L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search


Culture

Magazine : Saiki Weesa, Marocain comme ça se prononce


Rédigé par Anis HAJJAM le Dimanche 4 Décembre 2022

D’ici de père et Japonais de mère, le jeune chanteur est sur un nuage après sa récente consécration en compagnie de son groupe Psychic Fever. Du Japon, ils narguent ensemble les Coréens et leur K-pop fondatrice d’un genre musical devenu mondialement applaudi. Le Maroc qui s’y glisse par milliers de fans n’est pas insensible à l’ascension précoce de ce lointain enfant du pays.



Saiki Weesa, le succès est immédiat, les consécrations dans la foulée.
Saiki Weesa, le succès est immédiat, les consécrations dans la foulée.
Dix-huit ans. Pile poil pour l’envol d’une carrière. Bambin encore, Saiki Weesa rêve de célébrité. Et pas n’importe laquelle! Il se projette en danseur, chanteur, compositeur… un chouia à l’image de Michael Jackson, un brin comme les enfants de son âge. Mais lui, il y croit jusqu’à contracter des insomnies. Pas de place donc aux cauchemars. De plus, il se rend progressivement compte que ses géniteurs ne peuvent être un obstacle, eux fans de grunge et de reggae. Ne cherchons pas de lien, il n’y en a point. Bref, le p’tit a de qui tenir avant d’aiguiser ses propres choix.

Passé le temps de l’agitation en famille et une participation infructueuse au programme Global Japan Challenge, père et mère décident de confier leur rejeton à une solide plateforme de fabrication de vedettes, à elles ensuite de devenir stars. Le voilà dans la dure école EXPG, un institut des arts et du spectacle dont l’objectif est « de qualifier les artistes en herbe pour qu’ils puissent travailler en tant que professionnels dans l’industrie du divertissement. N’importe qui, des enfants complètement inexpérimentés aux adultes, est éligible. Des formateurs vocaux professionnels, des professeurs de danse, de rap, de DJ et de théâtre enseignent des cours de base aux cours avancés. Les cours sont classés par tranche d’âge et par thème ».

Fièvre psychique

Le jeune aspirant mord dans l’opportunité comme le toutou dans l’os. En 2017, EXPG l’intègre dans la formation-projet Krasher Kidz. Moins de deux années plus tard, Weesa est invité à accompagner au populaire évènement musical japonais « Battle of Tokyo – Enter the Jr. Exile » une formation du nom de Psychic Fever, fièvre psychique. Quelques semaines plus tard, le Marocain est présenté comme membre permanent de la formation. Un premier album, « PCF », parait en juillet dernier. Le succès est immédiat, les consécrations dans la foulée.

Il y a peu, le groupe de sept membres est sacré meilleur combo recevant le prix Next Generation Global au Japon. Le charisme de Weesa retient l’attention de centaines de milliers de professionnels et d’admirateurs de la K-Pop. Jugeons-en : « Wow, son parcours est si surprenant », « Il est beau », « Même s’il n’a pas de sang japonais, il est intéressant de voir comment ils l’ont fait paraître un peu japonais avec les vêtements et le style », « De ses seuls visuels, je dirais qu’il a l’air mixte japonais… », « Une idole japonaise qui est coréenne-marocaine, quelle idole mondiale »…

Icone de la pop nipponne

Hormis le chant et la danse, Weesa est parolier doublé de dessinateur. Se décrivant libre dans ses choix, il a un faible pour le rock, le rap et le R&B. Seulement, si l’Entertainment ne lui avait pas ouvert les bras, il serait devenu designer. Celui qui apprend avec assiduité la langue coréenne pour mieux intégrer l’univers k-pop, jouit pour la première fois des joies du live en tant que danseur en 2019 lors du Sandaime J Soul Brothers live tour ‘’Raise the flag’’.

Weesa se frappe d’admiration pour deux noms déterminants de la pop japonaise, Atsushi, chanteur et compositeur, membre des groupes Exile et Red Diamond Dogs, ancien membre de Color. Il ressent parallèlement un faible pour Elly, rappeur et acteur, membre justement du groupe Sandaime J Soul Brothers : « J’ai regardé Atsushi lors d’émissions d’audition et sur YouTube pendant longtemps et je pense qu’il a une façon très stoïque de penser au chant, et je respecte cela. De plus, je m’intéresse aux vêtements et à diverses autres choses, donc j’admire ELLY car il est actif dans le monde du jeu et réussit dans divers domaines grâce à sa créativité », avoue la toute récente icone de la pop asiatique, nipponne essentiellement. Et voilà comment le Japon subtilise sournoisement le monopole de la k-pop à ses inventeurs, Coréens donc et maîtres incontestés d’une pression poussant par à-coups au suicide de ses protégés, sources de revenus pharaoniques.

Les célèbres SHINee perdent leur chanteur principal Kim Jong- Hyum en 2017 dans une chambre d’hôtel où il se repose à la sortie d’un spectacle éprouvant. Le concert suivant, ses quatre acolytes montent sur scène, figurant le vocaliste manquant d’une fleur derrière un micro éteint. Kim venait de se donner la mort. Que le Maroco-Japonais Weesa se gère mieux, les méthodes Coréennes de réussite sont un exemple à suivre avec modération.




Anis HAJJAM