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International

ONU-Palestine : Veto américain dangereux pour une situation des plus catastrophiques


Rédigé par L'Opinion Mercredi 21 Février 2024

Des frappes israéliennes meurtrières ont visé, mardi, la bande de Gaza plongée dans une situation humanitaire catastrophique, au moment où les Etats-Unis opposaient leur veto à un projet de Résolution à l'ONU exigeant un cessez-le-feu "immédiat".



Près d'un million et demi de personnes, selon l'ONU, sont massées dans la ville de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien contre la frontière fermée avec l'Egypte, dont la population a été multipliée par six depuis le début de l’agression israélienne contre les populations palestiniennes dans la Bande de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé une prochaine offensive sur la ville surpeuplée, visée quotidiennement par des frappes israéliennes, afin de vaincre le mouvement islamiste palestinien dans son "dernier bastion" et libérer les otages retenus à Gaza.

Une perspective qui inquiète la communauté internationale, alors que les espoirs d'un arrêt des combats sont de plus en plus minces, surtout après que les Etats-Unis ont opposé leur veto à un projet de Résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui exigeait un cessez-le-feu "humanitaire immédiat".

Dans le même temps, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est toutefois arrivé mardi au Caire pour de nouvelles discussions sur une trêve avec des responsables égyptiens.

Premier soutien d'Israël, les Etats-Unis estiment que cette Résolution aurait mis en danger les négociations diplomatiques délicates sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d'otages.
 
Une offensive à Rafah la transformerait en "cimetière"
 
L'ambassadeur palestinien à l'ONU a fustigé un veto "dangereux", le Hamas y voyant un "feu vert" à Israël pour perpétrer davantage de "massacres".

A New York, les Etats-Unis ont présenté un projet alternatif au texte auquel ils ont mis leur veto. Alors qu'ils s'étaient jusqu'ici systématiquement opposés à l'utilisation du terme "cessez-le-feu", leur version soutient un cessez-le-feu mais pas immédiat, et sous conditions.

Ce projet prévient en outre qu'"une offensive terrestre d'ampleur" sur Rafah "ne devrait pas avoir lieu dans les conditions actuelles".

Une offensive à Rafah transformerait cette ville en "cimetière", a affirmé mardi la patronne de l'antenne américaine de MSF, prévenant avec d'autres ONG du risque de famine sur place.

Brett McGurk, le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, se rend cette semaine dans la région -mercredi en Egypte et jeudi en Israël- pour s'entretenir avec Israël de cette offensive et tenter de faire avancer l'accord sur les otages, selon la Maison Blanche.

La Chine estime que le veto américain à l'ONU rendra la situation "encore plus dangereuse".

La bande de Gaza est toujours plongée dans une situation humanitaire catastrophique, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières.
 
Troisième veto américain bloquant une trêve
 
"Les Etats-Unis se sont encore une fois singularisés en opposant leur veto, rendant la situation à Gaza encore plus dangereuse. Les parties concernées, dont la Chine, ont exprimé leur forte déception et leur mécontentement", a réagi mercredi Mao Ning, une porte-parole de la diplomatie chinoise.

"Le Conseil de sécurité doit agir au plus vite afin de promouvoir un cessez-le-feu et la fin des combats. C'est une obligation morale qui ne peut être repoussée", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse régulière.

Le projet de Résolution, qui exigeait "un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties", a recueilli 13 voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre.

Il s'agit du troisième veto américain depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le veto américain "irresponsable et dangereux" envoie le message qu'Israël peut "continuer à faire n'importe quoi en toute impunité", a fustigé l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour.

Le Hamas a aussi dénoncé un "feu vert" à Israël pour commettre "plus de massacres" à Gaza.

Situation dramatique dans la bande de Gaza

La bande de Gaza est toujours plongée mercredi dans une situation humanitaire catastrophique, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières contre l’enclave palestinienne et en l’absence de tout espoir de cessez-le-feu à cause des multiples vétos américains contre les projets de Résolution pour une trêve humanitaire.

Sur le terrain, au moins 15 personnes ont été tuées mardi soir dans "un bombardement israélien qui a visé une maison à Deir al-Balah", dans le centre du territoire, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Plus tôt, des frappes ont visé Khan Younès, à quelques kilomètres au nord de Rafah, selon un journaliste de l'AFP, où les soldats israéliens traquent les combattants du Hamas au milieu des ruines.

L'ONG Médecins sans Frontières (MSF) s'est dite inquiète de la situation à l'hôpital Nasser de Khan Younès, où selon elle du personnel médical et des patients sont bloqués depuis le raid de l'armée israélienne du 15 février. "Profondément préoccupée" par le sort de ces patients, MSF a appelé "à leur évacuation en toute sécurité".

Les rapports des organisations humanitaires sont de plus en plus alarmants sur la situation dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée par Israël, où 2,2 millions de personnes sont menacées de famine, selon l'ONU.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu à nouveau mardi la distribution de son aide dans le nord du territoire, en proie "au chaos et à la violence", ce qui "signifie une condamnation à mort et la mort pour trois quarts de million de personnes" et "conduira à une catastrophe internationale", a réagi le service de presse du gouvernement de Gaza, appelant le PAM à "revenir immédiatement sur sa décision désastreuse".
 








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