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Présidentielle sénégalaise : Les gendarmes dispersent un rassemblement devant l'Assemblée


Rédigé par L'Opinion Lundi 5 Février 2024

Les gendarmes sénégalais ont dispersé, lundi matin, à l'aide de lacrymogènes, un rassemblement devant l'Assemblée nationale à Dakar où l'opposition a appelé à manifester avant l'ouverture d'un débat sur un report de la présidentielle.



Des heurts ont éclaté dimanche à Dakar entre forces de sécurité et manifestants protestant contre le report inédit de la présidentielle annoncé la veille par le chef de l'Etat Macky Sall dans une atmosphère hautement volatile.

Les gendarmes ont déclenché un tir nourri de grenades lacrymogènes contre des centaines d'hommes et de femmes de tous âges qui, drapeau du Sénégal à la main ou maillot de l'équipe nationale de foot sur le dos, convergeaient sur l'un des principaux axes routiers de la capitale vers un rond-point où plusieurs candidats d'opposition leur avaient donné rendez-vous, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Les forces de sécurité ont lancé deux grenades lacrymogènes pour faire partir un groupe de quelques dizaines de personnes qui refusaient d'obéir à leur injonction et qui se sont repliées plus loin en scandant "Macky Sall dictateur", du nom du président sénégalais.

L'accès aux données mobiles internet était coupé lundi matin à Dakar sur fond de crise politique déclenchée par le report annoncé de la présidentielle du 25 février, ont constaté les journalistes de l'AFP.

De nombreux usagers à Dakar se sont également plaints de ne plus avoir accès aux données mobiles sur leur téléphone portable depuis la matinée. L'Assemblée nationale doit commencer à débattre lundi d'une proposition de loi constitutionnelle pour reporter la présidentielle de six mois.
 
Opposante arrêtée, chaîne TV suspendue
 
L'opposante et ancienne Première ministre Aminata Touré, autre farouche adversaire de l'ajournement, a été arrêtée lors d'un rassemblement contre le report inédit de la présidentielle, a indiqué à l'AFP le député d'opposition Guy Marius Sagna.

Les gendarmes, déployés en grand nombre, se sont enfoncés à pied ou en pickups dans les quartiers adjacents à la poursuite des manifestants en fuite. Ils ont alors essuyé des jets de pierres. Des jeunes scandant "Macky Sall dictateur !" ont dressé des barrages avec des moyens de fortune et incendié des pneus.

Les forces de sécurité ont aussi tiré des grenades lacrymogènes sur les nombreux partisans de Khalifa Sall qui s'étaient rassemblés près du quartier général de leur candidat. Plusieurs femmes se sont trouvées mal sous l'effet des gaz.

L'AFP n'a pu confirmer dans un premier temps des informations selon lesquelles une candidate à la présidentielle, Anta Babacar Ngom, était également détenue. Des images publiées sur les réseaux sociaux la montrent aux prises avec des membres des forces de sécurité.

Un autre candidat, Daouda Ndiaye, a posté sur les réseaux sociaux un message où il assure avoir été "brutalisé" par les forces de l'ordre. Les autorités ont suspendu le signal de la télévision privée Walf TV, coupable selon elles d'"incitation à la violence" à travers ses images des protestations.

"Macky Sall veut faire de nous des esclaves. Il ose nous servir des motifs aussi fallacieux pour reporter l'élection, en plus à quelques heures seulement du début de la campagne", s'est indigné un protestataire, Ousmane Biteye, commerçant de 44 ans.
 



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