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Actu Maroc

Société : Naissances, espérance de vie, mariages…le bilan du HCP


Rédigé par A. CHANNAJE Lundi 9 Mai 2022

Le confinement, décidé par les autorités marocaines le 20 mars 2020 suite au déclenchement de la pandémie du Covid-19, a eu des impacts non seulement sur la mortalité, mais aussi sur la contraction des mariages et leur célébration, sur le niveau et l’enregistrement des divorces et surtout sur la mobilité de la population et la migration, souligne le Haut-Commissariat au Plan (HCP).



« La Covid-19 due au nouveau coronavirus SARS-COV-2 a été officiellement décrétée par l’OMS comme une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020, puis comme pandémie le 12 mars 2020. Les autorités marocaines ont décrété l’état d’urgence sanitaire le 20 mars 2020, suivi d’un confinement total et une série de mesures pour limiter les effets néfastes de la pandémie. Ces changements ont eu des impacts socio-économiques et démographiques sur la population, conditions de vies et sur les relations sociales.

En effet, « le confinement a eu des impacts non seulement sur la mortalité, mais aussi sur la contraction des mariages (-29,4% des actes, et surtout des mariages mixtes avec -62,4% des actes établis) et leur célébration, sur le niveau et l’enregistrement des divorces (-25% des actes de divorces) et surtout sur la mobilité de la population et la migration », souligne le HCP dans une nouvelle étude, datée du mois d’avril 2022, intitulée « Les indicateurs sociaux du Maroc ».

Baisse de la fécondité et allongement de l’espérance de vie

Citant les projections du CERED (Centre d’Etudes et de Recherches Démographiques), le HCP fait savoir que la population marocaine s’est élevée, au 1er juillet 2021, à 36,3 millions, avec un taux de féminisation de 50,2% et un taux d’urbanisation de 63,9%. Cet élargissement de l’urbanisation est une résultante combinée de l’exode rural, du développement du périmètre des villes et du reclassement de certaines localités rurales, explique l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi.

Il ressort de la structure de la population selon l’âge en 2021, poursuit la même source, une baisse de plus de la moitié de la part de la population des enfants (moins de 15 ans) depuis 1960 pour atteindre 25,6%. Et ce, en raison de la baisse de la fécondité et de l’allongement de l’espérance de vie. En parallèle, la même structure montre une hausse de la population de troisième âge (60 ans et plus) et de celle en âge d’activité (15-59 ans). Elles sont de 11,7% et 62,7% respectivement.

Le HCP souligne, par ailleurs, que le taux de dépendance démographique, après sa baisse tendancielle engagée depuis 1971 passant de 112,8 à 63,9% en 2004 puis à 60,3% en 2014 a atteint son point d’inflexion à 59,1% en 2018 et 2019 pour se situer à 59,6% en 2021.

L’institution fait remarquer, en outre, que l’espérance de vie à la naissance est estimée à 76,6 ans (76,4 ans en 2019) en 2020, soit 74,9 ans pour les hommes et 78,3 ans pour les femmes (74,8 ans et 78,2 ans respectivement en 2019). « Si dans les années soixante, le Marocain espérait à sa naissance vivre en moyenne 47 ans (57 ans en milieu urbain et 43 ans en milieu rural), son espérance de vie en 2020 s’est prolongée de plus de trente ans (78,3 ans en milieu urbain et 73,4 ans en milieu rural). Ce gain est la résultante de la baisse de la mortalité aux différents groupes d’âges ainsi que de l’amélioration des conditions de vie et de santé », explique la même source.

Le taux de célibat à 50 ans maintient sa hausse

Le HCP nous apprend également que la part des célibataires, après une hausse continue depuis des décennies, a baissé entre les deux derniers recensements (2004 et 2014) de 39,7% à 34,8% (-4,9 points). Cette part est passée pour les hommes de 45,7% à 40,9% (-4,8 points) et de 34,0% à 28,9% pour les femmes (-5,1 points).

Cette baisse de la part du célibat, plus marquée parmi les jeunes, constitue une inflexion de la tendance générale observée durant des décennies. Elle a cependant bénéficié au statut des mariés, soit un gain de 5,0 points entre les deux périodes (4,7 points parmi les hommes et 5,2 points parmi les femmes).

Pour ce qui est du célibat à 50 ans, le taux a maintenu sa hausse depuis plus de deux décennies, passant de 2,9% en 1994, 4,9% en 2004 à 5,1% en 2014 pour les hommes, et de 0,8% en 1994, 5,3% en 2004 à 6,7% en 2014 pour les femmes. En 2014, cette hausse a été plus marquée en milieu urbain où ce taux a atteint 8,0% pour les femmes contre 5,9% pour les hommes.

Âge au premier mariage des femmes, mortalité maternelle

Le HCP fait savoir aussi que l’âge du mariage dans la société marocaine a considérablement changé : l’âge au premier mariage des femmes est de 25,5 ans en 2018 contre 26,3 en 2004 et 25,7 ans en 2014. Cette baisse concernant surtout le milieu rural (0,9 point) est amortie par une légère hausse en milieu urbain (0,2 point).

L’âge au premier mariage des hommes a, par contre, gagné 0,6 point, se fixant à 31,9 ans en 2018, contre 31,2 ans en 2004 et 31,3 ans en 2014. Ce gain est plutôt urbain, soit de 1 point, l’âge au premier mariage des citadins est passé de 32,1 à 33,1 ans entre 2014 et 2018.

Citant des données de l’enquête nationale de santé de la population, l’ENPS-2018 (Enquête Nationale sur la Planification Familiale, la Fécondité et la Santé de la Population), réalisée par le ministère de la Santé et la Protection sociale, le HCP souligne, d’autre part, que le taux de mortalité maternelle a connu une baisse notable.

Pour 100.000 naissances vivantes, les décès des mères survenus pour des raisons liées à l’accouchement sont passés de 332 à 227, et à 112, respectivement en 1992, 2004 et 2010, pour atteindre 72,6 en 2018. En dépit de cette baisse, souligne le HCP, un écart de plus du double demeure entre les deux milieux de résidence (soit 44,6 en milieu urbain contre plus de 111,1 en milieu rural).

Mortalité infantile

Le HCP, se basant sur les données de l’ENPS-2018, note, d’un autre côté, que le taux de mortalité infantile a atteint 18,0 pour mille, enregistrant ainsi une baisse notable, comparé à celui de 2010 (soit 12,2 points). Ce sont les enfants de sexe masculin qui ont vu leur taux de mortalité baisser de manière notable (soit un recul de 14,4 points) suivis des enfants résidents en milieu rural (avec une baisse de 13,7 points).

Enfin, et pour ce qui est de la mortalité juvénile et toujours selon l’ENPS-2018, le HCP affirme que ce taux est de 4,23 % (4% pour les filles et 4,5% pour les garçons), enregistrant une baisse de 2,07 points, comparé à celui de 2010.

Au niveau national, ce taux a reculé plus pour les garçons (- 2,2 points) que pour les filles (-1,8 point seulement). Ce sont les enfants ruraux qui ont vu leur taux de mortalité juvénile baisser de manière notable (soit un recul de 2,5 points), précise la même source.



A. CHANNAJE


La population du Maroc passerait à 38 millions en 2030
 
Selon les tendances dégagées par les projections démographiques réalisées par le HCP, une variante moyenne indique que la population du Maroc passerait de 30 millions d’habitants en 2005 à 38 millions en 2030, ce qui équivaut à une croissance additionnelle moyenne de 300.000 habitants par an, soit l’équivalent d’une grande ville.

L’effectif de la population rurale restant quasi stable autour de 13,5 millions, l’évolution démographique marocaine serait principalement urbaine, en raison essentiellement de l’exode rural et de l’urbanisation de zones rurales.

Ainsi, les villes marocaines abriteraient en 2030 64% des habitants du pays au lieu de 55% en 2004, soit 24,4 millions contre 16,4 millions, d’où le risque d’une pauvreté urbaine plus accentuée. En parallèle, la population en âge de travailler (les 18-59 ans) verrait ses effectifs passer de 16,7 millions en 2005 à 22,6 millions en 2030, soit une évolution annuelle de 236.000 personnes.
 








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