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Culture

Télévision : Le Ramadan et ses lueurs


Rédigé par La rédaction le Dimanche 17 Avril 2022



Hind Benjbara dans « Lmektoub » sur 2M.
Hind Benjbara dans « Lmektoub » sur 2M.
Après plus de dix jours de diffusion, sommes-nous en mesure de noter telle ou telle production ? Serons-nous assez subjectifs pour départager les créations qui s’offrent à nous ? L’exercice qui ne paraît pas simple vaut l’aventure. Bien évidemment, nous ne nous concentrons que sur ce qui s’apparente à la dramatique, loin des cris et des non-scénarios qui jonchent l’espace post-ftour immédiat. Mais à cela, nous sommes fâcheusement habitués.

Les deux chaînes nationales s’y collent avec une honte assumée, un désarroi que la recette publicitaire console et conforte. La tartuferie a, de par ce constat, de beaux jours devant elle. Et avec cela, on affiche joyeusement des taux d’audience tirant vers le bas l’intelligence collective. Mais nous nous éparpillons entre le lard et le cochon.

Quand sonne la fin de la récréation puérile, les choses relativement sérieuses pointent du nez. Nous enterrons l’avant vingt-heures du jour -la bêtise qui a la peau dure ne lâchant pas prise, donne rendez-vous pour le lendemain- et commençons à changer d’air, à jouir d’un peu plus de respect. La case feuilletons prend ses quartiers, invitant à l’intrigue, à l’écriture cogitée, au labeur, au jeu réfléchi et construit. Et c’est la deuxième chaîne qui, pour l’instant, jouit d’un sérieux engouement. A raison, cette fois-ci.

Boutazout, Zaïmi, Naji, Benjbara « Lmektoub » joue le leader et par le thème et par le casting. Mais également par l’interprétation des grands rôles, par l’image, par les décors et par les costumes. Ajouter à cela le lourd poids que porte avec professionnalisme Fatine El Youssoufi (scénario), la rigueur du réalisateur Alae Akaâboune, et c’est une entreprise qui gagne.

Epoustouflante Dounia Boutazout dans le rôle de la chikha, très juste Amine Naji en homme d’affaires, bouleversante de sincérité Hind Benjbara, classieuse Meryem Zaïmi en matriarche, convaincante et assagie (enfin !) Soukaïna Darabil, brave et fluide Rafik Boubker… Sur Al Aoula, la qualité et la quantité paraissent faire bon ménage. Trois feuilletons retiennent l’attention. « Biya wella bik » avec l’immense Mohamed Khouyi, « Nisf qamar » et la redoutable Majdouline Idrissi, « Moul Lemlih » avec les prometteurs Abdelilah Rachid et Saâd Mouaffak… Voilà qui réchauffe en soirée après la pluie battante d’inepties de la rupture du jeûne.

 



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