L’année 2025 s’impose comme un jalon décisif dans l’Histoire contemporaine du cinéma marocain. Ni simple embellie conjoncturelle, ni effet de mode passager, elle aura marqué la rencontre longtemps différée entre une volonté politique assumée, une structuration industrielle progressive et une création artistique parvenue à maturité. Rarement le cinéma n’aura occupé une place aussi centrale dans le débat public, à la fois comme levier économique, outil de rayonnement et espace d’expression sensible.
Cette centralité nouvelle ne doit rien au hasard. Elle est le fruit d’un contexte régional et international où les images, les récits et les plateformes sont devenus des instruments d’influence culturelle. Dans ce paysage concurrentiel, le Maroc a progressivement compris que le cinéma ne relevait plus uniquement de la politique culturelle, mais aussi de la diplomatie douce, de l’attractivité économique et de la projection symbolique du pays à l’étranger.
Cette centralité nouvelle ne doit rien au hasard. Elle est le fruit d’un contexte régional et international où les images, les récits et les plateformes sont devenus des instruments d’influence culturelle. Dans ce paysage concurrentiel, le Maroc a progressivement compris que le cinéma ne relevait plus uniquement de la politique culturelle, mais aussi de la diplomatie douce, de l’attractivité économique et de la projection symbolique du pays à l’étranger.
Une volonté politique et des chiffres assumés
Au Parlement, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a donné à cette année sa colonne vertébrale. À travers plusieurs interventions, il a défendu une vision où le cinéma cesse d’être perçu comme un secteur marginal pour s’inscrire pleinement dans les industries culturelles et créatives. Les chiffres avancés sont révélateurs : la Culture bénéficie désormais d’un budget dépassant 1,3 milliard de dirhams, tandis que la contribution du secteur culturel avoisine 1% du PIB, avec l’ambition affichée de doubler ce ratio à moyen terme. Le cinéma, a martelé le ministre, constitue l’un des moteurs les plus visibles de cette stratégie.
Au-delà des chiffres globaux, le discours ministériel a insisté sur la nécessité de penser le cinéma comme une chaîne complète, allant de l’écriture à la diffusion. Formation, professionnalisation des métiers techniques, modernisation des salles et accompagnement des jeunes talents ont été présentés comme des priorités indissociables. L’objectif affiché est de créer un environnement stable, capable de retenir les compétences locales tout en attirant des investissements étrangers.
Cette orientation s’est traduite par des réformes structurelles. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi n°18.23 relative à l’industrie cinématographique et à la réorganisation du Centre Cinématographique Marocain (CCM) a redéfini les règles du jeu : soutien public mieux encadré, modernisation des salles, clarification des mécanismes de production et de distribution. Le Fonds d’aide à la production a poursuivi son rôle central, soutenant plusieurs dizaines de projets pour une enveloppe globale de plusieurs dizaines de millions de dirhams, couvrant longs métrages, documentaires et écritures.
Dans les débats parlementaires, cette réforme a été présentée comme une réponse à des dysfonctionnements anciens : concentration de l’aide, fragilité des exploitants, difficulté d’accès au financement pour les jeunes réalisateurs. Si les professionnels restent prudents quant à ses effets à long terme, l’année 2025 aura au moins permis de poser un cadre lisible, attendu depuis plusieurs années par le secteur.
Au-delà des chiffres globaux, le discours ministériel a insisté sur la nécessité de penser le cinéma comme une chaîne complète, allant de l’écriture à la diffusion. Formation, professionnalisation des métiers techniques, modernisation des salles et accompagnement des jeunes talents ont été présentés comme des priorités indissociables. L’objectif affiché est de créer un environnement stable, capable de retenir les compétences locales tout en attirant des investissements étrangers.
Cette orientation s’est traduite par des réformes structurelles. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi n°18.23 relative à l’industrie cinématographique et à la réorganisation du Centre Cinématographique Marocain (CCM) a redéfini les règles du jeu : soutien public mieux encadré, modernisation des salles, clarification des mécanismes de production et de distribution. Le Fonds d’aide à la production a poursuivi son rôle central, soutenant plusieurs dizaines de projets pour une enveloppe globale de plusieurs dizaines de millions de dirhams, couvrant longs métrages, documentaires et écritures.
Dans les débats parlementaires, cette réforme a été présentée comme une réponse à des dysfonctionnements anciens : concentration de l’aide, fragilité des exploitants, difficulté d’accès au financement pour les jeunes réalisateurs. Si les professionnels restent prudents quant à ses effets à long terme, l’année 2025 aura au moins permis de poser un cadre lisible, attendu depuis plusieurs années par le secteur.
Mehdi Bensaid, s’est rendu sur les lieux du tournage, lundi 21 juillet 2025, afin d’assister à l’une des étapes de la genèse de cette superproduction hollywoodienne. Crédit : DR.
Le Maroc, plateau de tournage et hub régional
L’année 2025 a également confirmé l’attractivité du Maroc comme terre de tournages internationaux. Le projet « The Odyssey » de Christopher Nolan, tourné en grande partie au Maroc, a mobilisé plus de 600 kilomètres de pellicule et des centaines de techniciens locaux. Ce type de production illustre la capacité du pays à accueillir des projets de grande envergure, générant des retombées économiques immédiates et contribuant à la montée en compétence des équipes nationales.
Ces tournages ne sont plus perçus uniquement comme des événements exceptionnels, mais comme des catalyseurs pour l’ensemble de la filière. Ils permettent le transfert de savoir-faire, l’amélioration des standards techniques et la consolidation de réseaux professionnels internationaux, tout en renforçant la visibilité du Maroc comme hub cinématographique régional.
Ces tournages ne sont plus perçus uniquement comme des événements exceptionnels, mais comme des catalyseurs pour l’ensemble de la filière. Ils permettent le transfert de savoir-faire, l’amélioration des standards techniques et la consolidation de réseaux professionnels internationaux, tout en renforçant la visibilité du Maroc comme hub cinématographique régional.
Des films, des auteurs et une reconnaissance internationale
Mais l’essentiel s’est joué sur les écrans. La création marocaine a connu une année d’une densité rare. «Calle Málaga» de Maryam Touzani s’est imposé comme l’un des films majeurs de 2025, célébrant Tanger comme territoire de mémoire, d’exil et d’appartenance, avec une finesse d’écriture largement saluée. Dans un registre plus âpre, «Derrière les palmiers» de Meryem Benm’Barek a sondé les zones troubles des rapports affectifs et sociaux, confirmant l’émergence d’un cinéma féminin audacieux, exigeant et résolument contemporain.
Ces œuvres témoignent d’une évolution sensible de l’écriture cinématographique marocaine, plus introspective, plus attentive aux non-dits, mais aussi plus confiante dans sa capacité à toucher un public au-delà des frontières nationales. Elles traduisent une maturité narrative qui s’affranchit progressivement des schémas explicatifs pour laisser place à la suggestion et à la complexité.
La reconnaissance internationale s’est également incarnée dans des parcours individuels. Nadia Kounda a été sacrée meilleure actrice à Bruxelles pour «Les Fourmis» de Yassine Fennane, tandis qu’Ayoub Gretaa a intégré la sélection des Révélations masculines des Césars 2026. Ces distinctions affirment une visibilité accrue des talents marocains, portés par des œuvres capables de dialoguer avec les standards internationaux sans perdre leur singularité.
L’année a aussi été celle d’un retour sur la mémoire cinématographique nationale. Cinq films marocains ont été consacrés parmi les cent chefs-d’œuvre du cinéma arabe de tous les temps, rappelant que la vitalité actuelle s’inscrit dans une Histoire longue, faite de ruptures, d’audaces et de résistances esthétiques. Ce regard rétrospectif a contribué à revaloriser un patrimoine souvent méconnu des jeunes générations.
Reste un défi majeur : le public. Malgré les avancées industrielles et artistiques, la fréquentation des salles demeure inégale et concentrée. Le ministre l’a reconnu devant les députés : sans diffusion élargie et sans éducation à l’image, aucune politique ne peut produire d’effets durables. La question de l’accès au cinéma, notamment hors des grands centres urbains, reste posée avec acuité.
2025 aura néanmoins posé les fondations d’un cinéma marocain plus structuré, plus visible et plus ambitieux. Entre chiffres et récits, cette année aura surtout marqué la fin d’une hésitation. Le cinéma marocain assume désormais sa double identité : une industrie en construction et une création en pleine affirmation, conscientes que l’une ne peut exister durablement sans l’autre.
Ces œuvres témoignent d’une évolution sensible de l’écriture cinématographique marocaine, plus introspective, plus attentive aux non-dits, mais aussi plus confiante dans sa capacité à toucher un public au-delà des frontières nationales. Elles traduisent une maturité narrative qui s’affranchit progressivement des schémas explicatifs pour laisser place à la suggestion et à la complexité.
La reconnaissance internationale s’est également incarnée dans des parcours individuels. Nadia Kounda a été sacrée meilleure actrice à Bruxelles pour «Les Fourmis» de Yassine Fennane, tandis qu’Ayoub Gretaa a intégré la sélection des Révélations masculines des Césars 2026. Ces distinctions affirment une visibilité accrue des talents marocains, portés par des œuvres capables de dialoguer avec les standards internationaux sans perdre leur singularité.
L’année a aussi été celle d’un retour sur la mémoire cinématographique nationale. Cinq films marocains ont été consacrés parmi les cent chefs-d’œuvre du cinéma arabe de tous les temps, rappelant que la vitalité actuelle s’inscrit dans une Histoire longue, faite de ruptures, d’audaces et de résistances esthétiques. Ce regard rétrospectif a contribué à revaloriser un patrimoine souvent méconnu des jeunes générations.
Reste un défi majeur : le public. Malgré les avancées industrielles et artistiques, la fréquentation des salles demeure inégale et concentrée. Le ministre l’a reconnu devant les députés : sans diffusion élargie et sans éducation à l’image, aucune politique ne peut produire d’effets durables. La question de l’accès au cinéma, notamment hors des grands centres urbains, reste posée avec acuité.
2025 aura néanmoins posé les fondations d’un cinéma marocain plus structuré, plus visible et plus ambitieux. Entre chiffres et récits, cette année aura surtout marqué la fin d’une hésitation. Le cinéma marocain assume désormais sa double identité : une industrie en construction et une création en pleine affirmation, conscientes que l’une ne peut exister durablement sans l’autre.
























