À quelques semaines du mois de Ramadan, des inquiétudes se manifestent concernant le prix et la disponibilité de la viande rouge. Traversant la quatrième année successive de sécheresse, les éleveurs pourraient ne pas avoir un cheptel suffisant pour approvisionner le marché, précipitant ainsi les prix vers le haut.
Pour éviter ce scénario, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a révélé que le gouvernement a décidé d'annuler la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits de douane sur l'importation de bovins. Cette décision intervient suite aux critiques en début d'année en réaction de l'imposition de ces taxes, provoquant un mécontentement parmi les acteurs du secteur de la viande et les importateurs.
A la Chambre des Représentants mardi, le ministre a annoncé : "Nous avons signé une décision d'annulation de l'imposition de la taxe sur la valeur ajoutée sur l'importation de bovins". Mohamed Sadiki a souligné que "l'annulation des droits de douane sur l'importation de bovins nécessite un décret qui sera présenté au Conseil de gouvernement ce jeudi, et sera approuvé”.
Pour éviter ce scénario, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a révélé que le gouvernement a décidé d'annuler la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits de douane sur l'importation de bovins. Cette décision intervient suite aux critiques en début d'année en réaction de l'imposition de ces taxes, provoquant un mécontentement parmi les acteurs du secteur de la viande et les importateurs.
A la Chambre des Représentants mardi, le ministre a annoncé : "Nous avons signé une décision d'annulation de l'imposition de la taxe sur la valeur ajoutée sur l'importation de bovins". Mohamed Sadiki a souligné que "l'annulation des droits de douane sur l'importation de bovins nécessite un décret qui sera présenté au Conseil de gouvernement ce jeudi, et sera approuvé”.
Des prix stables
D’après les professionnels du secteur, l’importation d’animaux va permettre de maintenir les prix de la viande rouge à des niveaux adéquats, pour le mois de Ramadan mais aussi pour Aïd Al-Adha.
“On a insisté auprès du gouvernement pour préserver notre cheptel de reproduction et aussi essayer d'importer un petit peu pour tirer les prix vers le bas. Et cela pour contrer la tendance haussière observée l'année dernière”, nous explique M'Hammed Karimine, président de la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR).
Cette stratégie devrait permettre de maintenir la stabilité des prix et d'assurer une disponibilité adéquate des bovins et ovins sur le marché. Malgré les défis persistants, l’intervention anticipée du gouvernement pourra garantir un approvisionnement constant en viande de qualité à des prix abordables pendant les périodes cruciales à venir.
Pourtant, le secteur passe par une période difficile. Les effets dévastateurs de la sécheresse et le renchérissement des intrants des suites de l’instabilité géopolitique internationale font peser un réel risque sur la préservation du cheptel de reproduction national.
“Les éleveurs, confrontés à ces difficultés, ont pris la décision de sacrifier un grand nombre de ces animaux, les envoyant à l'abattage. Nous avons alors lancé une sonnette d'alarme, conscients que cette situation était le résultat cumulatif de trois années de sécheresse, de la crise du Covid, et des tensions liées à la guerre en Ukraine”, explique M’Hammed Karimine.
Ainsi, pour contrer cette tendance à la hausse des prix, une série de mesures a été mise en place. “Les droits de douane ont été supprimés et la TVA neutralisée. Il convient de préciser qu’auparavant, l’Etat appliquait des droits de douane élevés pour la protection du cheptel national. Ces droits pouvaient atteindre les 200%. C'est-à-dire que si tu achètes un animal à 1000 euros, pour l'importer au Maroc, il faut payer 2000 euros de droits de douane”, poursuit Karimine.
Suivi régulier
En prévision du mois de Ramadan, le ministère de l'Agriculture est mobilisé depuis des semaines pour garantir un approvisionnement adéquat pour tout type de produits alimentaires. Le 10 janvier, Mohamed Sadiki a ainsi tenu une réunion avec les représentants des interprofessions concernées par l’approvisionnement du marché national en produits alimentaires pour le mois de Ramadan 2024 et les préparatifs de Aïd Al-Adha. Le ministre a indiqué que les producteurs ont préparé ce qu’il faut pour ces périodes, notant qu'un suivi quotidien est assuré pour la maîtrise des prix sur le marché.
Le but de ces rencontres est de passer en revue l’ensemble des mesures et des actions qui devraient être prises par le secteur dans son ensemble, aussi bien par le ministère que par les professionnels, pour assurer un approvisionnement dans de bonnes conditions en termes de quantités et de diversité de produits, notamment en matière de légumes, de fruits, de viandes rouges et de produits dérivés des céréales.
Le ministre a, en outre, réitéré l’engagement de l’ensemble des professionnels, notamment la Fédération des Chambres et les filières de production, surtout dans cette conjoncture compliquée marquée par les effets de la sécheresse.
3 questions à M’hammed Karimine « La disponibilité actuelle du cheptel devrait rassurer les consommateurs »
- Comment les récents changements réglementaires ont-ils contribué à la réduction des prix des viandes rouges avant le mois de Ramadan ?
L'année dernière, dans la préparation de la Loi des Finances, nous avions attiré l'attention du ministère de l'Agriculture sur la diminution de l'effectif de reproduction, un problème exacerbé par la sécheresse.
Un cheptel de reproduction, composé de vaches pour le lait, de brebis pour les agneaux, était massivement sacrifié en raison de trois années consécutives de sécheresse, de la crise du Covid et de la guerre en Ukraine. Cette situation a entraîné une hausse des prix des intrants, mettant les agriculteurs dans l'incapacité d'assumer ces coûts.
Face à cette crise, les éleveurs étaient contraints d'envoyer leurs animaux à l'abattage, menaçant ainsi le cheptel de reproduction national, une ressource essentielle difficile à préserver. Pour faire face à la tendance haussière des prix, des mesures ont été prises au niveau de la Loi des Finances, supprimant les droits douaniers.
Cette année-là, un effort a été fait pour suspendre temporairement cette taxe douanière, ciblant environ 20% à 25% de l'effectif global, soit environ 200.000 bêtes. Cette disposition a été intégrée dans la Loi des Finances.
- Comment envisagez-vous de maintenir les prix des viandes rouges sur le marché ?
Cette année, pour la TVA, l'État a réitéré cette approche, neutralisant la taxe et la prenant à sa charge. La décision a été officialisée par les ministères de l'Agriculture, des Finances, et du Commerce et de l'Industrie. Ce dispositif, reconduit cette année, vise à réguler le marché malgré les défis liés à une nouvelle année de sécheresse, maintenant les prix à leur niveau actuel, inchangés depuis un an.
La disponibilité actuelle devrait donc rassurer les consommateurs. Cette neutralisation de la TVA a permis de maintenir les prix stables et d'assurer la disponibilité des produits, contribuant à la préservation du cheptel national, bien que son destin soit moins orienté vers l'abattage qu'auparavant.
- Est-ce que les prix resteront stables pendant le mois de Ramadan et à l'Aïd al-Adha pour le consommateur marocain ?
Je tiens à souligner que les prix actuels restent inchangés depuis près d'un an, et selon notre évaluation, aucune augmentation n'est prévue avec ce dispositif. Ainsi, la stabilité des prix sera maintenue. Il est crucial que les consommateurs ne paniquent pas face à la situation actuelle.
L'offre actuelle concerne principalement le bœuf et l'agneau, avec une disponibilité assurée pour l'Aïd. Il est important de noter que, bien que l'importation de bovins soit autorisée pour l'Aïd, cela reste une option limitée, car l'approvisionnement principal provient de la production nationale.