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Pas de libre-échange sans réciprocité !


Rédigé par Anass MACHLOUKH le Mardi 24 Juin 2025



Pas de libre-échange sans réciprocité !
Le libre-échange n’a jamais été une affaire de crédules. Oublions les vieilles lunes des libéraux. Loin d’être toujours un jeu à somme positive, le commerce extérieur n’est que rapports de force. “Play by the rules” ne mène parfois nulle part. Confronté à un déficit chronique avec la Turquie, le Maroc a obtenu un nouveau compromis pour rééquilibrer les échanges, à l’issue de la rencontre du Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, avec son homologue turc, Mustafa Tuzcu, à Ankara. Finie l’époque du laisser-faire. L’heure est à la prudence et à la réciprocité. 

Les Turcs ont cédé aux pressions marocaines au moment où le déficit a culminé à 3 milliards de dollars, le troisième plus grand déficit du Royaume après ceux enregistrés avec la Chine et les Etats-Unis. Le déficit n’est pas scandaleux en soi. C’est la propension des Turcs à envahir le marché marocain avec un dumping impitoyable (dévaluation de la livre, subventions aux producteurs, etc.) qui pose problème. 

Depuis l’entrée en vigueur de l’ALE en 2006, la Turquie, grâce à sa force de frappe, est dans une logique de saturation du marché marocain, alors qu’il y a assez de complémentarités entre les deux pays pour que le commerce bilatéral soit plus équilibré. Cela fait longtemps que le Maroc tente de trouver une solution durable à ce marronnier. Omar Hejira poursuit l’œuvre de Moulay Hafid Elalamy, qui a pu, en 2020, renégocier l’ALE. Mais, l’effet escompté n’est pas au rendezvous car le déficit s’est creusé avec une hausse de 7% pendant l’année dernière. 

D’où l’urgence de ce rééquilibrage qui passe impérativement par un “accès préférentiel” des produits marocains au marché turc et la “co-production”, surtout dans le secteur textile où les producteurs marocains ont fait les frais de la concurrence étrangère, notamment turque. Plus important encore, ce partenariat gagnant-gagnant, dont on parle, reste tributaire des investissements qui ont besoin de croître car le potentiel prévu par l’ALE est peu exploité. Les Turcs se sont contentés de tirer les profits commerciaux sans investir assez dans le marché marocain, comme convenu initialement. Maintenant que le Maroc remet de l’ordre dans ses accords de libre-échange, les réajustements ne suffisent pas, il faut revigorer l’export national. D’où l’espoir de la nouvelle feuille de route pour le commerce extérieur qui trace une Voie Royale pour nos exportateurs afin qu’ils puissent enfin saisir le potentiel exportable et inexploité de 120 MMDH.



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