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Ne cachons pas le soleil avec un crible !


Rédigé par Saâd JAFRI le Mercredi 7 Mai 2025



Ne cachons pas le soleil avec un crible !
En 2000, alors que SM le Roi Mohammed VI débutait Son règne, le Maroc a fait le choix volontaire d’adhérer à la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, s’engageant ainsi à adopter des stratégies permettant d’atteindre les huit «Objectifs du Millénaire pour le Développement». Ces derniers visent notamment la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, l’accès universel à l’éducation primaire, la promotion de l’égalité des sexes… ainsi que bien d’autres nobles et très urgents objectifs.

En 2004, le Royaume a entamé l’un de ses premiers pas concrets vers le respect de ses engagements avec la réforme de la « Moudawana », posant les jalons d’une société plus égalitaire. L’année suivante, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) est venue concrétiser davantage cette ambition, qui s’est imposée au fil des ans comme un véritable pilier du développement humain. Vingt ans après son lancement, le bilan de cette initiative, pilotée par le ministère de l’Intérieur et dont l’un des symboles les plus vivaces n’est autre que les fameux triporteurs, affiche un bilan somme toute limité, qui n’en demeure pas moins acceptable. Notamment en matière de raccordement aux réseaux d’eau potable, de soutien aux plus démunis et de promotion des projets générateurs de revenus.

Malgré tout, le Rapport mondial sur le développement humain 2025 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dévoilé ce mardi à New York, nous renvoie une image inquiétante mais réaliste de nous-mêmes qui ne prête ni au satisfecit, ni à la réjouissance. Classé à la 120ème place sur 193 pays, notre pays reste encore et toujours à la traîne en matière de développement humain. Et si certains observateurs optimistes se réjouissent de notre entrée dans la catégorie des pays à développement humain élevé, il convient de relativiser cette perception en notant que nous ne sommes qu’à cinq rangs du seuil de la catégorie inférieure. Loin des polémiques sur la méthodologie utilisée pour établir cet indice, il suffit de confronter les chiffres à la réalité du quotidien pour saisir l’écart.

Sur le plan du niveau de vie, facteur clé du développement humain, le rapport indique que 6,4 % des Marocains vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, autrement dit, sans accès à plusieurs services essentiels. Un constat que nous, Marocains, observons chaque jour suite aux appels à l’aide des plus démunis qui se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, tandis que la mendicité ne cesse de gagner du terrain dans nos rues. La tentation est grande de faire bloc et de défendre bec et ongles notre pays en le comparant à des pays voisins, proches ou lointains, moins ou mieux lotis sur le papier comme dans la réalité. Mais il serait plus sage encore de reconnaître nos lacunes, de les assumer pleinement et de faire en sorte de les combler.



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