
Ces gestes simples peuvent réduire de moitié le risque de fracture.
- Le corps comme dépôt, la prière comme baromètre
Dans une société où le spirituel guide le quotidien, l’ostéoporose nous rappelle une vérité : le corps est une responsabilité.
La prière, avec ses gestes précis, est souvent le premier test d’équilibre et de souplesse.
Quand un fidèle peine à s’agenouir ou à se relever, c’est parfois le signe que l’os, lui aussi, faiblit.
- Prévenir pour mieux vivre, et mieux prier
À l’occasion de cette Journée mondiale de l’ostéoporose, les rhumatologues marocains lancent un appel : bouger, dépister, nourrir ses os.
Car chaque fracture évitée, c’est une vie préservée.
C’est la possibilité de continuer à marcher, à prier, à vivre debout — avec dignité, autonomie et gratitude.