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Maudite « Mika » dans nos villes…


Rédigé par Omar ASSIF le Lundi 21 Juillet 2025



Maudite « Mika » dans nos villes…
Il y a exactement neuf ans, les autorités lançaient une campagne ferme et largement saluée contre la prolifération des sacs en plastique. La loi 77-15, entrée en vigueur en 2016, interdisait formellement leur production, leur importation, leur distribution et leur commercialisation. À l’époque, le Maroc, en pleine effervescence climatique en tant que pays hôte de la COP22, s’affirmait comme un modèle africain en matière de durabilité. C’était l’époque du «zéro mika», un slogan devenu étendard d’une volonté écologique affirmée, soutenue par une répression active et visible sur le terrain.

Mais près d’une décennie plus tard, ce «temps béni» semble n’être plus qu’un souvenir lointain. Une tournée, même brève, dans les marchés, les souks ou les petites épiceries suffit pour constater la persistance des sacs plastiques, de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Mais une bonne journée à la plage permet de constater que nous sommes revenus à la case départ. Et il ne s’agit pas uniquement des sacs bleu, vert, mauve ou rose qui, malgré leur toxicité et leurs effets néfastes sur la nature, sont devenus normalisés, mais bel et bien de la redoutée « Mika ke7la », cette version noire, épaisse, quasi indestructible, qui avait presque disparu jusqu’en 2020, et qui revient aujourd’hui sans complexe partager les vacances des estivants, à côté des petits sacs transparents. 

Ce retour en arrière ne devrait pourtant pas étonner du moment que la fermeté des premières heures de la campagne «zéro mika» incarnée par les forces de l’ordre, dont les redoutables membres des Forces Auxiliaires chapeautés par des agents d’autorité comme les caïds, les chioukhs et autres pachas, semble avoir cédé place à une étrange mansuétude aux allures de « 3ayn mika ». 

Des campagnes existent encore, certes, et les récentes fermetures de points de production clandestins dans les périphéries du poumon économique du Royaume, notamment à Tit Mellil, Sidi Hajjaj Oued Hassar ou Deroua, le prouvent. Mais elles ne suffisent pas à inverser la tendance, car la réussite initiale de « zéro mika » tenait justement à sa globalité. Un plan Marshall à 360°, qui s’attaquait à tous les maillons de la chaîne, depuis l’importation des matières premières jusqu’aux sacs remis discrètement par l’épicier du coin. Le pire c’est que cette chaîne aujourd’hui brisée, et avec elle l’idée même de la constance des politiques publiques, pollue non seulement notre belle nature, mais aussi l’imaginaire collectif. Car une fois de plus, le laxisme des autorités laisse entendre que les lois ne sont faites que pour être respectées pendant les campagnes répressives, le reste du temps, c’est comme on veut. Et cette logique de la « hamla », de l’opération coup-de-poing sans lendemain, installe un cycle pernicieux où le respect de la règle devient un jeu du chat et de la souris entre les autorités et les contrevenants. Ce n’est donc pas qu’une affaire de plastique, mais une question de cohérence, de continuité, de crédibilité. Et c’est aussi une affaire de mémoire collective…



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