Rétrospective : nous sommes le 21 octobre 1956. Les carnages de Meknès ont débuté par une démonstration de protestation contre les enlèvements par la France de leaders indépendantistes algériens, dont Ben Bella, à Meknès, au Maroc, qui s'est soldée par une émeute et le massacre de nombreuses vies.
Historiquement, les événements sont survenus dans les circonstances suivantes : le Maroc n'était indépendant que depuis le 2 mars, bien qu’il l’était de facto depuis le 18 novembre 1955. Le transfert du pouvoir était encore à l'étude, ce qui aurait pu compliquer la tâche du gouvernement marocain si le parti de l'Istiqlal n'était pas intervenu au moment opportun.
En effet, dans un contexte de passation de pouvoir, l'accord diplomatique de Rabat du 28 mai 1956, qui prévoyait que ni la France ni le Maroc ne poursuivraient une politique hostile aux intérêts de l'autre partie au traité, est vite devenu caduc dans le cas de la guerre d'Algérie, l'État et la population marocains se montrant solidaires de leurs voisins dans la guerre pour l'indépendance.
Pour l'Algérie, le détournement, le 21 octobre, de l'avion du leader indépendantiste Ben Bella en direction du Maroc et son interpellation ont été vécus comme une provocation.
L'Istiqlal, parti nationaliste, l'Union marocaine du travail (UMT), principal syndicat, et l'Armée de libération nationale marocaine (ALM), liées à l'Istiqlal, dont l'objectif est de bouter l'armée française hors du Royaume et de supporter la lutte du FLN algérien, mettent sur pied des manifestations de protestation, très suivies dans les villes et même dans les campagnes.
Historiquement, les événements sont survenus dans les circonstances suivantes : le Maroc n'était indépendant que depuis le 2 mars, bien qu’il l’était de facto depuis le 18 novembre 1955. Le transfert du pouvoir était encore à l'étude, ce qui aurait pu compliquer la tâche du gouvernement marocain si le parti de l'Istiqlal n'était pas intervenu au moment opportun.
En effet, dans un contexte de passation de pouvoir, l'accord diplomatique de Rabat du 28 mai 1956, qui prévoyait que ni la France ni le Maroc ne poursuivraient une politique hostile aux intérêts de l'autre partie au traité, est vite devenu caduc dans le cas de la guerre d'Algérie, l'État et la population marocains se montrant solidaires de leurs voisins dans la guerre pour l'indépendance.
Pour l'Algérie, le détournement, le 21 octobre, de l'avion du leader indépendantiste Ben Bella en direction du Maroc et son interpellation ont été vécus comme une provocation.
L'Istiqlal, parti nationaliste, l'Union marocaine du travail (UMT), principal syndicat, et l'Armée de libération nationale marocaine (ALM), liées à l'Istiqlal, dont l'objectif est de bouter l'armée française hors du Royaume et de supporter la lutte du FLN algérien, mettent sur pied des manifestations de protestation, très suivies dans les villes et même dans les campagnes.
L’Istiqlal pour sauver la mise
La finalité de l'Istiqlal était de veiller à la protection de la Nation et de porter secours à ses frères de lutte, à savoir le FLN, implanté dans le Royaume par le biais de ses nombreuses bases. Ces années-là, le parti marocain faisait montre d'une organisation exceptionnelle, alors que l'armée française est encore présente au Maroc avec 80.000 hommes.
Cependant, la France en a décidé autrement. Alors que tous les chemins menaient à la manifestation pacifique, le drame s'est noué et le pire a été évité de justesse. Meknès comptait 142.000 habitants, dont environ 100.000 musulmans, quelque 6.000 Algériens, 13.000 juifs et 21.000 Européens. Les casernes couvraient un quart de la superficie de la ville ismaélienne et logeaient l'école nationale marocaine des officiers de l'armée française, Dar el Beïda, devenue aujourd'hui l'Académie Royale de Meknès.
Le beau temps succède à la pluie
Autorisée par le gouverneur Si Jenane, la manifestation est suivie d'un appel à la grève le 23 à 10 heures du matin. Des groupes se déplacent dans la ville, ferment des magasins et arrêtent des chantiers. À 10 heures, une manifestation d'Algériens a eu lieu dans la Médina, puis deux rassemblements partent de la vieille ville en milieu de matinée, l'un d'entre eux réunissant 3000 manifestants. Dès le début de l'après-midi, les judéo-marocains sont autorisés à quitter le Mellah et à se réfugier dans les camps militaires français.
Pour leur part, les émeutiers se sont rapprochés de la ville nouvelle et ont dépassé le barrage de police du rond-point Bou-Ameur, brisant quelques vitres et détruisant des voitures. Vers 13 heures, les manifestants se sont dispersés.
Pour leur part, les émeutiers se sont rapprochés de la ville nouvelle et ont dépassé le barrage de police du rond-point Bou-Ameur, brisant quelques vitres et détruisant des voitures. Vers 13 heures, les manifestants se sont dispersés.
Le Maroc se remet en selle
Dès le 24 octobre, les policiers français au Maroc se mettent en grève pour revendiquer leur retour en France. Ils sont bientôt rejoints par les employés municipaux, les gardiens de prison, les cheminots, les enseignants, entre autres, soit un total de 80 à 90% de grévistes dans la fonction publique coloniale. Le 26 octobre, les funérailles des victimes ont réuni près de 15.000 personnes, selon les sources marocaines.
Le 27 octobre, le gouvernement marocain désigne un gouverneur militaire spécial, Driss ben Omar, qui restaure l'autorité marocaine et restreint les patrouilles françaises. Accompagné de 25 contrôleurs en provenance de Rabat et de Casablanca, Driss ben Omar est nommé gouverneur militaire d'exception. En cinq jours, un millier de fauteurs de troubles sont arrêtés.
Pour assurer de meilleures relations diplomatiques avec la France, le gouvernement marocain proclame la création d'un tribunal militaire spécial. Il siège du 3 décembre 1956 au 13 mars 1957.
Ce mois d'octobre fut, certes, l'un des plus funestes et effroyables de l'Histoire contemporaine du Maroc, mais il fut déterminant pour l'indépendance du Royaume, car force est de constater que le pays n’a pas tardé à reconquérir sa liberté et sa souveraineté tant espérées.
Le 27 octobre, le gouvernement marocain désigne un gouverneur militaire spécial, Driss ben Omar, qui restaure l'autorité marocaine et restreint les patrouilles françaises. Accompagné de 25 contrôleurs en provenance de Rabat et de Casablanca, Driss ben Omar est nommé gouverneur militaire d'exception. En cinq jours, un millier de fauteurs de troubles sont arrêtés.
Pour assurer de meilleures relations diplomatiques avec la France, le gouvernement marocain proclame la création d'un tribunal militaire spécial. Il siège du 3 décembre 1956 au 13 mars 1957.
Ce mois d'octobre fut, certes, l'un des plus funestes et effroyables de l'Histoire contemporaine du Maroc, mais il fut déterminant pour l'indépendance du Royaume, car force est de constater que le pays n’a pas tardé à reconquérir sa liberté et sa souveraineté tant espérées.
Moyen-Orient : La France, échec et mat
Il ressort des événements d'octobre 1956 que la volonté de la puissance coloniale était de maintenir le Royaume sous son hégémonie. Mais l'Histoire en a voulu autrement. Par ailleurs, sur l'agenda français, ce mois-là, il y avait aussi la guerre du canal de Suez. En effet, le 29 octobre 1956, Israël a envahi l'Est du canal. Les Français et les Britanniques lui ont emboité le pas et se sont mis à bombarder les lieux dès le 31 du mois.
Et dire que ces troupes ont officiellement débarqué sur le sol égyptien comme des forces de maintien de la paix. Cependant, alors que les Égyptiens sont battus militairement le 7 novembre, les coalisés, en échange de certaines concessions d'ordre économique, ont dû battre en retraite sous la dominance des États-Unis et de l'Union soviétique. La Force d'urgence des Nations unies n'a pas tardé à intervenir le 27 novembre. Résultat: les coalisés finissent par quitter les lieux le 22 décembre.
Ce décembre-là fut fatal pour l'économie française qui a dû essuyer deux échecs cuisants, l'un au Maroc et l'autre en Egypte. Ce fut également le cas pour le Royaume-Uni, « ce géant de la guerre » qui n'est pas allé jusqu'au bout de ses aspirations stratégiques et économiques. Même en étant des alliés de l'Oncle Sam, les deux pays sont sortis perdants d'une grande guerre, fastidieuse et onéreuse.
Paradoxalement, cette crise a mené tout droit à une consolidation des relations entre l'Union soviétique et l'Égypte, entre la France et Israël, entre le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi qu'à l'accélération dans la naissance de la force de dissuasion nucléaire française. Elle a également conduit à la démission du Premier ministre britannique Anthony Eden et l'attribution du prix Nobel de la Paix au ministre des Affaires étrangères canadien Lester Pearson pour son rôle diplomatique dans le règlement de la crise.
Et dire que ces troupes ont officiellement débarqué sur le sol égyptien comme des forces de maintien de la paix. Cependant, alors que les Égyptiens sont battus militairement le 7 novembre, les coalisés, en échange de certaines concessions d'ordre économique, ont dû battre en retraite sous la dominance des États-Unis et de l'Union soviétique. La Force d'urgence des Nations unies n'a pas tardé à intervenir le 27 novembre. Résultat: les coalisés finissent par quitter les lieux le 22 décembre.
Ce décembre-là fut fatal pour l'économie française qui a dû essuyer deux échecs cuisants, l'un au Maroc et l'autre en Egypte. Ce fut également le cas pour le Royaume-Uni, « ce géant de la guerre » qui n'est pas allé jusqu'au bout de ses aspirations stratégiques et économiques. Même en étant des alliés de l'Oncle Sam, les deux pays sont sortis perdants d'une grande guerre, fastidieuse et onéreuse.
Paradoxalement, cette crise a mené tout droit à une consolidation des relations entre l'Union soviétique et l'Égypte, entre la France et Israël, entre le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi qu'à l'accélération dans la naissance de la force de dissuasion nucléaire française. Elle a également conduit à la démission du Premier ministre britannique Anthony Eden et l'attribution du prix Nobel de la Paix au ministre des Affaires étrangères canadien Lester Pearson pour son rôle diplomatique dans le règlement de la crise.
Faits tragiques : Le triste bilan du 24 octobre 1956
Plusieurs actions éparses ont eu lieu en cet après-midi du 24 octobre 1956. Simultanément ce jour-là, un rassemblement est organisé par l'UMT au stade Poeymirau, pendant que plusieurs autres groupes de la médina et des bidonvilles se rassemblaient dans la ville nouvelle. A 16 heures, un tir atteint un garde municipal, Abdesslem Messkaldi, ancien officier de l'ALM, lequel rend l’âme sur le coup.
Les causes de la fusillade n’ont jamais été éclaircies : s'agissait-il d'un Français qui tirait sur les protestataires depuis sa terrasse ? Ou de la désinvolture d'un déséquilibré utilisant son arme pour repousser un manifestant à coup de crosse de fusil ? La réalité était toute autre, telle que le prouve un communiqué officiel du gouvernement marocain : il s'agissait d'un coup de feu tiré par un policier français. Ce fut le déclic d'une grande manifestation qui a très vite tourné à la sédition.
Parallèlement, des coups de feu sont tirés aux abords de la médina et la clôture occidentale du quartier général de la garnison française est incendiée. La foule a poursuivi les Européens, retournant leurs voitures et les massacrant.
Les corps sont incendiés et précipités dans les réservoirs d'eau de la ville. À partir de 17 heures, les troupes françaises interviennent et refoulent les émeutiers dans la médina, épaulées peu après par les troupes marocaines. À 18 heures, les pouvoirs publics déclarent un couvre-feu à partir de 20 heures. Au cours de cette journée, plusieurs dizaines d’Européens, Français, Italiens, Marocains et Algériens sont décédés, grièvement blessés ou légèrement touchées.
Le 24 octobre, le général Cogny reprend le contrôle de la ville nouvelle (quartiers européens) avec des troupes françaises et organise des patrouilles dans la campagne, appelée «zone de colonisation » dans le vocabulaire de l'époque, estimant que le gouvernement marocain est débordé. Pour les jours suivants, le couvre-feu est avancé à 19 heures.
Pendant plusieurs jours, la panique est de mise. Des émeutes éclatent dans les campagnes, entraînant deux tentatives d'incursion les 24 et 25 octobre. Par ailleurs, de nombreux colons se réfugient dans la ville, créant l'atmosphère d'une cité en état de siège. Des rumeurs de massacres en représailles circulent. Dans l'agitation qui s'ensuit, des policiers marocains et français se retrouvent face à face et échappent de peu à de violents tirs d'armes à feu.
Les causes de la fusillade n’ont jamais été éclaircies : s'agissait-il d'un Français qui tirait sur les protestataires depuis sa terrasse ? Ou de la désinvolture d'un déséquilibré utilisant son arme pour repousser un manifestant à coup de crosse de fusil ? La réalité était toute autre, telle que le prouve un communiqué officiel du gouvernement marocain : il s'agissait d'un coup de feu tiré par un policier français. Ce fut le déclic d'une grande manifestation qui a très vite tourné à la sédition.
Parallèlement, des coups de feu sont tirés aux abords de la médina et la clôture occidentale du quartier général de la garnison française est incendiée. La foule a poursuivi les Européens, retournant leurs voitures et les massacrant.
Les corps sont incendiés et précipités dans les réservoirs d'eau de la ville. À partir de 17 heures, les troupes françaises interviennent et refoulent les émeutiers dans la médina, épaulées peu après par les troupes marocaines. À 18 heures, les pouvoirs publics déclarent un couvre-feu à partir de 20 heures. Au cours de cette journée, plusieurs dizaines d’Européens, Français, Italiens, Marocains et Algériens sont décédés, grièvement blessés ou légèrement touchées.
Le 24 octobre, le général Cogny reprend le contrôle de la ville nouvelle (quartiers européens) avec des troupes françaises et organise des patrouilles dans la campagne, appelée «zone de colonisation » dans le vocabulaire de l'époque, estimant que le gouvernement marocain est débordé. Pour les jours suivants, le couvre-feu est avancé à 19 heures.
Pendant plusieurs jours, la panique est de mise. Des émeutes éclatent dans les campagnes, entraînant deux tentatives d'incursion les 24 et 25 octobre. Par ailleurs, de nombreux colons se réfugient dans la ville, créant l'atmosphère d'une cité en état de siège. Des rumeurs de massacres en représailles circulent. Dans l'agitation qui s'ensuit, des policiers marocains et français se retrouvent face à face et échappent de peu à de violents tirs d'armes à feu.
Rétrospective : Avant le mois d’Octobre noir, un certain juillet sanglant !
Parler des événements du fameux Octobre noir sans faire allusion à ceux du mois de juillet de la même année, c’est faire tabula rasa des éléments qui les ont, par ricochet, causés. En effet, le massacre de quinze Marocains lors de la visite à Meknès du résident général Gilbert Grandval, le 25 juillet 1955, par les groupes spéciaux de protection (GSP), a certes laissé un souvenir amer aux populations locales.
Le 20 juin 1955, Gilbert Grandval est nommé résident général au Maroc, au cœur de la crise franco-marocaine. En désaccord avec la politique du gouvernement Faure, il n'y est resté qu'une cinquantaine de jours.
Deux ans auparavant, le gouvernement français avait destitué le Sultan Sidi Mohammed ben Youssef et placé Sidi Mohammed ben Arafa à la tête du protectorat marocain.
La situation politique au Maroc est alors particulièrement tendue et Grandval décide de prendre contact avec le Grand Vizir Mohammed el Mokri, tout juste sorti des geôles marocaines dans lesquelles Ben Arafa l'avait envoyé. Mokri se rend en France et, à Vichy, retrouve Grandval à qui il fait savoir que Ben Arafa est prêt à partir face à l'agitation populaire qui se propage dans le pays.
Une fois la question du trône réglée, les discussions préparent le retour triomphal de Mohammed ben Youssef, qui a lieu le 16 novembre 1955, après le départ de Grandval. Au cours de sa visite à Meknès, le 25 juillet 1955, les groupes spéciaux de protection tirent sans sommation sur les manifestants, causant 15 morts et des dizaines de blessés.
Le 20 juin 1955, Gilbert Grandval est nommé résident général au Maroc, au cœur de la crise franco-marocaine. En désaccord avec la politique du gouvernement Faure, il n'y est resté qu'une cinquantaine de jours.
Deux ans auparavant, le gouvernement français avait destitué le Sultan Sidi Mohammed ben Youssef et placé Sidi Mohammed ben Arafa à la tête du protectorat marocain.
La situation politique au Maroc est alors particulièrement tendue et Grandval décide de prendre contact avec le Grand Vizir Mohammed el Mokri, tout juste sorti des geôles marocaines dans lesquelles Ben Arafa l'avait envoyé. Mokri se rend en France et, à Vichy, retrouve Grandval à qui il fait savoir que Ben Arafa est prêt à partir face à l'agitation populaire qui se propage dans le pays.
Une fois la question du trône réglée, les discussions préparent le retour triomphal de Mohammed ben Youssef, qui a lieu le 16 novembre 1955, après le départ de Grandval. Au cours de sa visite à Meknès, le 25 juillet 1955, les groupes spéciaux de protection tirent sans sommation sur les manifestants, causant 15 morts et des dizaines de blessés.
Contexte international : Des massacres de second plan ?
Ces massacres sont, de nos jours, quasi-absents de la mémoire collective. Cependant, aux archives françaises, ces événements perpétrés à Meknès sont appelés « la Saint-Barthélemy marocaine ». De plus, ces tueries passèrent inaperçues à l'échelle internationale, l'actualité régionale et internationale étant dominée par la crise du canal de Suez.
Rappelons que la crise du canal de Suez, souvent appelée l'expédition de Suez, ou encore la guerre de Suez, est une guerre qui éclata en 1956 sur le sol égyptien. Le bras de fer opposa l'Égypte à une alliance actée par le protocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au 24 octobre 1956, formée par la France, le Royaume-Uni et l'État d'Israël à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte le 26 juillet 1956.
Cette alliance entre deux États européens et Israël revêtait des intérêts stratégiques et économiques communs, principalement pour le transport de pétrole, dans le canal de Suez. En termes plus précis, Israël avait besoin de l'ouverture du canal pour assurer son transport maritime. Ce fut aussi, pour le gouvernement israélien, l'occasion d'intervenir militairement en guise de réponse aux attaques dites des Fedayins qu'il subissait sur son territoire. Le renversement de Nasser était dans la même ligne de mire.
Rappelons que la crise du canal de Suez, souvent appelée l'expédition de Suez, ou encore la guerre de Suez, est une guerre qui éclata en 1956 sur le sol égyptien. Le bras de fer opposa l'Égypte à une alliance actée par le protocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au 24 octobre 1956, formée par la France, le Royaume-Uni et l'État d'Israël à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte le 26 juillet 1956.
Cette alliance entre deux États européens et Israël revêtait des intérêts stratégiques et économiques communs, principalement pour le transport de pétrole, dans le canal de Suez. En termes plus précis, Israël avait besoin de l'ouverture du canal pour assurer son transport maritime. Ce fut aussi, pour le gouvernement israélien, l'occasion d'intervenir militairement en guise de réponse aux attaques dites des Fedayins qu'il subissait sur son territoire. Le renversement de Nasser était dans la même ligne de mire.