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International

Liban / Pétrole iranien: la guerre par procuration entre Washington et Téhéran


Dimanche 22 Août 2021

Paralysé par de graves pénuries d’essence, d’électricité et de gaz, le Liban serait en passe de devenir “un champ de bataille énergétique” opposant l’Iran aux USA.



Hassan Nasrallah, avait annoncé en premier l’arrivée au Liban d’un navire transportant du carburant venu d’Iran. Quelques heures plus tard, la présidence libanaise faisait savoir que Washington allait acheminer, via la Syrie, de l’électricité venue de Jordanie et du gaz venu d’Égypte. L’annonce de Nasrallah, qui avait déjà exprimé à plusieurs reprises ces dernières semaines son intention de se tourner vers l’Iran pour aider le Liban, en plein effondrement, a fait réagir les contempteurs du puissant parti chiite armé pro-Téhéran.

Certains y voient une nouvelle aventure aux conséquences dangereuses que le Hezbollah a décidé d’y entraîner le Liban, d’autres appréhendent un nouveau train de sanctions contre le Liban du fait de l’embargo US sur les exportations iraniennes, à moins que, comme le souligne le journal francophone Al-Modon, il y aurait quelque “accord tacite permettant l’arrivée de ce bateau et d’autres”.

L’annonce d’acheter du carburant iranien pour subvenir aux besoins des Libanais qui souffrent depuis des mois de pénuries asphyxiantes, par Hassan Nasrallah revêt une dimension géopolitique majeure qui risque de corser un peu plus encore le bras de fer entre l’axe iranien et les États-Unis.

Dans son discours, le chef du parti chiite a mis en garde Washington et Tel-Aviv contre toute velléité d’attaque contre ce pétrolier qui sera amarré au large du pays, puisqu’il sera considéré, a-t-il dit, comme « un territoire libanais », alors que plusieurs navires liés à l’Iran ou à Israël ont été la cible depuis février de sabotages dans les eaux du Golfe.

Les Etats-Unis temporisent

La réponse américaine ne s’est pas fait attendre. Dans une entrevue accordée au site de la chaîne saoudienne al-Arabiya, l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, a annoncé, quelques heures plus tard, jeudi, que son pays discutait « avec les gouvernements égyptien, jordanien (...) et la Banque mondiale pour aboutir à des solutions réelles et durables » au problème énergétique au Liban (voir par ailleurs). Une annonce confirmée par la présidence libanaise.

Shea a par ailleurs ironisé sur le fait que le chef du Hezbollah n’ait pas mieux à dire que d’accuser à tout bout de champ les États-Unis. « Mais en fin de compte, le Liban peut faire ce qu’il veut », a encore lancé la diplomate, dans ce qui semble être une tentative de calmer le jeu, surtout si le fuel est destiné aux hôpitaux, a-t-elle précisé.

La cargaison de ce navire doit permettre d’approvisionner « hôpitaux, usines de production de denrées alimentaires et de médicaments, boulangeries et générateurs », avait indiqué, quelques heures plus tôt, le chef du Hezbollah.


 


Cinq navires de la FINUL au large des côtes libanaises

Cinq des frégates et destroyers membres de la FINUL maritime se sont rassemblés devant la capitale libanaise ce samedi, cela 2 jours après l’attaque israélienne menée contre la Syrie depuis l’espace aérien libanais. Certains observateurs notent que le commandant de la FINUL, le général Stephano Del Col a fortement critiqué hier les survols israéliens du territoire libanais, estimant via une déclaration publiée sur Twitter que “Les survols du territoire libanais par des avions de chasse israéliens sont des violations… de la souveraineté du Liban”.
 



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