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Recherche scientifique: prise de conscience tardive et budget ridicule


Jeudi 9 Avril 2020

Le gouvernement El Othmani semble enfin se rendre compte de l'importance de la recherche scientifique qu'il avait pourtant snobée lors de l'élaboration de la dernière loi des finances. Il octroie un budget ridiculement bas de 10 millions de dirhams à un gigantesque projet de recherches scientifiques multidisciplinaires liées au coronavirus.



Longtemps négligée, la recherche scientifique sera-t-elle réhabilitée grâce au coronavirus?
Longtemps négligée, la recherche scientifique sera-t-elle réhabilitée grâce au coronavirus?
Souvenons-nous, c'était en décembre dernier. Le débat parlementaire battait son plein dans les deux chambres autour de certaines dispositions de la loi des finances, en tête desquelles le très polémique article 9 sur l'insaisissabilité des biens étatiques. Au beau milieu de ce tumulte, le groupe Istiqlalien à la chambre des représentants propose un amendement qui sera alors boudé par l'exécutif. A défaut d'un soutien financier franc et consistant que le gouvernement ne semblait aucunement disposé à concéder, cet amendement proposait d'exonérer la recherche scientifique de certaines charges fiscales.  Aujourd'hui et au beau milieu de la pandémie du coronavirus, l'exécutif se rend compte, quoique tardivement de l'erreur fatale qui perdure depuis plusieurs années, de priver le champ de la recherche scientifique de soutien et de subsides étatiques.  

Soutien minime et tardif
Jeudi 9 avril, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé l'adoption d'un programme de soutien à la recherche scientifique multidisciplinaire dans les domaines liés au Covid-19, pour lequel une enveloppe budgétaire de 10 MDH a été allouée. Le ministère précise, dans un communiqué, que ce programme s'inscrit dans le cadre de sa conscience des circonstances que vit le Maroc, soulignant l'importance de la recherche scientifique, en particulier dans le domaine de la santé et de sa contribution à la lutte contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19).

Ce programme vise à mobiliser sur le long terme des équipes de chercheurs marocains pour créer un environnement de recherche multidisciplinaire capable de trouver des solutions et de contribuer à la gestion de crises pandémiques et vise, sur le court terme, à réaliser des projets de recherche dans les divers domaines liés à la pandémie du Coronavirus.

Les équipes de chercheurs devront, notamment, présenter des éléments de réponse sur diverses questions liées à la gestion sanitaire du coronavirus dont notamment celles ayant trait à l'analyse de sa propagation, aux recommandations appropriées pour gérer la période de transition et permettre un retour à la normale, aux enseignements tirés de cette pandémie et quelles sont les mesures préventives à prendre à l'avenir ?


"Les projets de recherche devront être aptes à comprendre la situation actuelle et à l'analyser au niveau national et régional, particulièrement sous l'aspect scientifique et médical, à savoir la virologie, l'immunologie, la santé, l'épidémiologie, la modélisation mathématique, l'intelligence artificielle et le Big Data et l'environnement", précise le communiqué.

Beaucoup d'ambitions et très peu d'argent
Il est, également, attendu de ces projets de recherche d'étudier l'aspect technologique, à travers la conception et la production d'équipements médicaux, l'aspect économique par l'analyse de l'impact de l'épidémie sur divers secteurs de l'économie nationale, y compris la perturbation des chaînes de production, l'équilibre économique, le chômage et la gestion des épidémies basée sur une ingénierie multidimensionnelle et des méthodes de reprise économique, ainsi que l'aspect social et psychologique, en terme de continuité pédagogique, de quarantaine, de dépression, de perte d'emplois, de solidarité nationale et d'histoire des épidémies, ainsi que leur aspect politique en terme de procédures d'urgence, d'adaptation du cadre juridique et de continuité des services publics.

Afin d'impliquer les différents acteurs marocains dans le domaine de la recherche et mobiliser des ressources humaines, financières et logistiques autour de projets de recherche pluridisciplinaires, le ministère a adopté une organisation qui engage les universités et les instituts de recherche, à travers des pôles régionaux. "
Il s'agit d'un premier pôle qui réunira les universités et instituts de recherche des régions de Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, d'un second pôle qui concernera les universités et les instituts de la région de Casablanca-Settat, d'un troisième pôle pour les régions de Beni Mellal-Khenifra, Marrakech-Safi, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Ed-Dahab, en plus d'un quatrième pôle qui rassemblera les universités et les instituts de recherche des régions de Fés-Meknes, de l'Oriental et de Drâa-Tafilalet", souligne le même communiqué.

Au vu de la diversité des acteurs impliqués et de la foultitude de thématiques concernées, ainsi qu'au vu des énormes ambitions proclamées, le chiffre de 10 millions de dirhams avancé par le gouvernement semble ridiculement bas. Mais mieux vaut ça que rien.  

Avec MAP 








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