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Bouskoura : L’État accélère la modernisation du réseau d’assainissement


Rédigé par Houda BELABD le Dimanche 13 Juillet 2025

En été, les effluves d’égouts perturbent certains quartiers de la ville, mais la tutelle déploie des mesures fermes et coordonnées. Détails.



Photo: tous droits réservés.
Photo: tous droits réservés.
En cet après-midi de juillet, les habitants exténués par les hautes températures font face à un autre tourment moins visible mais tout aussi affligeant : les odeurs putrides qui s'échappent des canalisations. Dans certains quartiers, comme El Fath, la vie quotidienne devient de plus en plus difficile au fur et à mesure que le mercure caracole.

« L’odeur devient pestilentielle quand la chaleur monte, surtout en cette période de l’année », se plaint Dalila, commerçante dans ce quartier. « Ce n’est pas de la pluie, c’est juste que les canalisations sont saturées et les eaux usées stagnent», fulmine-t-elle. L’été, le problème de l’assainissement liquide prend une autre dimension : celle des nuisances olfactives, sanitaires et du sentiment d’abandon dans certains quartiers en périphérie. Mais sur le terrain, les choses bougent et la tutelle renforce sa riposte.

Commune en pleine expansion, Bouskoura a vu sa population dépasser les 160.000 habitants en 2024, dopée par une croissance immobilière accélérée et une attractivité économique croissante. Cette évolution s’est souvent faite plus vite que les infrastructures ne pouvaient suivre. Résultat : plusieurs zones périphériques souffrent d’un réseau d’assainissement sous-dimensionné ou inachevé, provoquant des refoulements d’eaux usées, particulièrement critiques en période de chaleur.

Mais les autorités sont pleinement mobilisées. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau, via l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE), a mis en place un programme d’urgence d’assainissement à Bouskoura dans le cadre du Plan national d’assainissement liquide et de réutilisation des eaux usées (PNA). Ce plan mobilise 83 millions de dirhams pour la commune, sur un budget global de 196 millions de dirhams dédié à l’ensemble de la préfecture de Nouaceur.

Selon des documents officiels consultés par notre rédaction, 24 chantiers sont en cours à Bouskoura : modernisation des collecteurs principaux, extension du réseau secondaire dans les quartiers en croissance (Oulad Saleh, Douar Essaqia), et mise à niveau de 4 stations de pompage. Une unité de prétraitement mobile a même été installée en juin 2025 pour atténuer les nuisances dans les zones les plus critiques.

La tutelle ne se contente pas de débloquer les budgets. Elle exige des comptes. En mai dernier, le ministère a adressé des avertissements formels à 7 promoteurs immobiliers pour non-conformité aux normes de raccordement et a suspendu provisoirement les autorisations de deux lotissements situés à proximité de la zone industrielle. « L’État ne tolérera plus les raccordements clandestins ni les rejets directs dans l’environnement », a déclaré un responsable régional de l’ONEE.

En parallèle, la commune a lancé une campagne de sensibilisation en collaboration avec la Wilaya, visant à responsabiliser les usagers domestiques et industriels. Une cellule de veille sanitaire a été activée avec la Délégation du ministère de la Santé, notamment pour prévenir les risques de prolifération de moustiques ou d’épidémies hydriques liées aux eaux stagnantes.

« On voit les ouvriers chaque jour, les caniveaux sont nettoyés, les égouts désengorgés. Il y a des efforts, mais c’est long », tempère Omar, agent de sécurité dans une résidence du quartier Al Qods. Pourtant, les résultats commencent à se faire sentir : selon l’ONEE, le taux de raccordement au réseau d’assainissement est passé de 52% en 2018 à 78% fin 2024, avec un objectif de 95% d’ici fin 2027.

Houda BELABD

Faire face aux pics de chaleur

Malgré les contraintes liées à une croissance urbaine rapide, Bouskoura continue de progresser. L’été, en exposant les limites ponctuelles du réseau d’assainissement, souligne surtout l’importance de l’action publique engagée depuis plusieurs mois. Sur le terrain, l’État et les autorités locales n’ont pas attendu l’urgence pour intervenir : les premiers travaux ont été lancés bien avant les pics de chaleur, avec une stratégie ciblée sur les zones les plus exposées. Face aux désagréments ressentis par les habitants (nuisances olfactives, stagnation des eaux et risques sanitaires), la réponse des pouvoirs publics s’appuie sur une mobilisation continue, des investissements structurants et un suivi rigoureux des chantiers.







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