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Les voies du «Trabando» sont impénétrables


Rédigé par Majd EL ATOUABI le Vendredi 18 Septembre 2020



Les voies du «Trabando» sont impénétrables
Sur Netflix, un documentaire intitulé «La Línea» figure depuis plusieurs semaines en pole position des programmes les plus regardés au Maroc. Cette mini série raconte les péripéties de la lutte contre la contrebande dans une commune andalouse de la province de Cadix dénommée «La Línea de la Concepción».

On y voit des membres de la Guardia Civil et de la police espagnoles filmés dans des scènes haletantes, avec caméra à l’épaule, se démener contre les membres d’une puissante mafia locale spécialisée dans la contrebande de cigarettes, de haschisch et de cocaïne en provenance du Maroc et d’autres pays. Les policiers espagnols se plaignent d’un manque flagrant de moyens matériels et de volonté politique dans cette lutte où les mafieux ont plusieurs longueurs d’avance. Le même discours est tenu par le maire de «La Línea» qui explique la forte prévalence de cette criminalité par le fort taux de chômage et surtout par le faible niveau d’éducation et de formation de la population locale, avant de se plaindre de ses conséquences désastreuses sur les revenus économiques et touristiques de sa ville.

C’est alors que l’on se surprend à songer à l’autre côté de la rive méditerranéenne, à Sebta et à Mellilia, à Fnideq et à Nador, à ce Maroc proche et lointain ravagé lui aussi par la contrebande, mais qui est dépeint tout au long des épisodes de «La Línea» comme une terre menaçante et pourvoyeuse de trafics de toutes sortes ; et on se dit: si même les Espagnols, avec l’appui de l’Union Européenne et ses milliards d’euros injectés sous forme d’aides dans la lutte contre l’immigration clandestine et la contrebande, ont autant de mal, comment nous autres Marocains frappés par le même fléau et en proie aux mêmes réseaux, parviendrons-nous à y faire face ?

On se console en se rappelant ce voilier arraisonné par la marine marocaine dans la nuit de mercredi avec à son bord trois Espagnols et une cargaison d’une tonne de haschisch. Mais on se rappelle aussitôt ces millions de bouteilles d’alcool périmées ou contrefaites récemment saisies et détruites à Casablanca et à Nador, ces conteneurs de pétards, de cigarettes et de produits alimentaires dont ces centaines de tonnes de «fromage rouge» à la composition douteuse, qui continuent à franchir nos frontières même en cette période de lock down où les principaux canaux de la contrebande sont censés être taris au profit du produit local… Décidément, les voies du «Trabando» sont impénétrables.

Majd EL ATOUABI



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