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UNICEF : Les mineurs marocains et algériens sont les plus exploités en France


Rédigé par Rime TAYBOUTA Mardi 5 Août 2025

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains, l’UNICEF affirme que la majorité des mineurs victimes d’exploitation criminelle en France sont des « mineurs non accompagnés ». Détails.



Le rapport récent publié par l’UNICEF France, intitulé « Victimes avant tout… Protéger les enfants de l’exploitation criminelle », indique que plus de 80 % d’entre ces mineurs non accompagnés sont originaires de pays africains, principalement l’Algérie et le Maroc, tandis que le reste provient de pays d’Europe de l’Est et du Sud.

Le même document souligne que les garçons représentent environ 89 % des enfants victimes d’exploitation criminelle. Il précise que ces chiffres sont basés sur les mineurs identifiés et pris en charge par des associations spécialisées, et qu’ils ne tiennent pas compte d’autres catégories de mineurs, notamment ceux vivant dans des situations précaires dans certains quartiers, susceptibles d’être exploités pour commettre divers délits comme des cambriolages, la prostitution ou le trafic de drogues, sans être légalement reconnus comme victimes de traite des êtres humains. Le rapport ajoute que « la question des mineurs impliqués dans des conflits avec la loi est devenue un sujet central dans les débats politiques et médiatiques en France, marqués par une multiplication des lois et un durcissement du discours sécuritaire… Toutefois, cette approche néglige une réalité largement marginalisée : derrière certains comportements criminels se cache une exploitation invisible d’enfants soumis à l’emprise de trafiquants opérant dans une impunité totale ».

Mineurs en ligne de mire

Selon les données de l’organisme gouvernemental français de lutte contre la prostitution et la traite des êtres humains, deux tiers des victimes d’actes criminels en 2022 étaient des mineurs. Le rapport note que « ces mineurs, qu’ils soient français ou étrangers, partagent des origines sociales fragiles marquées par la pauvreté, l’isolement et la rupture scolaire ».

Il a poursuivi en affirmant que « leur jeune âge, leur vulnérabilité sociale et l’absence d’alternatives claires font d’eux des cibles idéales pour l’exploitation. Ils sont recrutés via les réseaux sociaux, dans la rue, aux frontières, voire au sein même de leur famille, en échange de promesses de logement, d’argent ou sous la menace », soulignant que ces enfants mineurs sont exploités pour le transport de drogues, les vols, la contrebande ou des actes de violence. 

Beaucoup d’entre eux subissent plusieurs formes d’exploitation à la fois, comme l’exploitation sexuelle, le travail forcé et l’implication dans des activités criminelles.

Le document précise également que « la faiblesse des mécanismes d’identification et d’orientation des victimes de la traite des êtres humains en France empêche de prendre la mesure réelle du phénomène, les données actuellement disponibles sont bien inférieures à la réalité », ajoutant qu’« en 2022, seules 352 victimes – adultes et enfants confondus – ont été identifiées par les associations spécialisées, un chiffre qui a chuté à 236 en 2023 ».

Le rapport de l’organisme onusien explique que « les enfants sont souvent perçus comme des délinquants plutôt que comme des victimes : ils sont placés en détention, poursuivis en justice, voire emprisonnés, sans qu’aucune solution durable ne leur soit proposée après leur libération ». Il insiste sur le fait que la France est tenue de respecter la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention de Varsovie et le Protocole de Palerme, qui exigent tous d’empêcher de telles situations, de protéger les enfants et de punir les véritables responsables de leur exploitation.

Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France, a déclaré que « ce rapport appelle les autorités à agir sans délai, en élaborant une stratégie de lutte contre l’exploitation criminelle des mineurs qui soit en cohérence avec les politiques de protection de l’enfance et les plans existants de lutte contre la traite des êtres humains ».

Hazan a insisté sur le fait que « cette stratégie doit reposer sur trois axes fondamentaux : la prévention, l’identification des victimes et leur protection ».







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