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International

Maghreb: le coronavirus censure les journaux


Jeudi 2 Avril 2020

Les journaux papiers ont quasiment cessé d'être imprimés et de circuler dans le Maghreb ces derniers jours en raison de l'épidémie de coronavirus, qui a entravé leur distribution, ont indiqué des patrons de presse à l'AFP.



Des journaux maghrébins désormais sou scellé sanitaire
Des journaux maghrébins désormais sou scellé sanitaire
En Tunisie, les dirigeants des sept quotidiens et de la vingtaine de périodiques ont décidé ces derniers jours de cesser leurs parutions, a indiqué la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ). "Beaucoup d'abonnements viennent d'administrations et compagnies aériennes, qui sont fermées, et la distribution en kiosque a souffert" en raison du confinement général imposé depuis le 22 mars, a indiqué à l'AFP le président de la FTDJ, Taïeb Zahar.

Ceux qui ont des sites internet ont vu leur fréquentation augmenter, mais "la publicité a également diminué", souligne M. Zahar, accentuant les importantes difficultés économiques préalables.

De son côté, le ministère marocain de la Culture, de la Jeunesse et des Sports a appelé la semaine dernière "tous les éditeurs de journaux à suspendre la publication et la distribution des éditions imprimées" jusqu'à nouvel ordre, dans un communiqué relayé par l'agence MAP.

Il a souligné par la voix de son porte-parole "qu'un grand nombre de personnes recourent au quotidien aux versions en papier, ce qui contribue à la propagation du virus, rendant ainsi nécessaire leur interdiction pour préserver la santé des citoyens".

Avant cet appel, plusieurs journaux marocains comme Al Massae ou L'Opinion avaient déjà mis à la disposition des versions PDF des journaux, téléchargeables gratuitement sur leurs sites web.

Mais la décision ministérielle a suscité une protestation du nouveau Conseil national de Presse, organe représentatif des journalistes, qui a regretté de ne pas avoir été consulté. Le ministère a balayé cette critique, estimant qu'une telle décision relève uniquement du gouvernement.

Seuls certains journaux algériens continuent à sortir, en tirage très limité, depuis le début du confinement partiel le 24 mars, et les lecteurs se sont rabattus sur les sites internet.

A Alger, les journaux papiers, aussi bien ceux du secteur public que privé, ont quasiment disparu des présentoirs: seuls quelques gros titres se trouvent dans de très rares kiosques de la capitale.

"Nous assurons nous-mêmes la distribution dans certains kiosques à Alger uniquement", regrette Mohamed Tahar Messaoudi, journaliste au quotidien francophone El Watan.

Habituellement acheminés depuis Alger, les journaux sont bloqués car "les transports inter-wilayas (préfectures) sont interdits", et "les transporteurs ne veulent pas se déplacer à cause des risques liés à la maladie," explique-t-il.

Les premiers cas de coronavirus ont été détectés début mars en Afrique du Nord, où l'Algérie a décompte officiellement 83 morts, le Maroc 36 et la Tunisie 14.

AFP