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International

Palestine : Israël poursuit son génocide à Gaza


Rédigé par L'Opinion Mardi 12 Décembre 2023

L’armée israélienne poursuivait mardi, pour le 67ème jour consécutif, son agression brutale et sanglante contre la bande de Gaza, lançant des centaines de raids, intensifiant les bombardements d'artillerie et détruisant les maisons sur leur habitants.



Au lendemain du blocage par les États-Unis d’une résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu à Gaza, Israël s’est félicité de cette décision et a sauté dessus pour poursuivre ses raids contre des positions au nord et au sud de l’enclave palestinienne, alourdissant encore le bilan humain.

Israël lance depuis samedi dernier plusieurs salves de frappes aériennes sur la bande de Gaza, tout en bombardant Rafah, à la frontière sud avec l’Égypte, où l’armée israélienne a pourtant ordonné aux civils de s’y rendre pour se mettre à l’abri, comme pour les piéger. Ce qui démontre selon le New York Times “qu’il n’existe aucun endroit sûr où se réfugier à Gaza”.

Environ une semaine après le début de la nouvelle offensive israélienne dans le Sud, l’armée a déclaré qu’une grande partie des combats rapprochés dans le cadre de son attaque terrestre se déroulaient désormais à Shajaiye, un quartier du nord de Gaza. Pour le général Halevi, chef de l’armée israélienne, il s’agit ainsi d’“accentuer la pression” militaire sur le Hamas.

Le bilan total des morts au cours des dernières 24 heures d’après le principal hôpital du centre de Gaza, à Deir Al-Balah, est de 71, tandis que 62 corps ont été transportés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, selon les responsables de la Santé du Hamas.
 
“Un massacre sans précédent”
 
La campagne militaire en cours est en tout cas la plus meurtrière de ces dernières années pour les civils, selon une étude publiée par le quotidien israélien Ha’Aretz. Partant des chiffres israéliens du Centre d’information sur le renseignement et le terrorisme Meir Amit, le professeur de sociologie à l’Université ouverte d’Israël Yagil Levy y révèle que lors des quatre précédentes opérations à Gaza, de 2012 à 22, le nombre de civils tués par rapport au nombre total de morts était proche de 40%.

Or, au cours des trois premières semaines de l’opération actuelle Épées de fer, le ratio s’est élevée à 61%, dans ce que Levy décrit ainsi comme un “massacre sans précédent”. Il est également plus élevé que le bilan moyen dans tous les conflits dans le monde au cours du XXe siècle, qui est rarement monté au-dessus de 50%, révèle Levy.

La même source conclut que “non seulement les massacres massifs de civils ne contribuent en rien à la sécurité d’Israël, mais ils constituent en réalité la base d’une dégradation encore plus grande de celle-ci”, craignant “qu’aucun dispositif de sécurité ne sache résister” à la vengeance des Gazaouis “qui sortiront des ruines de leurs maisons”.
 
Incohérence des chiffres des pertes
 
Al-Jazeera livre également une analyse quantitative, mais en se focalisant sur le nombre de militaires tués. Notant que, “plus tôt cette semaine lors d’un point de presse, un responsable israélien a déclaré qu’un combattant du Hamas était tué pour deux civils”, le média panarabe juge qu’une telle affirmation ne “tient pas la route”. Cela signifierait en effet que 5800 membres du Hamas sont morts, pour seulement 93 soldats israéliens tués : soit un ratio de plus de 1 pour 62. Or, “pour presque toutes les armées, un taux de pertes constant supérieur à 30 : 1 dans des opérations qui durent plus d’un mois serait le signe certain d’un effondrement total imminent”, affirme Zoran Kusovac.

Et comme “il est évident que le Hamas continue de se battre”, poursuit l’analyste géopolitique, le nombre de miliciens tués est sans doute bien moindre qu’affiché – et le nombre de civils morts encore plus grand.

Par ailleurs, l'armée israélienne accentue sa pression mardi, poussant la population civile à l'exode dans des conditions humanitaires désespérées.

Dans la nuit du lundi au mardi, le mouvement islamiste Hamas a fait état de violents affrontements dans le centre de la bande de Gaza, et des témoins de frappes mortelles dans le sud de ce petit territoire palestinien assiégé.

De nombreuses frappes avaient ciblé lundi les villes de Khan Younès, nouvel épicentre des combats, et de Rafah, cité acculée à la frontière avec l'Egypte où se massent désormais des dizaines de milliers de personnes fuyant les violences.

Pertes israéliennes : écart entre les chiffres de l’armée et ceux des hôpitaux

Les chiffres des tués et blessés dans les rangs de l’armée israélienne que cette dernière publie font l’objet de suspicions dans les milieux israéliens. D’autant qu’un écart important est décelé entre ceux de l’armée d’occupation et ceux affichés par un hôpital israélien.

Le dernier chiffre rendu public concerne ceux qui ont péri depuis le déclenchement de l’offensive terrestre le 27 octobre: 101, a rapporté la chaine de télévision israélienne Channel 12, dont 45 de militaires de réserve et 31 depuis l’arrêt de la trêve. La brigade Givati à elle seule en a perdu 25.

La chaine de télévision israélienne s’est dite consternée par ce chiffre qu’elle a qualifié « d’incroyable ».

Quant aux blessés de cette tranche, ils seraient officiellement 559.

Alors que depuis le début de la guerre le 7 octobre, ils seraient 1593 dont 255 dans un état grave et 425 tués.

Or, les données livrées par l’hôpital Soroka à Beersheva dans le Néguev, un des hôpitaux qui accueillent les soldats blessés depuis la bande de Gaza, contestent ces chiffres. Celui des blessés serait le triple du chiffre officiel.

Dans son rapport publié initialement sur le site Ynet il y aurait 5.000 blessés dont 2.000 qui sont désormais mutilés ou handicapés à vie. Toutefois, le média a dû retirer ce rapport pour en publier un autre réduisant les chiffres à 2.000.

Selon le journaliste israélien expulsé du Yediot Ahronoth Ariel Shamoun, le chiffre réel est le triple de celui qui est rendu public. Il avance que le chiffre des tués est de l’ordre de 3.850 et des blessés de 7.000, dont 3.700 qui sont atteints d’handicaps.

Il assure aussi que quelque 250 officiers et soldats ont perdu la vue à 100%.

Concernant les équipements, il estime que 500 véhicules militaires ont été détruits dont des chars, des pièces d’artillerie, des bulldozers, et des Hummers.

Dimanche, le porte-parole des brigades al-Qassam a assuré que les combattants palestiniens en ont détruit 180 durant ces dix derniers jours.



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