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Santé: Les infirmiers montent au front avec des sit-in régionaux et nationaux


Rédigé par Mina Elkhodari Lundi 1 Décembre 2025

Face au “retard” accumulé dans la mise en œuvre de l’accord du 23 juillet 2024, les infirmiers organiseront une série de sit-in régionaux et nationaux à partir du mois de décembre afin de pousser la tutelle à honorer ses engagements.



Il semble que la période d’accalmie s’approche de sa fin, laissant présager un cycle de grèves d’une ampleur inédite, particulièrement dans le secteur de la Santé déjà confronté à une crise majeure entre surcharge des hôpitaux, déficit de personnel qualifié et attentes croissantes des citoyens.

En effet, le Syndicat indépendant des infirmiers a annoncé un programme de protestation intense incluant des sit-in régionaux et provinciaux le 6 décembre, suivi d’un sit-in national devant le Parlement le 20 décembre, puis un autre devant le siège du ministère de la Santé à Rabat le 17 janvier prochain.

Entre-temps, il prévoit de tenir une conférence de presse le 13 décembre pour évoquer ouvertement les doléances des professionnels, toujours en attente de résolution. Pour le syndicat, cette mobilisation des professionnels intervient en réaction au “désengagement” et à la politique de “temporisation” du ministère concernant la mise en œuvre des revendications infirmières contenues dans l’accord du 23 juillet 2024 signé avec le gouvernement, lequel avait mis fin à plus de six mois de grèves ayant paralysé le secteur à cette date.

Dans un communiqué, il a regretté que seules quelques mesures aient été appliquées, tandis que la majorité des points restent “au frigo” du gouvernement. Plus encore, même les points sur lesquels le gouvernement s’était engagé, au premier rang desquels la centralisation des salaires et celle des postes budgétaires, demeurent entourés de flou et d’absence de décision définitive, et ce, malgré la publication de textes et de dispositions les encadrant.

Il a rejeté que des engagements ministériels et gouvernementaux puissent être soumis à des calculs étroits qui compromettent les droits et retardent la satisfaction des revendications des professionnels, au risque de faire revivre la tension dans un secteur aussi vital que fragile.

“Des garanties, rien que des garanties”

Le Syndicat des infirmiers a ainsi appelé à des mesures garantissant le maintien du statut de fonctionnaire pour les professionnels, la centralisation des postes budgétaires et des salaires dans le cadre de la mise en œuvre du projet des groupements sanitaires territoriaux, sachant qu’un décret est déjà entré en vigueur garantissant cette centralisation.

Outre cela, il exige le règlement définitif des indemnités des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et des indemnités de performance propres au CHU de Tanger, ainsi que la publication urgente du référentiel des actes et la résolution du dossier du transport sanitaire.

De même, le syndicat a appelé à accélérer la création de l’Ordre national des infirmiers et techniciens de santé, un projet ambitieux qui a fait l’objet de discussions entre la tutelle et les syndicats du secteur, visant à garantir l’organisation autonome de la profession et à protéger les patients contre les pratiques illégales.

Il a par ailleurs invité les syndicats du secteur à participer, chacun selon son appréciation de la situation, à ce mouvement pour pousser la tutelle à envisager des mesures responsables et rassurantes pour les professionnels.

Pour rappel, l’accord du 23 juillet 2024 accorde aux infirmiers et techniciens de santé une revalorisation salariale de 1000 dirhams, dont la première tranche (500 dhs) a été versée en juillet 2024 et la deuxième en juillet 2025. Il prévoit également la préservation des acquis du statut général de la Fonction publique, notamment le droit à l’avancement, l’accès aux congés, les différents statuts des fonctionnaires, ainsi que le régime disciplinaire. L’accord prévoit des bonifications d’années d’ancienneté pour plusieurs catégories de professionnels : par exemple, les infirmiers auxiliaires et techniciens devront bénéficier d’un crédit de cinq années rétroactivement, tandis que d’autres catégories recevront des bonifications proportionnelles à leur ancienneté.